Samedi dernier, la salle Zouaoui était à son comble. Public en liesse. Titre en poche. A une minute de la fin, tout semblait baigner dans le bonheur. L'Espérance, du haut de ses 5 points d'avance, était aux anges. Rien ne semblait capable de semer la zizanie dans la fête. Même les gestes de dépit du coach assistant étoilé ne semblaient pas perturber le cours des évènements. Mais voilà que quelqu'un a décidé de boycotter la joie. De semer le trouble. Un espérantiste.
Dépité des succès de l'Espérance version Meddeb? Ou bien, tout simplement, défiant les règlements? Était ce par ignorance? Ou par préméditation?
Quels qu'en soient les raisons, ce geste obscène est à condamner. C'est un crime contre l'Espérance. Un geste qui risquait de bousiller une année d'efforts et de sacrifices. Comme si ce supporter disait haut et fort : l'Espérance ne doit pas gagner ce titre.
La scène n'est pas unique de son genre. On l'aura vu durant toute la saison, ainsi que la saison dernière. On a beau essayé de l'attribuer à un certain défi qui répond, quelque part, à la dissolution des groupes de supporters auxquels certains jeunes s'identifient particulièrement. Mais, quand on entend dire, aujourd'hui, que le coupable du jet de fumigènes de Samedi est un universitaire, on doit s'arrêter longuement sur la situation. Car, à cet âge là, on ne peut plaider l'ignorance. Il s'agit d'un futur cadre qui sera, probablement, appelé à jouer un rôle locomoteur dans le tissu socio-économique du pays. D'où le comportement devient inadmissible. Ce statut d'étudiant confère, fort logiquement, à son détenteur une certaine responsabilité qu'on ne saurait attribuer aux écoliers. Il s'agit là d'une personne majeure et vaccinée qui sait, forcément, peser le poids et les conséquences de ses faits et gestes.
Ces données laissent profiler l'idée d'un geste prémédité et bien calculé. La présomption d'ignorance tombe carrément à l'eau.
D'où se pose une question fort légitime. Qui est derrière ces gens là? Que veut-il à l'Espérance? Est ce que nos vieux démons se seraient ils ressuscités? Qui en veut tellement notre équipe? Au point de lui causer, incessamment, autant de tort.
Le comportement, plus ou moins, généralisé que l'Espérance est entrains de subir est criminel. Il est qualifiable de détérioration de biens collectifs. Parce que l'Espérance n'appartient à personne en particulier. Elle appartient à tous.
Le temps n'est plus, maintenant, au silence et au consensus. Parce que toutes les parties n'y adhèrent pas ou pas de la même façon. On doit affronter la réalité telle qu'elle est. Chacun doit assumer les conséquences, au moins morales, de ses faits et gestes. Mais le crime ne doit plus passer en silence. Parce que ceux qui en payent le prix ne sont que le bouc émissaire. Quoiqu'ils soient coupables eux aussi. Du moment que chacun sait, pertinemment, l'impact direct et indirect de ses attitudes sur le club. Et le fait de perpétuer ce genre de comportement en ces moments précis, où le club se prépare à franchir le palier supérieur, nous laisse toute la latitude de penser, à juste raison, que les commanditaires de ces troubles ne veulent pas nous voir réussir.
A bon entendeur,
Coup de gueule
Fumigènes - Fumicrimes
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