Alain Gaspoz, le magicien, comme on s'amuse à l'appeler au Bénin, a réussi à conduire l'ASPAC FC à la plus haute marche du podium du premier championnat professionnel de l'histoire du Benin, la Moovligue 1.
Après une expérience professionnelle riche, ou il est passé par des clubs suisses huppés, notamment le FC Zurich, Servette Genève et le FC Sion, il a préféré se mettre au service de son pays et du football béninois avec un désir ardent de contribuer à leur développement. Il a donc pris en main les écureuils juniors et l'ASPAC FC avec l'objectif de qualifier les portuaires à une compétition africaine. Contrat pleinement rempli; l'ASPAC affronte déjà l'Espérance au deuxième tour de la plus prestigieuse des compétitions continentales, la CAF Champions League.
Sa réussite lui a attiré les convoitises des sud-africains de Kaizer Chiefs pour prendre en main leur centre de formation. Rien d'officiel, nous confiera-t-il, mais il n'y a pas de fumée sans feu, oserons nous dire.
Bien qu'il ne se soit pas déplacé à Tunis à l'occasion de la manche aller, il a tenu à répondre aux questions d'E-S-Tunis.com tout en commentant le match de samedi.
Notre interlocuteur a commencé par nous expliquer les raisons qui l'ont empêché de se reproduire avec ses poulains à Radès. "Pour des raisons de santé, je n'ai pas pu faire le voyage sur la Tunisie," révèle-t-il avant de s'adonner au jeu de questions et réponses.
Gaspoz déterminé à mettre son expérience à la disposition de son pays
E-S-Tunis.com : Vous avez métamorphosé le jeu de l'ASPAC qui a fini par obtenir la Moovligue 1 en 2010. A quoi est due la baisse de régime de l'équipe cette saison ?
Alain Gaspoz : L'ASPAC peine à confirmer son statut de champion, il doit y avoir une remise en question de tout un club, et ce à tous les niveaux. Il ne suffit pas de gagner un championnat et s'en dormir, il faut redoubler de travail en y ajoutant des valeurs sures sur lesquelles on peut former et présenter de jeunes talents. Rien de cela n'a été fait et nous en payons les frais.
- La CAF Champions League est un autre palier. L'ASPAC a bien entamé sa campagne en éliminant le DVO Mongomo. Un deuxième tour et ça devient de plus en plus dur, n'est-ce pas ?
- Vous savez le Benin est une jeune nation de football et il reste encore énormément à faire, soit au niveau des infrastructures soit au niveau de la formation. Nous n'avons pas de prétentions face a un tel club que celui de l'EST, juste de l'admiration et une belle expérience, qui, je regrette, est passé au cauchemar pour mes jeunes joueurs. Il faudra relever la tête et prendre cela comme un apprentissage aussi dur soit-il ! En regardant la désastreuse campagne de transferts que nous avons fait et le fossé qui existe déjà entre nos deux championnats respectifs, il est normal que nous ne puissions avoir de prétentions, juste la possibilité de profiter de cette belle opportunité qui nous est donnée et de se rendre compte du long chemin qui reste encore à parcourir. Même si on peut et se doit de faire mieux que ce que nous avons démontré chez vous à Tunis, il est clair que le niveau est très haut pour une petite nation de football comme le Benin. Cependant nous nous hâterons de vous montrer un autre visage au match retour, car les petits savent et peuvent mieux faire.
- Qu'est-ce qui manque aux clubs béninois pour se hisser à la phase des poules, les demi-finales et les finales des compétitions africaines pour espérer aussi remporter des titres continentaux ? Le même raisonnement s'applique-t-il à la sélection ?
- Pour que le Benin s'ouvre les voies du succès intercontinental, il manque de la rigueur dans le travail, des infrastructures, des formateurs formés et un projet sur le long terme. Les talents sont la, certes a l'état brut, mais il y en a au Benin est dans les pays voisins. Voila donc rien de magique juste une volonté commune de tous les acteurs du foot béninois, de la patience et du travail.
- Les Kaizer Chiefs vous veulent pour prendre leur centre de formation en main. Ça vous tente comme expérience, ou préférez-vous rester au Benin ?
- Je finis mon contrat cette saison et ensuite je n'ai pas encore de projet si ce n'est de ne pas rallier l'Afrique du Sud, car je n'ai pas d'offre concrète.
- Et pour conclure …
- Je vous donne rendez-vous au match retour dans deux semaines.