Le coach en chef de l’Espérance Sportive de Tunis, Nabil Maaloul, a tenu aujourd’hui un point de presse à la salle des conférences du Parc Hassène Belkhodja devant un nombre record de médias.

Ne pas se tromper sur les nouvelles recrues

L’entraîneur «Sang et Or» a commencé par exprimer ses sentiments quant à son retour à la tête de l’équipe professionnelle en affirmant «je n’ai fait que répondre à l’appel du devoir. L’Espérance avait besoin de quelqu’un qui connait déjà le groupe dans la mesure où il n’y avait pas de temps à perdre. Le prochain match est programmé dans une dizaine de jours puis les rencontres vont s’enchaîner sur un rythme infernal avec des matches de championnat, de coupe et de Champions League. C’est vrai que j’arrive dans un contexte difficile mais je connais bien tous les joueurs y compris les nouveaux venus. De plus, il faudra compter avec les éventuels départs et les éventuelles arrivées, et là, il s’agit de ne pas se tromper dans l’établissement de la liste africaine. Mais, je dois dire aussi que j’ai confiance dans ce groupe et dans le club.»

Puis les journalistes posèrent leurs questions au coach qui répondit avec sa facilité coutumière.

Tout d’abord, il a spécifié que malgré le fait qu’il n’avait assisté qu’à une séance d’entraînement avant le match contre le CAB, il considère que le match contre la JSK sera son deuxième à la tête de l’équipe concluant en disant «j’assume !».

Concernant son retour et les risques encourus, le coach espérantiste a affirmé «le football est lui-même plein de risques. C’est un pari continu mais c’est un nouveau challenge pour moi et pour l’Espérance. Les résultats sont prioritaires pour un coach. Quatre ou cinq joueurs pourraient partir et d’autres vont arriver mais je dis toujours que c’est l’Espérance qui forme les grands joueurs et non l’inverse !»

Conserver Yannick et Msakni le plus longtemps possible

Il a ajouté «on n’a mis aucun joueur sur la liste des départs. Cependant, il faut signaler que Korbi a exprimé le vœu de partir alors que Youssef Msakni et Yannick N’djeng ont reçu des offres d’équipes européennes. Pour ce qui est de Youssef Msakni, il n’y a pas un entraîneur qui ne souhaite... pas l’avoir dans son effectif, mais il ne faut pas être égoïste et retenir un joueur contre son gré. S’il a une offre intéressante pour lui et pour l’Espérance, il serait positif qu’il aille vivre une autre expérience en Europe. Pour ce qui est de Yannick, c’est un garçon très important dans notre schéma offensif mais on essaiera de compenser son départ en choisissant un joueur ayant ses caractéristiques. Reste qu’en cas de départ, je voudrais bien les conserver le plus tard possible !»

Puis, il a enchaîné avec les autres recrues en disant «en ce qui concerne Seif Allah Hosni, Khaled Gharsallaoui ou Didier Libré, on verra ce qu’ils peuvent nous apporter sur le terrain. Enfin, je veux dire que tout le monde est utile mais personne n’est indispensable.»

Retrouver nos valeurs et notre assise

Evoquant la situation du groupe à l’heure actuelle, l’entraîneur en chef «Sang et Or» a dit «je dois avouer que je n’ai pas retrouvé le même groupe surtout sur le plan mental et disciplinaire. Je ne jette pas ici la pierre à Decastel, la faute ne lui incombant pas car toutes les parties sont responsables de cette situation. Psychologiquement, le groupe n’est plus le même mais on essaiera de remettre au goût du jour nos valeurs, nos assises et automatismes techniques et tactiques surtout qu’on ne dispose pas de beaucoup de temps pour travailler. Nos vertus sont connues : priver l’adversaire du ballon, le faire courir et garder au maximum la maitrise du jeu. L’autre fois, c’est la révolution qui nous a permis de bien nous préparer, cette fois, le temps est plus court. La différence avec la situation initiale, c’est qu’aujourd’hui, je connais le groupe et lui me connait. Sur le plan disciplinaire, il y a un relâchement que nous allons nous atteler à redresser. 80% de la réussite d’une équipe dépend de l’hygiène de vie de ses joueurs, de leur discipline tactique et de leur rigueur.»

Parlant du jeu de l’équipe, Nabil Maaloul a déclaré «c’est vrai que l’équipe ne domine plus comme avant. Elle doit retrouver son efficacité offensive mais ce qui me préoccupe le plus, c’est le comportement collectif de la défense. Car, il n’est pas normal que la défense ait déjà encaissé 12 buts alors qu’il reste encore neuf matches à jouer. Il faudra travailler de nouveau cet aspect.»

Le turn over sans perturber l’équipe

En ce qui concerne la gestion du groupe, Nabil Maaloul a déclaré «nous allons certainement pratiquer le turn over pour ménager les joueurs. La saison dernière, nous avons fait cela avec les internationaux à qui nous avons pu accorder du repos de manière rationnelle sans que cela ne perturbe la bonne marche de l’équipe. Pour ce qui est des jeunes du club, il y a des joueurs intéressants et si je crois en leurs potentialités, ils figureront dans le groupe. J’ai signé un contrat de trois ans avec l’Espérance et je souhaite mettre en place la même approche tactique au niveau des catégories de jeunes pour faciliter leur intégration plus tard en équipe seniors. Ce qui est sûr, c’est que j’aurais un œil sur tous les joueurs.»

Parlant du style de jeu de l’équipe en l’absence de régisseur de la trempe de Darragi, le coach a affirmé «j’aurais bien aimé garder Darragi qui a laissé un grand vide au sein de l’équipe et je ne pense pas qu’on lui trouvera un remplaçant. Il faudra alors changer de conception de jeu, celle-ci dépendant de la qualité des joueurs à notre disposition. Par ailleurs, un garçon comme Iheb Msakni, qui est arrivé dans une conjoncture délicate, est doué et possède un énorme potentiel mais il peut donner beaucoup plus que cela. D’ailleurs, j’entends m’occuper de lui spécialement surtout qu’il s’agit de quelqu’un de réceptif.»

Un groupe difficile

En ce qui concerne le staff qui travaillera avec lui, Nabil Maaloul a confirmé le maintien de Khalil jebabli en tant que préparateur physique, de Jean Jacques Tizié en tant qu’entraîneur des gardiens et qu’il proposera les noms de Boubaker Hannachi et de Ridha Jeddi au Président Hamdi Meddeb. Enfin et évoquant le groupe de l’Espérance en Champions League, le coach «Sang et or» a signalé que «le groupe est difficile, notre objectif étant de parvenir le 7 juillet en étant prêt surtout sur le plan athlétique. J’aurais préféré affronter des équipes plus connues comme ce fut le cas la saison écoulée. De plus, on se retrouve dans la même poule que l’Etoile, une équipe que l’on peut accrocher à Sousse comme elle peut nous accrocher à Tunis, ce dont pourrait profiter les deux autres équipes. Espérons être prêts pour pouvoir relever de nouveau ce défi de la Champions League.»