Ces évènements se sont passées durant les nuits qui ont suivi la désignation de Sam Sar comme chef du souk. Au fait, une de ces nuits, est arrivée une expédition de commerçants venant d'un petit village lointain qu'on appelait "Botswana". Des petits commerçants qui n'avaient que peu de connaissances du souk et de ses trafics. Alors, le Sam Sar, fier de ses accomplissements, invita toutes les  grandes fortunes du souk. "On va se régaler" leur dit il. Ces commerçants ne s'y connaissent que peu. On va pouvoir les duper et faire des bénéfices énormes sur leurs dos. Il désigna, à l'effet, une équipe de ses richards, qu'il présida en personne, pour conduire les négociations et les échanges.

A la fin des négociations, les petits villageois étaient repartis avec tous les bénéfices. Stupéfaits, les autres commerçants du souk commençaient, déjà, à regretter l'élection de Sam Sar. Mais, on bon marchand de paroles, celui-ci les gratifia d'un discours bien éloquent. On aura le temps de se reprendre se dit-il. Je vais envoyer une émission vers un village voisin où ils seront capables de ramener des bénéfices qui compenseront vos pertes. Ce fut la cas, et Sam Sar y passa des nuits entières à s'en vanter. Lui, le grand marchand de paroles, aura, enfin, de quoi remplir ses discours et faire taire les mauvaises langues qui commençaient à hausser la voix.

C'était sans compter sur une nouvelle visite d'autres villageois venant d'un autre petit village, situé au bord du grand lac, qu'on appelait "Malawi". Les commerçants de ce village entamèrent les négociations avec l'équipe de Sam Sar avec une énorme timidité. Les choses allaient bon train dans les faveurs de Sam Sar. Et, brusquement, un des "Malawi" décida de quitter les négociations. Il en avait ras le bol des règles d'arbitrage appliquées. Celà faisait, d'autant plus, le bonheur de Sam Sar et de ses troupes. Mais c'était sans compter sur l'intelligence de ces villageois qui ont pu, à la fin des négociations, sortir sans pertes même lorsque les débats étaient déséquilibrées en leur défaveur. Un nouveau revers pour Sam Sar et sa bande de richards. Mais, maintenant, les autres habitants du souk commencent à s'en lasser. Eux les habitués du respect là où ils vont, sont devenus la moquerie de tous les souks voisins. La grogne commence, alors, à prendre de l'ampleur ...

A suivre,