FTF

La justice, seul remède à la violence


Le président Hamdi Meddeb soulevant la Coupe nord-africaine des clubs vainqueurs de coupe, le 20 janvier 2009. (Photo CHALA)
Le président Hamdi Meddeb soulevant la Coupe nord-africaine des clubs vainqueurs de coupe, le 20 janvier 2009. (Photo CHALA)

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La théorie du complot est une théorie très largement diffusée dans les milieux sportifs tunisiens. Il ne se passe pas un mois sans qu'un club ne crie au scandale et ne s'offusque du complot qui serait dirigé, fomenté contre lui. Il ne se passe pas une semaine sans qu'on crie à la mascarade arbitrale et aux désignations de complaisance.


Seraient-ils tous fous, aliénés, irresponsables ou encore tout simplement hallucinés ?
Ou bien n'y aurait-il pas quelque chose qui cloche dans notre football. Quelque chose qui serait à l'origine du malaise général que vit aujourd'hui notre football ?


L'observateur de notre championnat national ne tardera sûrement pas à connaître l'origine du mal qui ronge notre football. Il réside dans la médiocrité affligeante de nos instances sportives. Des instances qui jugent au gré de leurs appartenances et non pas en se basant sur la loi et sur le droit, qui décident selon leurs connaissances personnelles au mépris de l'équité. Justice et respect du droit font cruellement défaut à notre triste football.


Dernière illustration de nos propos, « l'affaire » du report de la dernière journée du championnat. Une affaire qu'on aurait pu croire facile à résoudre : les textes de lois sont là, ils sont clairs, absolument pas ambigus, ils ne nécessitent même pas d'être interprétés.
Tous les juristes vous le diront, l'article 26 du règlement de la FTF donne toute latitude au bureau fédéral de modifier le calendrier général au cas où un club tunisien se qualifie à une finale continentale ou zonale.
Pourtant, faisant fi d'une loi qu'il a lui-même élaborée, la Fédération tunisienne de football refuse de réaménager le calendrier. Pour quelles raisons ? Quelqu'un pourrait-il nous expliquer la logique ?


Entre nous, y avait-il vraiment besoin d'un texte de loi pour régler une affaire aussi élémentaire ? L'intérêt national n'aurait-il pas suffi à justifier un report de la dernière journée du championnat national de 24 malheureuses heures ? N'était-ce pas juste une question de bon sens ?
Que gagne la Fédération tunisienne de football en décidant ainsi ? Sûrement rien.
Par contre, en agissant de la sorte cette instance sportive se décrédibilise encore une fois. Elle crée une polémique inutile et jette de l'huile sur une situation déjà explosive. Le sentiment d'injustice n'est-il pas le terreau de la violence ?


La victime l'année dernière s'appelait l'Etoile Sportive du Sahel, cette année la victime se nomme l'Espérance Sportive de Tunis. Qui sait à qui sera le tour l'année prochaine ? Au Club Africain ou encore au Club Sportif Sfaxien ? Nul ne le sait car cela ne dépendra pas des faits et de la loi mais résultera de la composition de la prochaine fédération et de ses appartenances.
Ce constat n'est-il pas triste ? N'appelle-t-il pas à une remise en question globale ?


La situation est bien grave et au-delà de résultats somme toute éphémères, il demeure urgent de restaurer l'autorité de nos lois et de rétablir la légitimité de nos institutions sportives. C'est à ce prix et seulement à ce prix que nous arriverons à évacuer la théorie du complot et à éradiquer la violence qui meurtrit le football tunisien.