Le verdict est tombé ce soir à Radès. L’Espérance de Tunis quitte la Ligue des champions dès les quarts de finale, après un match nul vierge (0-0) face aux Sud-Africains de Mamelodi Sundowns. Battus 1-0 à Pretoria il y a une semaine, les Sang et Or n’auront jamais réussi à renverser la vapeur. Un revers amer, mais lucide, face à une équipe mieux armée sur l’ensemble des deux rencontres.

Pourtant, dans les gradins, l’espoir vibrait encore. Fidèles à leur réputation, les supporters espérantistes ont répondu présent en masse, offrant un spectacle haut en couleur et une ambiance de feu dès l’échauffement. Une communion intense avec le onze de départ, qui semblait vouloir tout donner pour recoller au score cumulé.

Le début de match aurait d’ailleurs pu faire chavirer le stade. Dès la 2e minute, Youcef Belaïli dépose un coup franc millimétré sur les pieds de Mohamed-Amine Tougaï, dont la reprise ratée oblige Ronwen Williams à sortir une parade réflexe. Un frisson dans les travées, une flamme allumée… mais vite éteinte.

Car très vite, le rythme retombe. Le jeu s’embourbe au milieu de terrain, les occasions se raréfient. À la 36e minute, Belaïli tente de réveiller les siens avec un centre très dangereux que personne ne coupe au premier poteau. Sundowns, de son côté, gère. Sans forcer, en contrôle, les Brésiliens d’Afrique font tourner, attendant les erreurs. Et elles viendront.

À la 43e, une mauvaise relance sang et or permet à Ribeiro de frapper, heureusement à côté. Une minute plus tard, Allende hérite d’un ballon mal repoussé et sa frappe puissante heurte la transversale de Ben Saïd. Radès retient son souffle. La pause arrive, et avec elle un constat cruel : Sundowns donne la leçon de maturité, l’Espérance peine à exister.

Le second acte débute avec deux changements importants : Achref Jabri remplace Rodrigues et Chiheb Jebali à la place d'Abdramane Konaté. Un choix presque payant. À la 63e, lancé dans la profondeur, Jabri lobe Williams avec beaucoup d’audace et fait trembler les filets. Radès explose… avant de retomber dans le silence. Le but est annulé pour un hors-jeu très discutable.

La suite sera une lutte vaine contre le temps, la fatigue, et la solidité défensive des visiteurs. À la 85e, Ben Saïd maintient l’espoir avec une parade décisive. Et dans les toutes dernières secondes (90’+8), Belaïli croit pouvoir arracher un miracle, mais Williams, encore lui, s’interpose une dernière fois.

L’arbitre siffle la fin du match. Zéro partout. Sundowns se qualifie logiquement pour le dernier carré. L’Espérance, elle, sort sans gloire mais sans honte. Car cette double confrontation l’a montré : les Sud-Africains ont été supérieurs dans tous les compartiments du jeu. Plus organisés, plus sereins, plus efficaces.

Il faudra du temps pour digérer cette élimination, mais déjà se profile une remise en question nécessaire. L’Espérance ne pourra pas se contenter de son prestige pour dominer le continent. Il faudra rebâtir, réajuster, apprendre.

Une pensée émue pour le public, acteur majeur de cette soirée, irréprochable du début à la fin. À eux, les vrais vainqueurs du soir, revient tout notre respect. Ils méritaient mieux. Espérons qu’ils retrouveront une équipe plus conquérante, plus affûtée et plus inspirée la saison prochaine.

L’histoire continue. Toujours.

Formation de l'EST : Ben Saïd, Bouchniba, Ben Hamida(c), Jelassi, Tougaï, Ogbelu, Tka (Hamrouni 88'), Konaté (Jebali 46'), Sasse (Mokwana 63'), Belaïli et Rodrigues (Jabri 46').
Avertissement : Ogbelu.