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Exclu 365 - Ragued : «Jouer une quatrième finale»


Samedi soir, l'Espérance de Tunis accueille les Orlando Pirates en demi-finale retour de la Ligue des Champions. Le milieu de terrain des Sang et Or, Hocine Ragued, répond aux questions de Footafrica365.fr avant ce match décisif.

Hocine, l’Espérance joue samedi sa demi-finale retour de Ligue des Champions contre les Orlando Pirates. Le résultat de 0-0 obtenu en Afrique du Sud risque de ne pas être facile à gérer…

C’est un résultat piège. On avait eu le même problème l’an dernier contre Mazembe. L’équipe est consciente de la difficulté du match qui nous attend demain. Mais l’Espérance de Tunis a fait trois finales de suite, il faut continuer pour en jouer une quatrième. Aller en demi-finale ou en finale, ce n’est rien, il nous faut gagner. On a la chance de retrouver notre public, qui va nous pousser.

En l’absence de Khaled Mouelhi, forfait, serez-vous d’autant plus le patron au milieu ?

Non, je n’ai jamais fonctionné comme cela. On a beaucoup de joueurs de qualité à ce poste. On a Majdi Traoui qui revient, on a également Karim Aouadhi, qui est un joueur cadre. La profondeur du banc joue son rôle. Khaled Mouelhi est un joueur important, il va manquer, je lui souhaite de revenir rapidement.

Par rapport aux Orlando Pirates, l’expérience est-elle un atout ?

Oui, l’Espérance a une grande maîtrise des grand rendez-vous. Mais attention à cette équipe sud-africaine. Ils ont sorti Mazembe. Ils peuvent être inhibés par l’enjeu, mais aussi jouer libérés.

Le score du match aller vous oblige à l’emporter. Est-ce un avantage ?

Cela ne change pas grand-chose. A l’Espérance de Tunis, devant notre public, contre une équipe qui n’a pas l’habitude de jouer ces rendez-vous-là, tu ne dois pas envisager autre chose que la victoire. Mais ce sera serré car il y aura de la qualité face à nous.

Après avoir connu Nabil Maaloul, vous êtes maintenant entraîné par Maher Kanzari. Qu’a changé avec ce nouveau coach ?

Les deux coachs connaissent la mentalité tunisienne, et africaine. Ils arrivent à gérer nos caractères, à tirer le maximum de nous. Maher Kanzari est un entraîneur qui prône le mouvement, le jeu de passes, la conservation du ballon, tout en ne se précipitant pas vers le but mais construire patiemment. Surtout à domicile. Cela commence à porter ses fruits.

« Belaïli est profilé pour l’Europe »

Un mot sur le jeune Algérien Youcef Belaïli, qui prend une importance croissante dans le jeu de l’Espérance. Peut-il réussir une grande carrière ?

C’est un garçon très éduqué, qui ne crée aucun problème dans un groupe, et ne fait pas sa star. Il est selon moi profilé pour l’Europe. Il est très puissant. Maher Kanzari l’a beaucoup fait travailler ses déplacements, dans le démarquage comme dans le replacement défensif. Il a le dribble déroutant et le sens du but, et il est en train de progresser dans le jeu défensif et le démarquage sans ballon. C’est un diamant brut qui ne joue qu’à 70% de ses capacités. Il a un grand avenir. Il a la chance d’être tombé sur un entraîneur qui lui fait confiance.

Al-Ahly va-t-il être plombé par la déroute de l’Egypte au Ghana ?

Cela va amener un coup au moral, sachant que leur pays est dans une situation difficile. Mais ces joueurs ont de l’amour propre. Ils peuvent faire la part des choses et se relancer. Ils ont la chance d’avoir un match important rapidement pour le faire. Je les crois capables de passer en finale.

Parlons du match de barrage aller des éliminatoires de la Coupe du monde contre le Cameroun. La Tunisie a réussi une grande prestation collective, mais n’a pu faire mieux que 0-0. De quoi être frustré ?

C’est plus que frustrant, parce que lorsque tu vois la physionomie du match, tu te dis que tu dois faire le break dès la première mi-temps. Mais le football est comme ça. Il ne faut pas gamberger. La vraie déception aurait été de ne pas se créer d’occasions. Le plus important était de ne pas encaisser de buts.

On a senti la patte de Ruud Krol. Que dire de ce coach que vous découvriez ?

Il a une idée du foot, une idée néerlandaise, basée sur la conservation. Mais la patte Krol, on la verra au match retour, où on aura plus de temps pour travailler. Ce qui a été bénéfique, c’est que les joueurs ont adhéré vite, même ceux qui n’allaient pas jouer. Garder le même état d’esprit au retour est essentiel. Dans une situation d’urgence, après la débâcle du Cap-Vert, il y avait besoin d’une réaction humaine, d’une réaction d’hommes. Je crois que nous l’avons fournie sur le terrain. On l’a vu à la réaction du public. Ce qui lui manquait ces derniers temps, c’était de voir une équipe qui se donne à fond pour ce pays qu’on n’aime tant.

Un dernier mot sur le match de Samuel Eto’o, contre lequel vous avez souvent été au duel…

Eto’o restera toujours Eto’o. Il peut toujours faire la différence. On l’a vu jouer milieu offensif gauche, puis repasser dans l’axe. Globalement, il a fait un assez bon match. Mais ce qui lui manque c’est un état d’esprit collectif, que nous avons en Tunisie.