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Fifa.com - Ragued : "La finale sera une partie d’échecs"


© AFP

(African Football Media) Jeudi 1 novembre 2012

Pour devenir l’un des rares clubs à enchaîner deux sacres consécutifs en Ligue des champions africaine, l'Espérance Sportive de Tunis devra se défaire d’Al Ahly. La première manche de la finale aura lieu dimanche 4 novembre à Alexandrie. Les Egyptiens comptent certes six titres continentaux à leur actif, mais les Sang et Or ont fait le plein de confiance en éliminant le TP Mazembe, quadruple vainqueur, sur le score cumulé de 1:0 en demi-finale.

Le milieu défensif international tunisien Houcine Ragued, 29 ans, joue un rôle essentiel dans le remarquable parcours de l'Espérance. Pour sa première saison au club, il se retrouve déjà en position de remporter la compétition phare du continent. Formé au Paris Saint-Germain, avant d'être prêté à Istres et Gueugnon, il a poursuivi sa route à Mons en Belgique, au Slavia Prague puis à Karbukspor en Turquie. Arrivé à Tunis cet été, l'Aigle de Carthage revient sur son parcours et sur ses ambitions avant la finale au micro de FIFA.com.

Le vainqueur de la Ligue des champions de la CAF obtientdra son billet pour la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA 2012. Quelle importance cela confère-t-il à cette compétition ?

Pour nous, c’est une source de motivation supplémentaire. La plupart des joueurs de l’équipe ont déjà disputé la Coupe du Monde des Clubs l’an dernier. Ils ont raconté aux nouveaux à quel point cette expérience est extraordinaire. Nos supporters veulent eux aussi que l’on gagne la Ligue des champions africaine pour que la Tunisie représente l’Afrique à la Coupe du Monde des Clubs.

Suite à la tragédie de Port-Saïd, la plupart des matches en Égypte ont été disputés à huis clos. Avant la finale aller à Alexandrie, cela vous dérange-t-il de jouer dans un stade vide ?

Comme on a pu le constater contre Mazembe à Lubumbashi, le public contribue au charme du football africain. Ce serait insipide de disputer une finale à huis clos. Je ne me vois pas jouer en entendant les oiseaux voler au-dessus de ma tête. Mais on espère que les autorités égyptiennes vont prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des joueurs et des supporters.

Après la victoire face au TP Mazembe en demi-finale, la confiance est-elle au plus haut ?

Ce n’est pas parce qu’on a sorti le TP Mazembe qu’on se voit plus beaux. Au contraire, je dirais que c’était plus facile d'affronter le TP Mazembe qu’Al Ahly. Face à Mazembe, la clé était de ne pas prendre de buts à Lubumbashi. On a rempli cette mission, ce qui nous a considérablement facilité la tâche au retour. On savait que sur le plan tactique, on était supérieurs à Mazembe. Ça ne sera pas le cas contre Al Ahly : c’est une équipe plus expérimentée, mieux équilibrée, habituée à disputer des matches à gros enjeux. Elle est moins "naïve" que Mazembe. Cette finale pourrait ressembler à une partie d’échecs. On doit être prêts à gérer tous les scenarios.

Allez-vous viser le nul à l'extérieur ?

Certainement pas ! Contre Mazembe, on pouvait se contenter d’un nul, mais je ne pense pas que ce sera le cas contre Al Ahly. On va aller en Égypte pour gagner.

Quels sont les meilleurs atouts de l’Espérance ?

Collectivement, on est très solides et très flexibles. On peut jouer en 4-3-3, en 4-4-2 ou dans n’importe quel autre dispositif. On sait aussi qu’on est capables de fermer la boutique si besoin est. Mais on a aussi des joueurs techniques et créatifs comme Youssef Msakni, Yannick Ndjeng, Youssef Belaili ou Harrison Afful. Pris individuellement, je crois que nos joueurs créatifs sont légèrement supérieurs à ceux d’Al Ahly.

Après de nombreuses saisons en Europe, comment vivez-vous votre saison en Tunisie ?

Ce qui me frappe le plus ici, c’est le soutien et l’affection que l’on reçoit de la part des supporters. L'Espérance, c’est plus qu’une équipe ou qu’un club, c’est un sentiment d’appartenance. Tout le temps et partout, on croise des gens en Sang et Or. Que l’on aille à la boulangerie ou se promener dans la rue, on peut sentir ce soutien. Cela va au-delà des différences sociales. La vie est difficile en ce moment en Tunisie, donc on veut gagner cette finale pour tous ces gens.