LC 2011

Tactiquement mûrs, et solides physiquement et mentalement


Walid Hichri face au Wydad AC, le 14 août 2011 à Casablanca. (Photo Wydad.com)
Walid Hichri face au Wydad AC, le 14 août 2011 à Casablanca. (Photo Wydad.com)

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L'Espérance de Tunis a joué un match sérieux hier soir. Ses joueurs l'ont mené tactiquement, forçant les Rouges de Casa à le subir de bout en bout.

Le coach sang et or a calculé juste et ses prévisions se sont avérées bien avisées. Il s'est attendu à une ruée offensive du Wydad en première période, et par conséquent il a aligné une formation de combat, avec des instructions claires : Jouer compact, occuper et faire le surnombre au milieu, étouffant toute possibilité pour le rival de jouer court et créer des espaces à ses attaquants rapides. Ce qui amena l'arrière garde de faire des relances longues au dessus des lignes médianes vers l'attaque. Sauf que Maâloul a prévu un jeu de défensif en ligne (bien peaufiné à l'entraînement) ce qui surprit à maintes reprises Ondama en position illicite d'hors-jeu, d'hors sujet. Les ballons précipités vers l'avant atterrissaient un coup sur la tête de l'une des deux tours de contrôle Hichri/Banana, sinon faciles dans la niche des mains du portier sang et or. En conséquence de quoi, cette première période ne donna lieu qu'à peu d'occasions marocaines sérieuses, à part celles créées par des tentatives individuelles ou sur balle arrêtée. En d'autres termes, l'attaque marocaine en a été réduite à l'aveu d'impuissance. Celle de l'EST attendait surement un meilleur moment pour porter l'estocade.

En seconde partie, et profitant d'un baisse de régime des troupes adverses, les sang et or ont décidé de sortir de leur réserve. Le pressing devint de plus en plus haut au fil des minutes, obligeant les marocains à devenir timides, méfiants et repliés dans leur partie du terrain. On aurait aimé voir à ce moment précis un changement tactique pour mieux surprendre les marocains, en incorporant un Afful frais et un Darragi provocateur en lieu et place de Msakni en petite forme et un Bouazzi timoré et timide. Maâloul aurait pu forcer la décision et sceller le destin de la finale dès le match aller. Mais l'EST a démontré qu'elle possédait le moyen de mettre en déroute cette défense marocaine qui dès lors qu'elle est pressée dans ses derniers retranchements pouvait commettre des impairs et se mettre en danger d'elle-même.
Match purement tactique donc, et le pari du coach espérantiste aurait pu être gagnant en fin de match, lorsque ses joueurs ont eu trois occasions nettes et bien construites. Le Wydad était à l'agonie, et les dernières minutes furent longues pour Decastel qui à cette occasion a eu à se mesurer à un adversaire d'une autre trempe et un os autrement plus dur à mâchouiller que les hommes venus d'Aba.

C'est de bonne augure pour le match de Radès. L'EST a les arguments offensifs susceptibles devant sa galerie et en son pré-carré de Radès de déverrouiller le cadenas de cette défense fébrile marocaine et mettre fin à la virginité des cages de Miyagheri, demeurées hermétiques depuis la Bérézina d'Alger. Ce jour là, je suis prêt à mettre ma tête à couper que la partition de Maâloul ne serait plus de la même facture. Je gage que la consigne serait plutôt : Attaque à outrance et à volonté … Et ce ne sera plus la même paire de manches.