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E-S-Tunis.com choisit pour vous des extraits d'interviews accordées par le coach serbe de l'adversaire des Sang et Or en demi-finale de la CAF Champions League 2011 pour vous donner une idée sur le technicien qui veille aux destinées d'Al Hilal du Soudan. Les infos et les déclarations choisies sont essentiellement un travail de synthèse basé sur des documents tirées du site CAF Online, dont une interview livrée vendredi, à deux jours du match aller. En somme un technicien et un adversaire à prendre au sérieux ! Bonne lecture.
Parcours africain
SC Villa, Kampala, Ouganda
Young Africans, Dar Es-Salam, Tanzanie
Orlando Pirates, Johannesburg, Afrique du Sud
Saint Georges, Addis Abeba, Ethiopie
Al Hilal, Omdurman, Soudan
Palmarès africain
9 championnats
4 coupes
1 coupe CECAFA
Finaliste CECAFA
Demi-finaliste Champions League
Demi-finaliste Confederation Cup
Pourquoi Al Hilal ?
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Un challenge que d'entraîner Al Hilal (Photo : CAF Online)
«J'avais besoin d'un nouveau challenge après avoir connu la réussite avec le SC Villa (Ouganda), les Young Africans (Tanzanie), les Orlando Pirates (Afrique du Sud) et tout dernièrement avec Saint George (Ethiopie). Il me fallait découvrir de nouveaux horizons, découvrir un autre football et un club peut-être plus ambitieux encore que les précédents».
Quel apport pour Al Hilal ?
«Pour le moment il n'a gagné aucune épreuve panafricaine. Ce que je veux cette année, c'est remporter la Coupe de la Confédération (NDLR éliminé par le CSS au stade des demi-finales) et, plus tard, la Ligue des champions Orange. C'est un immense défi, je le concède, mais les trophées les plus prestigieux doivent être dans le viseur d'un entraîneur quand il a la chance d'être mis dans les meilleurs conditions de travail possibles. Il a son rôle à jouer et, avec lui, les joueurs, les dirigeants, les supporters».
Un 'Orientaliste' du football africain ?
«Depuis que j'ai quitté la Serbie pour aller en Ouganda, mes bons résultats ont plaidé mon dossier auprès d'autres pays, d'autres clubs. C'est un enchaînement, une sorte de bouche à oreille. Les clubs ont été satisfaits de mon travail, d'autres m'ont sollicité. Moi j'ai aimé ce continent, les nouveaux talents à découvrir et à façonner. J'ai été infecté par le «virus» du football africain. Je passe beaucoup de temps sur internet pour connaître davantage encore le football de ce continent qui me fascine. Et puis il y a les gens, a vie en Afrique, la volonté de découvrir ce qui se passe autour de soi».
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Le «virus» du football africain : Une vision professionnelle ou orientaliste ? (Photo : CAF Online)
«Le football africain est en mutation permanente. Il est assurément sur la bonne voie. Ses meilleurs éléments comme George Weah ont remporté des trophées prestigieux, figuré parmi les meilleurs joueurs du monde dans les meilleurs clubs du monde. Le Kenyan, McDoald Mariga, pour citer un joueur moins connu, évolue à l'Inter Milan. Les footballeurs africains sont partout. Moi, je suis très optimiste et je pense que le football africain va maintenant avaler les derniers obstacles car le talent est très abondant et en constant renouvellement ».
Un serbe qui connait bien le football africain
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Une longue carrière africaine ! (Photo : CAF Online)
«Cela fait dix-huit ans que j'exerce le métier d'entraîneur. Sur ces dix-huit années, j'en ai passées dix en Afrique, dans cinq pays différents, Ouganda, Tanzanie, Afrique du Sud, Ethiopie et désormais Soudan. J'ai remporté dans ces pays treize trophées. L'année dernière j'ai joué avec El Hilal une demi-finale de Coupe d'Afrique. S'ils pensent que je ne connais pas le football africain c'est sans doute parce qu'ils ne suivent pas ce qui se passe dans le football africain».
Lui et les équipes tunisiennes
«J'ai joué deux fois le Club Sfaxien, en 2006 avec Orlando Pirates en Ligue des champions, et la saison passée déjà avec El Hilal. J'aimerai bien maintenant ne plus être du côté du vaincu et éliminer le Club Africain. Après dix années passées en Afrique, ce serait un beau cadeau pour moi. L'année dernière il s'était fallu de peu de chose pour que nous disputions la finale mais les Sfaxiens nous en avaient écartés lors de la séance des tirs au but. Contre les Tunisiens, ce sont toujours des matches de haut niveau et vous devez mettre toute votre énergie pour essayer de les battre. Cela requiert d'être très forts mentalement, physiquement et tactiquement, surtout tactiquement ».
Al Hilal et les équipe tunisiennes
Cafonline.com : «On veut bien vous croire mais El Hilal n'a jamais réussi à tirer son épingle du jeu face aux équipes tunisiennes, éliminé en 2007 par l'Etoile du Sahel et l'année dernière par le CS Sfaxien. Qu'est ce qui nous prouve que cette fois sera la bonne ?»
Micho Sredojevic : «Parce que nous le pensons tous. Je dois vous dire cependant que les événements récents qui se sont produits en Tunisie ont conféré aux joueurs une fois inébranlable dans leur pays et a revivifié le sentiment patriotique comme le prouve la victoire de l'équipe national au CHAN, ici même au Soudan. C'est un élément avec lequel il faudra compter. Mais les Soudnais possèdent la même énergie patriotique, la même ambition et la farouche détermination à ne plus s'arrêter sur l'avant-dernière marche du podium. Nos fans n'ont rien à envier à ceux du Club Africain. Je pense même qu'ils sont encore plus derrière leur équipe. Alors nous avons la volonté de vaincre pour nous et pour eux. Sans rêve, voyez-vous, il est difficile d'aller au bout de ses idées. Le rêve nous pousse à parfaitement intégrer les réalités du terrain».
La veille de la double confrontation avec le Club Africain
«Pourquoi penser aux repêchages alors que la Ligue des champions est l'épreuve la plus prestigieuse, la plus respectée et la plus enviée du calendrier. Nous savons que nous allons devoir nous attaquer à une montagne, engager une bataille herculéenne. Personne ne peut nous dire que ce n'est pas pour nous. Chaque chose commencée doit être poursuivie. Et notre but aujourd'hui c'est la Ligue des champions et rien d'autre. Nous sommes impatients de jouer ce match. C'est notre seule préoccupation. Et on fera tout pour passer cette étape quelles que soient les difficultés que nous aurons à surmonter».
Après le match aller Al Hilal – CA (1 – 0)
«Je voulais un jeu vif et rapide, relancer constamment le ballon au cœur de leur défense. Mais ils se sont fortement regroupés derrière. Ils étaient dix avec un seul joueur aux avant-postes. J'avais également demandé à mes joueurs de conserver le plus possible le contrôle de balle, d'avoir la maîtrise du jeu. Les Tunisiens ont eu peu d'occasions de lancer des contre-attaques. Enfin mon seul regret c'est que nous n'ayons pas su marquer au moins un but de plus ; nous aurions pu aller l'esprit plus libre à Tunis. Il faudra, là-bas, tout faire pour en inscrire un».
Avant Enyimba – Al Hilal
«Nous savons que ce dimanche nous allons rencontrer une équipe à 12 joueurs, les 11 qui seront sur le terrain et le 12e dans les tribunes. Nous avons l'habitude de ce genre de situation. Au Soudan, El Hilal est l'équipe à battre et de plus en plus souvent en Afrique beaucoup rêvent de nous faire un sort. Si vous ne comprenez pas cela, ce n'est pas la peine de vous présenter sur le terrain. Nous sommes venus ici pour pendre trois points, je l'espère, au pire un point. Je respecte Enyimba, je respecte mon collègue Emodi, mais cela ne m'empêche pas de vous dire que je suis ici pour gagner ».
Après le nul 2 – 2 face à Enyimba à Aba
«Notre système de jeu consistait à profiter au maximum des erreurs d'Enyimba. C'était risqué mais c'est exactement ce que nous avons fait. Vous avez remarqué les contre-attaques régulières qui étaient une réponse au lent replacement défensif d'Enyimba. Quand vous jouez contre une équipe qui a un potentiel pareil et que vous êtes diminué vous ne pouvez qu'attendre leurs erreurs. La différence se fait dans votre capacité à profiter rapidement de ces erreurs».
«Honnêtement, sans minorer les autres équipes du groupe, je souhaite pouvoir me qualifier avec Enyimba. La phase de poule est toujours très difficile... . Al Hilal est déterminé à remporter le trophée et nous ferons de notre mieux pour y parvenir».
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Micho : Des ambitions continentales ! (Photo : CAF Online)
«La phase de poules fait toujours naitre des surprises. Ce que vous avez vu aujourd'hui à Aba fait partie de ces surprises. Je peux vous assurer que d'autres suivront. Si une équipe pense que Hilal ne mérite pas de traverser la phase de poule, elle le fait à ses risques et périls. Nous allons prendre chaque match comme il vient. Quand nous allons retourner au Soudan nous allons essayer d'étudier les forces et faiblesses de notre adversaire et mettre en place lors de nos matchs de préparation la stratégie idoine qui nous permettra de conserver une spirale victorieuse».
La veille d'Al-Hilal – Enyimba, décisif pour la qualification en demis
«Enyimba est une grosse cylindrée. Ils ont déjà pris quatre points en déplacement à Casablanca et à Garoua. Ce n'est pas parce qu'on évolue devant son public que l'on est assuré de la victoire. Je suis sûr que mon collègue Felix Emordi a préparé avec beaucoup de soin son déplacement chez nous. Les équipes sont très proches les unes des autres. Et puis l'enjeu est de taille. Le vainqueur n'aura pas besoin d'attendre la dernière journée pour savoir s'il est ou non qualifié».
«Vous savez nos adversaires sont de très bons joueurs. Ils ont de très bons gardiens, des défenseurs qui sont efficaces dans la relance, Tswanya et Nwabili, une bonne organisation au milieu et un attaquant Uche Kalu capable de faire la décision à n'importe quel moment. Néanmoins je suis raisonnablement confiant. Nous avons nous aussi des atouts à faire valoir, à condition d'être plus efficaces que lors de notre dernière sortie au Cameroun où nous avons gâché un nombre incalculable d'occasions».
Hilal - Espérance : « Ne pas encaisser de buts »
Parlant de son adversaire des demi-finales à CAF Online, Micho avait cela à dire : «Beaucoup les donnent favoris de cette demi-finale. Tant mieux, cela ne peut que leur mettre davantage de pression sur les épaules. A eux de gérer cette situation. De notre côté, nous misons sur notre travail et sur nos qualités pour essayer de faire la différence et de faire tomber … le favori !»
Quant à son équipe, «La qualification pour les demi-finales a été un vrai soulagement pour tout le groupe. On restait sur deux défaites consécutives dont la dernière chez nous face à Enyimba. Le doute s'était, à juste raison, installé dans les têtes. Et puis nous sommes allés chercher à Casablanca contre le Raja le petit point qui nous assurait la qualification. La mauvaise période est terminée ».
Ce qu'il redoute le plus chez l'Espérance ? «Sa capacité à marquer en toutes circonstances. Chez eux comme à l'extérieur. C'est à nous de faire très attention, d'autant plus qu'ils se sont renforcé devant. Or vous le savez la décision se fait souvent à l'extérieur. Nous devons tout faire pour ne pas prendre de buts dimanche. Mes joueurs le savent ».