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Les favoris en déplacement


Bouazzi lors du dernier Espérance ST - Wydad AC au stade d'El Menzah ! (Photo : AFP)
Bouazzi lors du dernier Espérance ST - Wydad AC au stade d'El Menzah ! (Photo : AFP)

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Au terme d'une phase de groupes mouvementée, l'Espérance et Enyimba ont devancé tous leurs adversaires. Propulsées au rang de favoris, les deux formations vont devoir justifier leur statut en négociant au mieux la première manche des demi-finales de la Ligue des champions de la CAF, programmée ce week-end.

Battus en finale par le TP Mazembe la saison dernière, les Tunisiens se rendent au Soudan pour y défier Al Hilal. À première vue, ce déplacement n'aura rien d'une promenade de santé, puisque le club d'Omdurman a remporté quatre de ses cinq matches à domicile. Champion d'Afrique 2003 et 2004, Enyimba aura fort à faire pour se sortir indemne de son voyage sur les terres du Wydad Casablanca, lauréat de l'épreuve en 1992. Les Rouges et Blancs restent sur quatre victoires et deux nuls au stade Mohamed V et présentent une différence de buts largement positive (+10). Toutefois, les favoris ont déjà fait leurs preuves loin de leurs bases. L'Espérance a obtenu trois nuls à l'extérieur tout au long de la phase de groupes, tandis qu'Enyimba a accumulé trois victoires et deux nuls en cinq déplacements.

Avec trois anciens champions d'Afrique et Al Hilal, le club le plus titré du Soudan, le plateau de ces demi-finales a fière allure. Sur le papier, l'Espérance possède cependant un léger avantage en termes d'expérience. Finalistes malheureux l'an passé, les Sang et Or ont remporté la compétition en 1994 et comptent cinq demi-finales à leur actif depuis 1999. De son côté, Enyimba a connu une ascension vertigineuse au niveau national et continental. Il y a dix ans, le People's Elephant ne comptait pas le moindre titre à son palmarès. Il totalise aujourd'hui deux couronnes africaines (2003 et 2004) et deux apparitions en demi-finale sur les quatre dernières années.

Une première

Depuis le lancement de la nouvelle formule de la Ligue des champions de la CAF en 1997, les quatre demi-finalistes ne s'étaient encore jamais affrontés à ce stade de la compétition. Si les quatre formations encore en lice ont toutes disputé au moins une finale continentale, force est de constater que leurs courbes de forme ont connu des évolutions contrastées ces derniers temps. Enyimba a bouclé la phase de groupes invaincu, avec 14 points en six matches. À égalité avec Al Hilal à mi-parcours, le club d'Aba a profité de la baisse de régime des Soudanais, qui n'ont pris qu'un point lors de leurs trois dernières sorties. Dans le même temps, les Nigérians ont signé deux victoires et un nul, dont un succès mémorable à Omdurman. Al Hilal n'a franchi la ligne d'arrivée qu'avec un petit point d'avance sur Coton Sport. Le nul arraché sur le terrain du Raja Casablanca lors de la dernière journée a donc pesé lourd, d'autant que dans le même temps, le People's Elephant a dominé les Camerounais.   

L'Espérance a également terminé la phase de groupes invaincue. Cependant, les Tunisiens ont souvent paru plus appliqués qu'inspirés, comme en témoignent leurs quatre résultats nuls. À défaut de briller, les hommes de Nabil Maaloul ont fait valoir une certaine solidité, en arrachant par exemple le point du nul (1:1) sur le terrain d'Al Ahly. L'exploit mérite d'être souligné, d'autant que les Égyptiens devaient impérativement s'imposer pour accéder aux demi-finales. Les Sang et Or ont donc achevé leur parcours avec dix points, soit trois de plus que le Wydad et Al Ahly. Au final, les Diables Rouges ont dû abandonner le deuxième et dernier billet aux Marocains, en vertu de la règle du but marqué à l'extérieur. En guise de conclusion, le Wydad a concédé une cuisante défaite 1:3 devant le Mouloudia Alger. Le résultat est d'autant plus décevant que les Algériens n'avaient pas gagné le moindre match en phase de groupes. Auparavant, le club de Casablanca restait sur trois nuls consécutifs. Au final, les hommes de Michel Decastel auront réussi le tour de force d'accéder aux demi-finales en n'ayant remporté qu'un seul de leurs six matches. 

Les problèmes d'Enyimba

Malgré ce bilan globalement positif, tout n'est pas rose au pays du People's Elephant. Le week-end dernier, Enyimba s'est incliné 0:1 en finale de la Federation Cup devant Heartland. Pour la deuxième année consécutive, le club d'Aba échoue donc aux portes de la gloire. La prestation du gardien remplaçant Paul Godwin constitue un autre sujet d'inquiétude pour les supporters. Irréprochable depuis un mois, le portier n'a pas semblé très à son avantage sur le but de Heartland. Pour ne rien arranger, Enyimba est désormais totalement décroché en championnat. Plus qu'un objectif, un troisième sacre continental est devenu aujourd'hui une nécessité. Les joueurs se disent néanmoins très motivés à l'idée de participer à la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, une compétition qu'ils n'avaient pas eu l'occasion de disputer à l'issue de leurs précédents succès continentaux.

L'entraîneur Felix Okey Emordi espère que son équipe profitera de son déplacement au Maroc pour envoyer un sérieux message à ses adversaires. "Cette défaite en coupe nous a laissés très amers mais nous sommes totalement concentrés sur notre prochain match, désormais. Cette partie sera complètement différente. En ce qui nous concerne, nous devons des excuses à nos supporters." Solide en défense, Enyimba peut compter sur l'efficacité d'Uche Kalu à l'autre bout du terrain. L'attaquant a inscrit quatre buts pendant la phase de groupes, auxquels il convient d'ajouter deux penalties gagnés. Au tour précédant, les Nigérians ont dominé le Raja Casablanca sur leurs terres, avant d'obtenir le point du nul au Maroc (0:0). De son côté, le Wydad a également des raisons de se montrer optimiste. Les Marocains n'ont sans doute pas oublié leur succès (2:0) au tour préliminaire face à Kano Pillars, un autre club nigérian.

Nabil Maaloul, l'entraîneur de l'Espérance, estime quant à lui que le statut de favori ne signifie plus grand-chose, à ce stade de la compétition : "En Ligue des champions, rien n'est jamais acquis d'avance", prévient-il.