Humeur

Cherche-t-on à fausser le Championnat ?


Le «Onze» Sang et Or ayant disputé le «classico EST-ESS» du 15 avril 2009 à Radès. (Photo CHALA)
Le «Onze» Sang et Or ayant disputé le «classico EST-ESS» du 15 avril 2009 à Radès. (Photo CHALA)

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Notre championnat se joue-t-il toujours et uniquement sur le rectangle vert ?

Ce qui nous a poussé à poser cette question rhétorique n'est autre que l'écho, bizarre mais nullement nouveau, faisant état de pression sur le président de l'Association Sportive de Kasserine (ASK) pour qu'il donne le coup d'envoi d'un chantier visant l'amélioration de la pelouse du stade de Kasserine, à vrai dire un vrai champ de patates que l'EST a vérifié à ses dépens, et pour qu'il demande à jouer son match contre le Club Africain (CA), tenez-vous bien, au stade de Rades !

Cet épisode survient à peine quelques jours après le cirque de Faouzi Gtari, président d'El Gaouafel Sportives de Gafsa (EGSG), qui a rappelé tout le monde de son cinéma de l'après match de Coupe lors duquel l'Espérance a éliminée l'EGSG méritoirement et sans le moindre équivoque dans son fief sur le score net de 2 - 0. D'ailleurs, l'Espérance a récidivé en battant l'EGSG à plate couture (3 - 1) tout en se pliant aux pleurniches du président Gafsien.

Si pour son premier numéro Gtari a usé des studios de Hannibal TV et de l'émission "Belmekchouf", pour le second il s'est rabattu notamment sur la radio Mosaïque FM et le quotidien "Al Chourouk" pour vanter son "non catégorique" au Bureau Directeur (BD) de l'EST et crier son impuissance face aux obligations de la Ligue Nationale de Football Professionnel (LNFP). La LNFP n'a pourtant fait qu'appliquer le décret du ministère de l'intérieur stipulant que les matchs en milieu de semaine ne se jouent qu'à partir de 18 heures et a donc choisi le samedi 27 mars pour disputer la rencontre en retard de la vingtième journée de Ligue I étant donné que les deux protagonistes n'avaient pas de matchs de Coupe de Tunisie à jouer. L'EGSG ne disposant pas d'éclairage pour jouer en nocturne n'avait logiquement et légalement de choix que de jouer vendredi, samedi ou dimanche à 15 heures.

La pleurniche étant la devise des faibles, Faouzi Gtari s'est donné à cœur joie. L'honneur étant la marque des seigneurs, le BD de l'EST a décidé d'aller jouer à Gafsa à la date et temps requis par les Gafsiens avant que la FTF ne statue sur les doléances du président pleurnichard.

Gtari voulait-il vraiment protéger les droits de l'EGSG ? Agissait-il sous la pression d'un postulant au titre de champion ? Peut-être qu'il voulait frapper d'une seule pierre deux coups, croyant que l'Espérance, qui venait de dignement représenter la Tunisie en Champions League Africaine, serait diminué. Ce qui est toutefois sûr et certain c'est qu'il doit regretter le fait d'avoir tenu bec et ongles à jouer le mercredi, avec un entraineur nouvellement débarqué du côté de Gafsa et qui avait besoin de plus de temps pour bien préparer ses protégés, pour récolter une défaite à l'arrivée assortie de la perte des services de ses attaquants clés qui ont écopé respectivement de leurs cartons jaunes suspensifs, sans oublier la blessure de Hamza Zakkar, auquel nous souhaitons prompt rétablissement. Que de dégâts pour une équipe qui se morfond déjà à la dernière place du classement général.

Ce retour sur le cas Gtari est dicté par les liens qu'il porte avec la pression exercé ces jours sur les kasserinois, la brouhaha qui a accompagné le report de la dernière journée de l'exercice écoulé, pour ne citer que ce tapage, ainsi que les magouilles de la saison d'avant, l'acteur étant toujours et significativement le même, appuyé par des antis. Quant à l'alibi de la pelouse, ce n'est qu'un remake authentique des tractations avec Jendouba Sports (JS) la saison écoulée !

Lorsque le BD espérantiste a consenti à l'appel Gafsien, ce n'était nullement un signe de faiblesse, ni de crainte de voir la Fédération Tunisienne de Football (FTF) accéder à la demande irrégulière de l'EGSG. C'était pour s'épargner de davantage de pleurniches inutiles. Voici un rappel de la position du BD publié sur le site officiel du club :

"Pour mettre fin à une polémique stérile et n'ayant aucun intérêt, et pour préserver ses excellentes relations avec EGSG, le public gafsien et avec l'ensemble des autres clubs, le bureau directeur de l'Espérance Sportive de Tunis a décidé jouer le match EGSG-EST le mercredi 24 mars 2010.

Lors de l'audience d'appel qui se déroulera demain matin devant la commission nationale d'appel auprès de la FTF, l'Espérance ne s'opposera pas à la tenue de ce match le mercredi."

Cette position, preuve de différence entre les grands et les petits, ne veut en aucun cas de figure dire que l'Espérance va se laisser marcher sur les pieds. Même si les kasserinois emboitent le pas aux gafsiens et cèdent à la pression, il faut qu'ils comprennent qu'il ne sera jamais question de jouer à Rades. Ils y a d'autres stades plus proches de Kasserine ou à la limite neutres ! Et s'ils veulent se passer de l'apport de leur public et de la pelouse qui les a souvent avantagé ce sera leur choix et ce sera à eux d'assumer. Cela ne concerne en rien le leader du Championnat.

Notre Espérance, pour sa part, continuera à jouer tout ses matchs avec la même rigueur et avec une confiance inébranlable en ses propres moyens et qualités pour garder un bien qu'elle ne mérite qu'amplement vu la saison pleine qu'elle est en train de produire.

En avant les Sang et Or et bonne chance à vous. Votre vaillant public sera toujours derrière vous pour qu'on se retrouve tous sur les toits de la Tunisie et de l'Afrique.