Humeur

Gtari monte au créneau


Eneramo obtenant un penalty contre l'EGS Gafsa. (Photo CHALA)
Eneramo obtenant un penalty contre l'EGS Gafsa. (Photo CHALA)

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Dans sa déclaration sur les ondes de Mosaïque FM, Monsieur Faouzi Gtari, président d'El Gaouafel Sportive de Gafsa (EGSG) s'est montré indigné par le report du match retard de la 20ème journée de championnat contre l'Espérance Sportive de Tunis (EST) au samedi 27 Mars 2010 au lieu du mercredi 24 Mars 2010.

En effet, l'Espérance avait bien exprimé son vœu de voir le match reporté à Samedi, lui qui était initialement désigné pour mercredi. Mais le président de l'EGSG a refusé catégoriquement la demande des "Sang et Or". Son prétexte de refus était la suivante : "pour moi, il n'est pas normal que mon équipe ait 2 semaines d'inactivité alors que l'adversaire aura joué un match par semaine".

Nous ne nous arrêterons pas sur les raisons du refus du président Gafsien qui ne sont, pourtant, pas si évidentes ou sincères. Il est, tout à fait, en droit de refuser la demande de l'Espérance. Mais ce qui nous a choqué dans cette déclaration est le nombre d'accusations graves portées par Monsieur Gtari à l'encontre des services de l'ordre, de la Fédération Tunisienne de Football (FTF) et de l'Espérance.

En effet, dans sa déclaration, Monsieur Gtari a affirmé que la FTF lui a imposé de jouer samedi alors qu'il est de son droit de jouer mercredi. Il maintient que la Fédération s'est appuyée sur un arrêté du ministère de l'intérieur qui envisage de faire jouer les matches de milieu de semaine à partir de 18h00. Or, le stade de Gafsa n'étant pas équipé de projecteurs, il est impraticable en nocturne. D'où, il devait choisir entre Vendredi, Samedi et Dimanche.

Jusque là, nous ne voyons rien de particulier. Puisque cette décision s'applique, aussi, sur le Club Africain qui accueillera l'USMo Mercredi à partir de 18h00. Mais, Monsieur Gtari met en doute l'arrêté, la Fédération et l'Espérance.

La gravité de cette déclaration est d'une telle ampleur qu'elle suscite une multitude de questions :

1- Comment Monsieur Gtari ose mettre en doute un arrêté officiel d'un ministère? De quel droit se permet-il une telle infraction constitutionnelle?

2- Par quelle logique, Monsieur Gtari a-t-il conclu que la Fédération lui impose de jouer samedi? Sachant que la Fédération lui accorde le droit de jouer Mercredi à partir de 18h00. Est ce la faute de la FTF ou de la ligue si le stade de Gafsa n'est pas équipé de projecteurs? Ensuite, il a eu le droit de choisir entre vendredi, samedi et dimanche.

3- Que vient faire l'Espérance dans une telle affaire? Il est clair que M. Gtari accuse l'Espérance de "trafic d'influence". Sur quelles preuves s'appuie-t-il pour lancer de telles accusations acerbes? Depuis quand l'Espérance décide-t-elle des questions de sécurité dans le pays?

4- Pourquoi M. Gtari a-t-il omis la possibilité de jouer le match mercredi en dehors de Gafsa?

5- Pourquoi M. Gtari n'a pas évoqué l'intérêt financier de l'EGSG qui bénéficiera de recettes supplémentaires dues à une assistance publique plus nombreuse samedi que mercredi?

A notre avis, Monsieur Gtari n'était pas contre le report du match mais il a préféré mettre la balle dans le camp de la FTF pour ne pas s'attirer la colère d'autres prétendants à la course au titre de champion.

Et, de toute façon, Monsieur Gtari a été fidèle à sa réputation. Il n'a pas raté l'occasion pour monter au créneau, encore une fois, contre les autorités de ce pays. Sans oublier, bien sur, de mêler l'Espérance à l'affaire pour s'attirer la sympathie d'autres personnes et, peut-être leur appui financier et moral.

Et si on a, par le passé, fermé l'œil sur les bévues de M. Gtari, nous ne lui accorderons plus cette faveur dont il s'est montré indigne. Il a, à chaque fois, lancé des insinuations odieuses envers notre club et là il est passé à un palier supérieur. Il a dit, texto, en parlant de nos responsables "mais ils ont d'autres moyens ... et je n'y peux rien". C'est un discours diffamatoire qui accuse les responsables espérantistes de trafic d'influence envers les autorités publiques (de sécurité et de sport). Et là, nous rappelons à M. Gtari et à tous ceux qui reprennent le même refrain que ce pays est intègre, constitutionnel et indépendant. Les autorités n'ont jamais été soumises aux caprices de quiconque. Et si elles ont jugé plus intéressant de jouer en milieu de semaine à partir de 18h00, c'est pour un intérêt suprême qui dépasse, de loin, l'EGSG avec tous nos respects pour la région et son club. Si M. Gtari essaye de faire allusion que le ministère de l'intérieur fait des arrêtés pour favoriser l'Espérance aux dépends de l'EGSG, alors il se trompe de chemin. Ces gens là travaillent pour un pays entier et pas un club de football. Ce club que monsieur Gtari représente, avec tous nos regrets pour la région de Gafsa, fait partie de ce pays. Donc son intérêt est semblable à celui de toute autre institution de cette nation. Il est, donc, irrationnel de penser qu'une sorte de discrimination puisse être dictée. Et de surcroit, par arrêté ministériel.

Nous rappelons, aussi, à Monsieur Gtari que l'Espérance a, toujours, été une institution éducative qui a fait partie de la lutte nationale pour l'indépendance et la prospérité de ce pays. Ses enfants ont versé du sang pour que M. Gtari et ses semblables puissent, aujourd'hui, s'exprimer en toute liberté. Nous lui rappelons, de même, que, comme il le sait déjà, l'Espérance n'utilise jamais de moyens détournés ou illégaux pour gagner un match. Nous lui appellerons, par la même occasion, que cette Espérance là a été obligée de jouer un match contre cette même équipe de Gafsa, 24 heures après son retour d'Afrique du Sud. Un match qui l'avait éliminé de la course au titre. Alors, si Monsieur Gtari essaye de se protéger contre les escarmouches, il n'a pas le droit d'utiliser l'Espérance comme alibi parce qu'il dépasse toutes les bornes de l'acceptable.