Réflexion

Mercato, quand tu nous tiens !


Le onze Sang et Or aligné contre l'Etoile du Sahel le 27 septembre 2009 à Sousse. (Photo CHALA)
Le onze Sang et Or aligné contre l'Etoile du Sahel le 27 septembre 2009 à Sousse. (Photo CHALA)

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Mercato. Un mot magique. Une expression qui fait rêver des millions de passionnés de football. Elle a l'effet de la morphine qui calme les douleurs atroces. Elle fait vibrer les gens pendant des semaines et des mois. C'est la voie du salut même, pour certains.
Mercato rime avec recrutements, résultats, exploits, sacres et oiseau rare. Mais, elle rime aussi avec mensonges, spéculations, fiasco et boule de neige.
C'est l'unique espace ou le mensonge, donneur d'espoir, fleurit comme des champignons. C'est la bouffée d'oxygène qui fait sortir les fans de la réalité amère et monotone au rêve doux et coloré.
Au mercato, les présidents et responsables de club trouvent un échappatoire aux questions les plus embarrassantes. Une issue pour se sauver du purgatoire. Ils s'y mettent de toutes leurs forces pour faire croire à leurs supporters que l'impossible devient réalisable lors du mercato. Ils arrivent, toujours, à les avoir. Il leur suffit d'annoncer la trouvaille de l'oiseau rare. Celui qui éclaboussera tout le monde. Celui qui portera le club de l'ombre du réel à la lumière des gloires.
Or, tous, nous savons que jamais un homme ne fait une équipe. Même pas le Messi..e. Alors, pourquoi est ce qu'on continue à croire à tout ça? Même si on sait que ce qui nous a été promis auparavant, par les mêmes acteurs, n'est que blasphème. Surtout avec nos moyens rudimentaires et nos budgets minuscules.
Pourquoi quand on nous présente des joueurs de 3ème ou de 4ème zone, on les adule avant même de les avoir vu jouer? On les classe avec les meilleurs du monde pour un dribble ou un contrôle de balle réussi. Pourtant on ne donne pas cette chance à égalité aux enfants du cru.
On aura, tous, appris qu'une équipe se fait par la symbiose de toutes ses composantes et que cette harmonie se forge sur la durée. Donc, un mercato est, théoriquement, utile pour le replâtrage ponctuel de quelques défaillances mineures d'effectif. Or, nous le considérons comme la solution idoine pour nos problèmes récurrents de football proprement dit. Un mercato apporte quelques correctifs sur certains postes mais n'apporte, jamais, une métamorphose du jeu ou une amélioration des fondamentaux chez toute l'équipe.
De ce fait, un mercato doit être ciblé sur la durée, la qualité et le coût. Il n'y a pas lieu de fantasmer sur des stars confirmées si le budget et la qualité de l'existant ne leur permettent pas une exploitation saine et adéquate. Il vaut mieux tabler sur les jeunes du cru qui offrent les aspects d'évolution acceptables et compléter par des joueurs valables sur la courte durée avec un apport immédiat et une capacité d'encadrement utile.
C'est pour cela que le mercato, à l'Espérance, ne donne pas toujours satisfaction. On a tendance à oublier l'essentiel. Le mercato sert à peaufiner et non à réparer un malaise fondamental.
Il est, peut-être, temps d'arrêter cette hémorragie financière et de retabler sur le produit intérieur du club comme ce fut il y a 3 ans. Et le résultat ne trompe pas.