Trop de spéculations. Trop de coups bas. Trop de tension. C'est
l'ambiance générale du football national en ces moments de chaos.
L'échec cuisant de la sélection nationale y est, certes, pour quelque
chose. Mais pas uniquement. On sent une sorte de nouvelle tendance. Des
arbitres de plus en plus critiqués, des instances de moins en moins
crédibles et des "responsables" qui crient, systématiquement, aux
victimes. Il faut le dire. L'engouement des gens au sport roi fait en
sorte que ces "responsables" se défendent âmes et corps en tirant sur
tout ce qui bouge.
On ouvre le feu et après on compte les
victimes. Parce que, à chaque guerre il y a des victimes. Des innocents
qui payent l'addition. Et comme chez nous on ne déroge pas à
la règle, ce sont toujours les plus vulnérables qui sont la cible
préférée des snipers du foot tunisien. Les plus ciblés sont, comme on
peut l'imaginer, les arbitres et leur commission, la presse et le
bureau fédéral. Justement, ce bureau fédéral "élu" à l'unanimité, ne
jouit plus d'aucune crédibilité. Ces jours deviennent comptés.
Dans
ce contexte d'embrouilles, l'Espérance, leader de la compétition, se
déplace à Bizerte pour croiser le fer avec l'équipe locale : le Club
Athlétique Bizertain. Sur ce, la semaine écoulée, le leader a fait
l'objet d'attaques ciblées et de lynchage accusant, à tort, la
commission d'arbitrage de favoriser ce dernier aux dépend d'autres
candidats. Pour ce, l'Espérance se trouve dans l'obligation de vaincre
et de convaincre.
Vaincre pour conserver son leadership sinon
l'accentuer bien avant un derby qui s'annonce explosif. Et convaincre
pour faire taire les mauvaises langues et démontrer toutes les
dispositions d'un groupe qui sait se forger un destin indépendamment
des aléas. Démontrer que l'Espérance n'a pas besoin de cadeaux
empoisonnés pour faire ce qu'elle a, toujours, su réaliser. Ces cadeaux
dont d'autres ont fait profit sans qu'il y ait autant d'insinuations
sur les intentions des uns et des autres.
Vaincre pour
consolider les acquis et lorgner un nouvel horizon. Mais, surtout,
vaincre pour confirmer la nouvelle dynamique. Celle d'un groupe qui
s'épanouit à travers les défis. Un groupe qui gère ses aléas pour ne
pas avoir à les subir. Et, l'homogénéité du club s'apparente, de plus
en plus, à une culture générale dans laquelle fondent toutes les
composantes de la famille. La vraie famille.
Convaincre pour
prouver à tous, à commencer par soi même, que les fortunes des autres
ne changent pas le parcours de l'équipe. Que le destin est entre les
mains du groupe et ne dépend d'aucune autre circonstance. Convaincre
pour chasser l'ombre du moindre doute qui peut traverser les esprits de
tous, membres, rivaux et même ceux qui sont à l'extérieur du sphère
footballistique du pays.
Mais l'adversaire du jour n'est pas une
proie facile. Il s'agit d'un client très sérieux et très difficile à
manier. La preuve, le CAB n'a perdu aucune rencontre à domicile.
Pour
cela l'Espérance est dans l'obligation de convaincre. Pour ne pas
laisser les mauvaises langues mettre sa victoire sur le dos des
absences du camp adverse.
Il ne faut pas qu'il y ait l'ombre d'un
doute sur la victoire des sang et or à Bizerte. Elle se doit d'être
dans la domination et dans les règles de l'art.
Le match est
critique sur le double plan moral et médiatique. En dépend l'image de
l'espérance soumise, de plus en plus, à des manœuvres immorales de
ternissement.
La compagne et dénigrement et de déstabilisation
ne s'arrêtera que si le groupe montre, match après match, sa capacité
de séduire, de dominer et de s'imposer indépendamment du nom ou du
calibre de l'adversaire. Indépendamment de l'environnement.
Avant match CAB - EST
Vaincre et convaincre
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