Avant match CAB - EST

Vaincre et convaincre


Msakni et Darragi face au CA Bizertin, le 6 décembre 2008. (Photo CHALA)
Msakni et Darragi face au CA Bizertin, le 6 décembre 2008. (Photo CHALA)

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Trop de spéculations. Trop de coups bas. Trop de tension. C'est l'ambiance générale du football national en ces moments de chaos. L'échec cuisant de la sélection nationale y est, certes, pour quelque chose. Mais pas uniquement. On sent une sorte de nouvelle tendance. Des arbitres de plus en plus critiqués, des instances de moins en moins crédibles et des "responsables" qui crient, systématiquement, aux victimes. Il faut le dire. L'engouement des gens au sport roi fait en sorte que ces "responsables" se défendent âmes et corps en tirant sur tout ce qui bouge.

On ouvre le feu et après on compte les victimes. Parce que, à chaque guerre il y a des victimes. Des innocents qui payent l'addition. Et comme chez nous on ne déroge pas à la règle, ce sont toujours les plus vulnérables qui sont la cible préférée des snipers du foot tunisien. Les plus ciblés sont, comme on peut l'imaginer, les arbitres et leur commission, la presse et le bureau fédéral. Justement, ce bureau fédéral "élu" à l'unanimité, ne jouit plus d'aucune crédibilité. Ces jours deviennent comptés.

Dans ce contexte d'embrouilles, l'Espérance, leader de la compétition, se déplace à Bizerte pour croiser le fer avec l'équipe locale : le Club Athlétique Bizertain. Sur ce, la semaine écoulée, le leader a fait l'objet d'attaques ciblées et de lynchage accusant, à tort, la commission d'arbitrage de favoriser ce dernier aux dépend d'autres candidats. Pour ce, l'Espérance se trouve dans l'obligation de vaincre et de convaincre.

Vaincre pour conserver son leadership sinon l'accentuer bien avant un derby qui s'annonce explosif. Et convaincre pour faire taire les mauvaises langues et démontrer toutes les dispositions d'un groupe qui sait se forger un destin indépendamment des aléas. Démontrer que l'Espérance n'a pas besoin de cadeaux empoisonnés pour faire ce qu'elle a, toujours, su réaliser. Ces cadeaux dont d'autres ont fait profit sans qu'il y ait autant d'insinuations sur les intentions des uns et des autres.

Vaincre pour consolider les acquis et lorgner un nouvel horizon. Mais, surtout, vaincre pour confirmer la nouvelle dynamique. Celle d'un groupe qui s'épanouit à travers les défis. Un groupe qui gère ses aléas pour ne pas avoir à les subir. Et, l'homogénéité du club s'apparente, de plus en plus, à une culture générale dans laquelle fondent toutes les composantes de la famille. La vraie famille.

Convaincre pour prouver à tous, à commencer par soi même, que les fortunes des autres ne changent pas le parcours de l'équipe. Que le destin est entre les mains du groupe et ne dépend d'aucune autre circonstance. Convaincre pour chasser l'ombre du moindre doute qui peut traverser les esprits de tous, membres, rivaux et même ceux qui sont à l'extérieur du sphère footballistique du pays.

Mais l'adversaire du jour n'est pas une proie facile. Il s'agit d'un client très sérieux et très difficile à manier. La preuve, le CAB n'a perdu aucune rencontre à domicile.
Pour cela l'Espérance est dans l'obligation de convaincre. Pour ne pas laisser les mauvaises langues mettre sa victoire sur le dos des absences du camp adverse.
Il ne faut pas qu'il y ait l'ombre d'un doute sur la victoire des sang et or à Bizerte. Elle se doit d'être dans la domination et dans les règles de l'art.

Le match est critique sur le double plan moral et médiatique. En dépend l'image de l'espérance soumise, de plus en plus, à des manœuvres immorales de ternissement.

La compagne et dénigrement et de déstabilisation ne s'arrêtera que si le groupe montre, match après match, sa capacité de séduire, de dominer et de s'imposer indépendamment du nom ou du calibre de l'adversaire. Indépendamment de l'environnement.