Analyse

À la conquête du titre...


L'entaîneur Faouzi Benzarti se saisissant du trophée du championnat, le 13 mai 2009 à Radès. (Photo CHALA)
L'entaîneur Faouzi Benzarti se saisissant du trophée du championnat, le 13 mai 2009 à Radès. (Photo CHALA)

...

Encore une fois, l'Espérance Sportive de Tunis (EST) se trouve au centre des évènements. À chaque match son lot de vérités, mais une seule ne cesse de se répéter depuis, déjà, six journées : quelles que soient les péripéties, l'Espérance en sort toujours gagnante.

La manière? Elle ne suffira pas pour justifier autant les critiques. Car, dans la logique de la consécration, les points du classement priment sur le jeu. La gagne devient la première mesure; l'objectif primordial. Ensuite, si l'on peut y rajouter les règles de l'art, alors on régale les supporters.

Au cours de cette première moitié du championnat, l'Espérance aurait montré plusieurs variantes de jeu. Entre belles et médiocres, elle a su, toujours, tirer profit de sa prestation. Dimanche après-midi, fut une autre bataille sur la route du sacre. Mal entamée, certes, mais fort bien clôturée avec une domination outrageuse, un adversaire asphyxié, un score éloquent et le complet des points ; que voudrait-on de plus?

La manière, bien faire les choses, est-ce toujours possible? Quand on est dans le collimateur de tout le monde ? Quand tout le monde cherche à nous faire trébucher ne serait-ce que par un nul? Quand les autres déjouent?

Durant certaines périodes, il faut savoir négocier ses batailles et gagner au moindre effort pour préserver ses énergies. Car d'autres batailles, encore plus "sanguines", plus âpres, attendent sur la route. Et y laisser les moindres plumes peut s'avérer fatal au rêve commun, à la conquête du titre.

Il ne faut jamais s'arrêter sur un détail qui n'a pas d'impact sur le résultat final, même s'il s'agit de la manière d'évoluer de l'équipe, parce que l'Espérance a démontré auparavant et démontrera au futur ce dont elle est capable. Donc, l'art ne manque pas, mais il est parfois préférable de substituer le romantique au rationnel pour préserver la dynamique et consolider les acquis.

Il est plus facile de défendre sa façon d'entreprendre les choses que de défendre son fauteuil de maitre, de leader. Personne ne se soucie du beau jeu de l'Espérance, mais tous craignent son réalisme, sa force de caractère. Et c'est là que l'Espérance est entrain de développer sa nouvelle dimension, celle du maitre absolu et incontesté de son destin, celle du projet sportif que chacun envie et copie, celle de l'histoire qui se rajeunit au delà des péripéties du temps.

Le dernier match délivré par l'Espérance n'était, certes, pas un modèle en son genre. Mais, et c'est le plus important, il nous a apporté un enseignement majeur : cette équipe est capable de forcer son destin, de surpasser sa souffrance et de la convertir en énergie positive. Vivement les trois points ! Telle était l'enseigne du match contre le Club Sportif de Hammam-Lif (CSHL) : une autre bataille gagnée sur le chemin du sacre.