Il va sans dire que l'attachement des tifosi envers leurs clubs respectifs est en train de dépasser toutes les limites. Cette fidélité envers les couleurs des clubs locaux est jugée excessive par les sociologues et dénote d'un esprit avide de revanche.
Comble du sort, cette lutte et cette concurrence acharnée dans les compétitions nationales ont laissé place à une sorte de passivité, voire d'indifférence, chaque fois que notre sélection nationale se trouve à disputer un match aussi important qu'il soit.
Du coup, les Aigles de Carthage se trouvent contraints d'affronter leurs adversaires privés du soutien de leur fans, contrairement à ce qui se passe dans les quatre coins du monde.
Parmi les alibis avancés par certains pour justifier cette désaffection, on peut citer ceux se rapportant aux difficultés que trouvent certains supporters pour faire le déplacement au Stade 7 Novembre de Radès.
Or, depuis la nuit des temps, les derbys de la Capitale se jouent à guichets fermés. Mieux encore, l'Espérance Sportive de Tunis a enregistré une présence record, loin de son stade fétiche, El Menzah, en Coupe Nord-Africaine (face à La Jeunesse Sportive Medinat Bejaia) et en Ligue des Champions Arabe (face à L'Entente Sportive de Sétif et au Wydad Athletic Club).
Comme par magie, le problème du transport et les autres alibis "bidons" ne se posent plus pour laisser place à un discours flatteur évoquant des vertus telles que la fidélité, la fierté, l'appartenance...
À moins d'un changement radical de mentalité, la sélection nationale demeurera la victime expiatoire d'une rivalité inter-clubs qui ne cesse de gagner du terrain, la faute à des responsables plutôt « irresponsables » et dont la pleurniche et la malhonnêteté risquent de causer encore des dégâts.