Interview

Badri : « C'est mon Ballon d'Or à moi »


Anice Badri en conférence ce presse. (Photo CAFOnline.com)
Anice Badri en conférence ce presse. (Photo CAFOnline.com)

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Ci-dessous l'interview d'Anice Badri accordée à France Football suite à son élection meilleur joueur maghrébin de l'année 2018 :

Anice, vous avez été élu par les internautes de France Football joueur maghrébin le plus performant de l'année 2018. Votre première réaction ?
Je suis très heureux de ce titre. Cela me fait énormément plaisir eu égard au pedigree des joueurs qui ont été nommés pour cette élection. Finir devant eux, c'est vraiment quelque chose d'exceptionnel. Je remercie toutes les personnes qui ont voté, et qui se sont mobilisées pour moi. C'est mon Ballon d'Or à moi. Ce trophée, c'est une fierté qui clôt cette saison en forme de consécration.

Comment décririez-vous cette année 2018 ?
Le moment clé de cette année est évidemment la victoire en Ligue d'Afrique des champions contre le Ahly du Caire. J'ai participé à la Coupe du monde 2018 avec la Tunisie, et aussi participé à la Coupe du monde des Clubs... Et puis, j'ai été décisif lors de la Ligue des champions en finissant meilleur buteur (8 buts en 16 matches), et inscrivant des buts en demi-finales et finale.

On imagine que cette joie va être partagée par tout un club puisque l'Espérance fête actuellement son centenaire...
Oui, je représente aussi mon club avec son histoire légendaire, et je pense à mes coéquipiers qui ont été déterminants dans cette aventure collective. Je leur dédie ce trophée. Un grand merci à tout le monde.

Vous vous êtes fait un nom en Afrique, mais qui est Anice Badri, dîtes nous en un peu plus sur votre histoire ?
Je suis né à Lyon, j'ai été formé à l'OL pendant trois ans. Je me suis arrêté à cause d'une blessure au dos puis j'ai repris du côté de Chasselay en région lyonnaise. En 2010, j'ai signé au LOSC en CFA avec à la clé un contrat pro de trois ans à l'époque de Rudi Garcia, Moussa Sow, Eden Hazard, etc. Mais, une fois chez les pros, j'ai souffert d'une pubalgie pendant un an, j'ai arrêté une saison. J'ai été prêté en Belgique pendant deux ans et demi, en réalité, j'ai connu des saisons tronquées en raison d'une opération aux adducteurs. Mais j'ai quand même fait des bonnes stats avec six ou sept buts à chaque fois. Et en 2016, j'ai signé à l'Espérance.

Les blessures successives ont clairement sabordé votre trajectoire. Comment avez-vous vécu cela ?
Oui, elles ont clairement freiné ma carrière. Cela a été un cauchemar, et à plusieurs reprises, j'ai failli tout arrêter. Lors de ma pubalgie qui a duré un an jour pour jour, j'ai failli craquer, et finalement je n'ai rien lâché, et j'ai fini par disputer une Coupe du monde... C'est juste extraordinaire. Depuis que je suis en Tunisie, et pour la première fois de ma carrière, je ne me suis pas blessé, j'ai enchaîné les matches, j'ai gagné en confiance, et les performances ont suivi.

À 28 ans, comment «Badrigoal» envisage-t-il son avenir ?
Il me reste un an et demi de contrat à l'Espérance Tunis. J'espère partir avant la fin du mois de janvier. Evidemment, l'Europe ça m'intéresse, le Moyen-Orient aussi... Je suis sur ces deux pistes. Pour l'instant, tout est possible. J'ai un bon de sortie, il faut juste une offre qui convienne à mon club.

Il y a plus de chances que cela soit le Golfe ?
Oui, c'est plus ça. A mon âge, il est difficile de trouver un challenge excitant en Europe. Et puis, il ne faut pas se le cacher, il y a une attractivité réelle pour un joueur de mon âge, les conditions de vie et financières sont intéressantes. Beaucoup plus jeune, la réflexion aurait certainement été différente.

Et puis désormais vous êtes meilleur joueur maghrébin 2018...
Oui c'est vraiment top. Je dois vous avouer que j'ai voté, enfin j'ai essayé de voter pour moi, mais j'ai glissé sans le faire exprès sur Hakim Ziyech (Rires...) C'était trop tard, je ne pouvais plus cliquer sur mon nom !»