Anice Badri s'est fait un nom en Tunisie depuis son transfert à l'Espérance L'attaquant a inscrit un but capital en qualifications pour Russie 2018 Il est convaincu que l'heure des Aigles de Carthage est enfin venue
Il y a un début à tout. Mais il est souvent difficile de situer exactement le point de départ d’une belle histoire et d’un destin doré. Dans le cas d'Anice Badri, il ne faut pas chercher longtemps son véritable acte de naissance footballistique. Après un début de carrière sur un mode alternatif au Royal Mouscron-Péruwelz en Belgique, entre coups d'éclat, fulgurances et blessures, l'attaquant n'a plus qu'une idée en tête : trouver le meilleur terrain de jeu pour se faire connaître auprès des siens avant des échéances importantes.
Badri a de la suite dans les idées et un seul nom à l'esprit : Espérance Sportive de Tunis. Convaincu qu'un retour au bercail, en Tunisie, lui donnerait enfin de la visibilité pour accéder à la scène internationale, il rejoint ce monument du football africain en 2016. Et depuis, Pas un jour ne se passe sans qu'il ne se félicite d'avoir suivi l'intuition de sa vie. "J'ai réalisé des bonnes demi-saisons dans le championnat belge mais je sentais que c'était le moment de changer de cap en signant enfin à l'Espérance. La Coupe d'Afrique des Nations de la CAF et la Coupe du Monde de la FIFA pointaient à l'horizon", précise-t-il comme pour assurer qu'il avait tout vu venir.
La réalité surpasse même les rêves du natif de Lyon. Il retrouve ses meilleures sensations à Tunis et une régularité qui ne lui avait jamais collé à la peau jusque-là. Ses compatriotes voient l'un de leurs diamants bruts se polir de match en match sous leurs yeux. "J'ai progressé à tous les niveaux : mentalement, tactiquement et physiquement. J'arrive à mieux gérer les rencontres et à faire le bon geste au bon moment", analyse-t-il.
Un avant et un après RD Congo
Devenu l'une des attractions du championnat de Tunisie, Badri s'ouvre, comme il l'avait imaginé, les portes de la scène internationale en Ligue des champions de la CAF et avec les Aigles de Carthage. La dynamique est toujours la même. L'attaquant se sent bien et il répond présent quand on l'attend, comme lors de la visite capitale de la Tunisie en RD Congo (2:2) dans le cadre des qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018. Son égalisation permet aux siens de faire un grand pas vers une cinquième participation à l'épreuve mondiale.
"Quand je me promène dans la rue, on m'en parle encore. Tout a changé depuis et je veux continuer à mériter la confiance dont on me témoigne avec ce nouveau statut", souligne Badri qui rêve déjà tout haut de poursuivre son éclosion sur le tard en Russie, avec l'important contingent de joueurs de l'Espérance. "Je suis convaincu que la Tunisie peut-être l'une des surprises du tournoi et je le pense pas uniquement parce que l'idée est agréable. Notre 14ème place au Classement de la FIFA reflète simplement notre niveau et nous allons le prouver sur le terrain", insiste-t-il.
Les Tunisiens ont bouclé leurs valises à l'issue du premier tour lors de chacune de leurs quatre qualifications pour la phase finale. "Le temps est venu de changer cela", lance Badri avant de justifier son optimisme. "Nous savons gérer les matches, jouer en bloc, imposer notre technique, garder le ballon et faire la différence en attaque. Nos adversaires vont souffrir contre nous ", annonce le joueur de 27 ans qui sent que l'heure des Aigles de Carthage est venue dans le Groupe G composé de la Belgique, du Panama et de l'Angleterre. Et l'histoire a montré que Badri a l'art de voir venir...