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La double confrontation Tunisie-Togo, vendredi 25 et mardi 29 mars à Monastir puis à Lomé ressemble à s'y méprendre à une finale du groupe A. Les deux ténors vont régler une affaire de suprématie, s'agissant des deux grands favoris pour l'obtention du précieux billet qui qualifie directement pour la phase finale de la CAN "Gabon-2017".
Pourtant, la veille même de la première confrontation, la Lone Star du Liberia, 117e au classement mondial a redistribué les cartes en glanant sa deuxième victoire sur la pelouse du Djibouti (1-0). Elle a ainsi rejoint provisoirement le Togo en tête de ce groupe A plus équilibré qu'on le croyait au départ.
Les Aigles de Carthage, relégués à la troisième place sont en danger. Ils sont tenus de réagir d'autant qu'au lieu du duel avec les Eperviers auquel tout le monde s'attendait, ils sont condamnés à soutenir une course à trois où ils ne sont pas forcément le premier favori. Deux déplacements consécutifs les attendent, à Lomé puis à Djibouti au mois de juin avant de conclure face au Liberia le 2 septembre prochain. Après douze éditions d'affilée où elle a été présente en phase finale, une absence l'an prochain à Libreville ferait désordre.
"Nous devons impérativement l’emporter pour franchir un grand pas vers la qualification, car un autre résultat réduirait nos chances", prévient l'entraineur-adjoint Hatem Missaoui qui a conduit les Aigles au dernier championnat d'Afrique des nations au Rwanda puisque le sélectionneur en chef, Henry Kasperczak était opéré. "Notre adversaire a de grandes qualités techniques et possède des joueurs qui évoluent dans les meilleurs championnats européens. D'ailleurs, le nouveau bureau de la fédération togolaise, récemment élu, a l’ambition de débuter son mandat avec un bon résultat contre la Tunisie".
De retour sur le banc des coéquipiers d'Aymen Abdennour, Kasperczak a dû composer avec l'absence de deux parmi ses piliers dans le secteur offensif : Wahbi Khazri (Sunderland, Angleterre) et Fabien Béchir Camus (Troyes, France). Pour les remplacer, il a dû se rabattre sur deux joueurs locaux : Maher Hannachi (CS Sfaxien) et Mortadha Ben Ouannès (CA Bizertin).
Malgré son écrasante victoire face à Djibouti (8-1) à l'attaque des éliminatoires continentales, l'équipe de Tunisie connaît de sérieux problèmes de jeu comme l’a révélé la défaite (0-1) à Monrovia. Elle sait qu'elle n'a pas une grosse marge de manoeuvre ce vendredi à Monastir, redevenue le bastion des Aigles, comme au temps du Belge Georges Leekens. Le technicien franco-polonais a fini par se laisser convaincre que, devant la désaffection du public de la capitale et de sa banlieue, il fallait se replier dans une enceinte qui a de tout temps donné des gages de grand soutien aux internationaux tunisiens. La ville du Centre-est a une âme. Ce dont a manqué précisément, de manière récurrente, l'enceinte de la banlieue Sud de Tunis.
Les Aigles ont malgré tout poussé un ouf de soulagement en voyant la délégation du Togo débarquer à seulement 24 heures du match aller sans sa star internationale, Emmanuel Adebayor. A cette absence, il faudra ajouter celles de Floyd Ayité (Bastia, France) et Peniel Mlapa (Bochum, Allemagne). Toutefois, il leur faudra améliorer la qualité du jeu exprimé s'ils veulent rejoindre en tête de classement et le Togo, et le surprenant Liberia.