Déçu de son expérience au FC Sion, Yannick Ndjeng est revenu cet été à la case départ, à l'Espérance de Tunis. Un retour synonyme de nouveau départ pour l'attaquant international camerounais, aussi ambitieux que son club. Entretien exclusif.
Yannick, vous avez disputé dimanche face au Séwé Sport de San Pedro votre premier match de Ligue des Champions depuis votre retour à l’Espérance de Tunis. Quel bilan faites-vous de ce match sur le plan individuel et collectif ?
Sur le plan individuel, cela m’a fait plaisir de rejouer cette compétition. Je me suis senti bien. J’ai été content de renouer avec la victoire, j’avais peu gagné ces derniers mois. Il reste trois matchs à jouer, dont deux à domicile, on va essayer de finir en tête du groupe.
A votre avis, le niveau de la Ligue des Champions est-il plutôt en hausse ?
Plutôt en hausse. On a vu dimanche une bonne équipe ivoirienne. Dans l’autre groupe, les Orlando Pirates ont fait un très bon match ce week-end. Al-Ahly c’est presque l’équipe nationale égyptienne, l’Espérance une partie de l’équipe nationale tunisienne, comme les Orlando Pirates pour l’Afrique du Sud. C’est une compétition très relevée.
Comment s’est fait votre retour à l’Espérance de Tunis, et pourquoi avoir quitté Sion aussi vite ?
Je savais depuis longtemps que l’Espérance de Tunis voulait que je revienne. Je suis allé à Sion, j’ai passé sept mois là-bas. Je suis tombé dans un club un peu particulier, avec pas mal de changements de coach et d’instabilité. Le projet ne correspondait pas à ce que j’attendais. Au moment de ma signature, j’étais entouré d’agents italiens qui m’ont un peu trompé sur le club...
Dans quelle mesure ?
Ces gens-là m’ont fait choisir un club qui n’était pas mon premier choix au départ. Je suis arrivé là-bas et je n’ai pas trouvé la stabilité que je cherchais. Il y avait pas mal de chamboulement, de va-et-vient de coachs et de joueurs, les résultats ne suivaient pas, on changeait de système de jeu tout le temps... En fin d’année, je suis revenu de sélection je pensais que les choses allaient changer, mais cela n’a pas été le cas. On a joué 4 matchs et pris 2 points seulement, alors que j’étais habitué à gagner en Tunisie…
L’Espérance n’était pas le seul club intéressé, pourquoi avoir choisi d’y revenir ?
J’avais pas mal de propositions en Turquie ou en Russie. Un club de Ligue 1 française me voulait en prêt. En allant en Turquie ou en Russie, je risquais de m’enfermer, et le FC Sion ne voulait pas me prêter, mais me vendre. Je me suis dit que le plus intéressant était de retourner à l’Espérance, parce que le projet sportif était le plus motivant. Cela ne veut pas dire que je renonce à jouer en Europe. Je suis sûr que j’ai les qualités pour y réussir. Au FC Sion, j’étais juste au mauvais endroit au mauvais moment.
Ce n’est donc pas un choix par défaut…
Non. S’ils avaient accepté de me prêter, je serais resté à Sion. Mais ils voulaient me vendre, alors… Sion ne m’a pas libéré, l’Espérance a dû payer pour me reprendre (2 millions d'euros environ selon nos informations).
L’Espérance est un club qui joue sur plusieurs tableaux et veut tout gagner. Etes-vous prêt à enchaîner deux matchs par semaine ?
Oui. C’est d’ailleurs ce qui me manquait. J’aime la pression de vouloir tout gagner. S’ils ont fait appel à moi c’est qu’ils savent que je suis prêt, et de quoi je suis capable. Mieux vaut être sur le toit de l’Afrique que dans un club européen modeste, qui joue pour ne pas descendre, voilà ce que je pense.
Un mot pour terminer sur les Lions Indomptables, et ce match décisif du 6 septembre contre la Libye. Pensez-vous à la Coupe du monde ?
Oui on y pense. C’est le plus grand événement sportif qui soit. Cela me ferait très plaisir d’y aller. Mais le plus important, c’est que le Cameroun y soit. Avec ou sans moi. J’espère déjà qu’on prendra ce point contre la Libye. C’est primordial de se qualifier, on a raté deux CAN de suite, on doit de nouveau être présent sur les grands événements.
La suspension du Cameroun par la FIFA, le mois dernier, vous a-t-elle inquiété ?
Cela a mis un peu de temps pour que la suspension soit levée. Mais on était certains que ça allait rentrer dans l’ordre. Si ça marche au stade, ça ira ailleurs (dans les instances). Nous les joueurs, on se focalise sur le terrain.
Comment aviez-vous accueilli le retour de Samuel Eto’o en sélection ?
Cela a fait plaisir à tout le monde. Il nous apporte son expérience, son talent, tout. Personne n’en doute, on est plus forts avec lui. On est tous contents de l’avoir comme coéquipier et compatriote. On apprend beaucoup à ses côtés. C’est tout bénéfice. Je dirais presque que, s’il est là, il ne peut rien nous arriver.
Comment les choses se passent-elles avec le nouveau sélectionneur, Volker Finke ?
Ses débuts sont prometteurs Il sait ce qu’il veut. On a une bonne communication avec lui, parce qu’il parle bien le français, c’est un travailleur. Bien que les résultats n’aient pas été au top ces dernières années, le Cameroun reste un grand pays de foot. On a envie de le prouver sur le terrain.