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Interview - A. Yahia : "L'Espérance, un club spécial"


Photo CHALA © E-S-Tunis.com

Arrivé cet hiver à l’Espérance Tunis, Anthar Yahia a très vite pris ses marques avec ce géant du football continental. L’ancien capitaine de la sélection algérienne est déjà un rouage essentiel de la défense des Sang et Or. Avant d’affronter la JSM Bejaïa en 8emes de finale de la C1 africaine, l’Algérien a bien voulu s’exprimer en exclusivité pour Footafrica365.fr. Confidences du héros de Khartoum.

Anthar, après la France, l’Italie, l’Arabie Saoudite et l’Allemagne, comment avez-vous atterri en Tunisie ?

Après mon intermède en Arabie Saoudite, je suis revenu en Bundesliga à Kaiserslautern. Au début, tout s’est bien passé. Je jouais et j’avais une excellente relation avec mes entraîneurs successifs, Marco Kurz Krasimir Balakov. Quand nous sommes descendus, j’ai joué tous les matchs de préparation avec le nouvel entraîneur, Franco Foda. Mais au niveau humain, il y avait des manques. J’ai besoin d’une relation humaine correcte, et là je ne la ressentais pas. A partir de là, c’est devenu difficile.

Le choix d’un Championnat maghrébin peut paraître surprenant pour un joueur de votre pedigree. Pourquoi l’Espérance ?

J’ai eu quelques propositions de clubs Bundesliga 2. Même si je n’avais pas l’idée de venir au Maghreb, l’Espérance c’est une adresse spéciale. Je suis venu ici avant pour voir leur façon de travailler. C’est bien sur plus fort qu’en Arabie Saoudite. Ce n’est pas pour rien qu’ils ont gagné la C1 africaine, c’est un club avec une grande tradition.

En Tunisie, en raison de la situation politique, les rencontres se disputent à huis clos. Vous avez récemment disputé le derby face au Club Africain (3-1) sans aucune ambiance. Comment avez-vous vécu cela ?

Un footballeur, il joue pour avoir son public. Sans les supporters, le football n’a pas la même saveur. A part notre match retour de Champions League, nous avons toujours joué à huis clos. Pour les play-offs, nous devrions avoir le retour des spectateurs. Mais au-delà du football, j’espère que la situation de la Tunisie va s’améliorer. Ici avec ma famille, je me sens bien. Il y a un vrai engouement pour l’Espérance. Les gens aiment leur club. C’est un club vraiment bien structuré, et je pense que beaucoup de gens ne sont pas au courant du niveau de professionnalisme de l’EST.

Justement avec l’Arabie Saoudite, la différence de niveau est-elle réellement perceptible ?

Oui c’est meilleur à l’Espérance. L’Arabie Saoudite ? C’est mon choix de carrière qui a duré le moins longtemps. Là bas, j’étais malheureux. La direction du club était très instable. Je ne le savais pas avant d’y aller. Arrivé dans mon club, c’était trop tard. Je ne veux pas les critiquer, mais ce n’est pas le même niveau d’exigence.

Pensez-vous que l’Espérance Tunis puisse rivaliser avec des clubs de L1 ou L2 françaises ?

Oui, elle le peut. C’est l’ossature de l’équipe de Tunisie, il y a pas mal d’internationaux, et l’Espérance a la culture de la gagne. Pour moi, c’est intéressant d’être un joueur essentiel dans l’échiquier.

Un autre joueur est également en train de devenir une pièce indispensable de l’Espérance, c’est Youcef Belaïli, votre jeune compatriote dont on dit le plus grand bien. Alors, est-il si fort que cela ?

Il est très fort. Il y a une puissance naturelle exceptionnelle. C’est un joueur qui a une grosse capacité d’élimination. Et là où il est intéressant, c’est qu’il peut répéter les efforts.

Selon vous, a-t-il les qualités pour être retenu en sélection algérienne ?

A mon humble avis, il peut y prétendre…

Dans le dispositif de l’Espérance, il a remplacé le très talentueux Youcef Mskani, parti pour le Golfe, pensez-vous que comme beaucoup de talents prometteurs évoluant au Maghreb, il pourrait être tenté par un contrat dans un pays du Golfe ?

Il n’ira pas dans le Golfe. Il a 20 ans, c’est comme mon petit frère. Il a une oreille attentive, et nous échangeons souvent. Je lui souhaite la Bundesliga !

En huitièmes de finale de la Ligue des Champions africaine, votre club se déplace le 20 avril prochain en Algérie pour affronter la JSM Béjäia. On imagine que c’est un rendez-vous un peu particulier pour vous…

Oui, tout à fait. D’autant que j’ai des liens forts avec cette ville puisque ma femme est originaire de la région, et que ce sont aussi pour le coup les origines de mon enfant.

La deuxième partie de cet entretien exclusif, consacrée entièrement à l'Algérie, sera publiée dimanche.