
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Aurais-je eu quelques questionnements à propos de l'équipe Sang et Or, tous mes doutes se sont à présent dissipés.... Au vu de la prestation héroïque et historique des nôtres à Borj El Arab hier, je suis désormais convaincu de la souveraineté mentale, l'expérience éprouvée de ce club : effectif, direction technique, et présidence. L'Espérance de Tunis est la perfection en termes de discipline et de maturité. Un monstre sacré du continent, qui bouscule sans respect tout sur son passage. On a rarement vu le club de la centurie autant déprimé et paniqué sur sa terre....
Malgré le contexte défavorable, avec la défection de dernière minute de M'sakni, l'as de cœur du coach Maâloul, cumulée avec le nombre excessif de joueurs sous la menace d'un deuxième carton suspensif pour la finale retour, l'équipe a su soutenir un siège type Fort Alamo en première mi-temps sans céder à la panique. Aidée en cela par la fée et le facteur chance, il est vrai, avec ce ratage incroyable et inespéré d' Abou Trika à quelques six mètres d'une cage toute ouverte, et d'une ouverture du score plus que certaine.
Moez 1er le Magnifique
Ben Chérifia, homme du match, et les Sang et Or ont un rêve ! (Getty Images)
Mais à part cet incident, le jeune portier espérantiste et son double rideau défensif ont contraint et réduit les pharaons à tourner en rond pendant 45 minutes. Il n'y avait rien eu à faire, tous les chemins menant vers la cage de Moez étaient obstrués. Lui-même, déboutant et dégoutant les canonniers rouges de toute velléité de tir lointain, quel qu'en soit l'angle, ou la distance. Il a épuisé toutes l'étendue de son jeune talent, pour garder la virginité de sa cage. C'étatit sans conteste l'homme du match, et quelque part la toute dernière botte secrète de Nabil Maâloul.
Nous étions inquiets de l'absence de notre Mangouste, nous avons découvert notre Félix le Chat. Quelle trouvaille magique ce jeune homme, de la pure graine Choukrienne. J. J. Tizié a fait ses gri-gri en silence. Bravo Monsieur Jean-Jacques pour ce beau bébé !
Le Phare de Vigie d'Alexandrie
Ben Mansour était de tous les combats ! (Photo : AFP)
Ne sous estimons pas la bataille rangée menée par le couple Walid H et Mohamed Ali B.... Cette paire axiale, et notamment le second nommé a été de tous les combats, toujours impérial, menant une lutte acharnée de tous les instants, renvoyant, couvrant le dos des latéraux et des pivots, protégeant leur portier, tout en s'interdisant de commettre le moindre travers, ni avoir recours au moindre artifice.
Une véritable muraille de Chine, le grand barrage d'Assouan, je dirais même le mythique Phare d'Alexandrie. Grâce à eux et à leur défense de couloir, leur avant-garde de pivots, chaque vague offensive cairote se ponctuait par les mines dépitées des attaquants du Ahli et de leur banc. Cette équipe espérantiste sait défendre en tant que bloc en béton armé. La marque de fabrique estampillée Ché Nabil. NO PASARAN....
La Tour de Babel ouvre le feu
Hicheri, le défenseur-buteur, au four et au moulin ! (Photo: AFP)
A peine quelques minutes après le retour des vestiaires, Derbali sonne la charge et ouvre les hostilités. Son raid solitaire, et son centre vers Yannick ont surpris l'arrière garde égyptienne aux jambes alourdies. Ce fut le signal donné, et le ton Sang et Or est monté d'un cran, forçant le Ahly à botter en corner. Ce fut le tocsin, le glas pour les espoirs de Irkami et les siens, car la balle bien brossée de Khalil, a été déviée par une Colonne de Nelson, venue de nulle part, devançant le portier égyptien qui n'a pu avoir le temps de la cueillir. Et ce fut l'effet d'un coup de canon fatal en plein cœur de la coque d'un navire ahlaoui chancelant et à la dérive. La peur a changé soudain de camp.
Ce coup du lapin, fut reçu par une vague glaciale et funèbre dans les travées de la Citadelle des Arabes, car cette Tour de Babel qui endiguait leurs multiples assauts vient de leur donner le coup de grâce, et de leur servir le calice d'une potion mortelle. Ci-gît Cléopâtre Reine d'Egypte....
Seigneur Tarraji résiste et pare les coups, mais lorsqu'on lui offre un coup de pied arrêté, un soupirail, le moindre angle de tir, désormais, il est sans pitié, sa réponse est décisive et fatale...
Le Sphinx sort de sa torpeur, mais trop tard ...
Le coup dur au moral de ce but imprévu et inattendu a agi comme un philtre euphorique pour les nôtres qui se sont mis à alterner les phases défensives et offensives. Ils auraient même pu mettre fin aux débats n'eut été la malchance de N'Djeng qui a failli faire une redite de l'exploit de Walid.
N'Djeng a failli réediter le coup de Hicheri ! (Photo: AFP)
Pour les égyptiens au contraire, l'effet soporifique ne prit fin que dans l'ultime quart d'heure, où ce fut la ruée du désespoir dans un ouragan de vagues successives, qui venaient fatalement se briser sur les imprenables hautes falaises de Douvres. Et plus Al Badary osait prendre des risques en incorporant des éléments et des arguments belliqueux, et plus Nabil lui opposait des réponses tactiques, en colmatant toutes les brèches et en bétonnant ses digues.
Il aura fallu et à moins de trois minutes que les sueurs au front de l'arbitre et de l'un de ses assesseurs les aveuglent au point de ne pas percevoir un homme en position d'hors jeu flagrante venir sauver les meubles d'une baraque en faillite, et d'un Al Badry aux abois.
L'homme en noir perd le nord
Derbali et Afful, avertis, seront privés de la finale retour ! (Photo: AFP)
Ce ne fut pas l'unique écart de l'homme en jaune algérien. D'aucuns arbitres sur la planète football vous diront au vu des images, que sa main fut toujours leste à sortir et lever son talisman jaune à la face de nos joueurs pour des écarts insignifiants et sans conséquences. Il a eu la main plus que lourde en sanctionnant deux joueurs méritants en les privant de finale pour des pécadilles. Or son attitude fut plus que complaisante envers des gestes antisportifs et des contestations répétées et agressives des joueurs égyptiens, notamment du défenseur Fathi qui méritaient un rouge.
Himoudi a-t-il cédé à la pression égyptienne ? (Photo: Getty Images)
L'arbitrage africain même honnête hélas, demeure encore timoré et craintif. Généreux pour les hôtes, dur et sans pitié pour les visiteurs !