![Youssef Msakni lors de la demi-finale de Ligue des champions face à Al Ahly, le 17 octobre 2010 à Radès. (Photo CHALA)](https://e-s-tunis.com/images/news/archive/0279_EST-AHLY_MSAKNI.jpg)
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Il faudrait se méfier du Ahly comme du lait sur le feu, et de son diable d'attaquant Geddo adroit, tranchant et rapide comme du vif argent.
Il est sur et certain que n'importe quelle équipe est transcendée à ce stade, les motivations de gloire et de palmarès, et en outre les considérations pécuniaires ne manquent pas de donner des ailes même à des canards boiteux.
Al Ahly possède un milieu de calibre européen, très technique, qui pratique un jeu rapide et limpide fait de successions de passes courtes rapides et précises, de dédoublement, de triangulations déroutantes et d'ouvertures clairvoyantes et limpides, toujours côté ouvert, à l'image de la séquence qui s'est achevée par la démarcation totale de Geddo et son excellent but face aux Sunshine Stars dimanche dernier. Ces avants sont capables à tout moment de faire la différence et créer le surnombre par des crochets et des dribbles, des tirs lointains cadrés et la liste des qualités est sans fin.
Geddo aux prises avec Osawe lors du dernier Ahly - Sunshine. Un joueur à surveiller ! (Photo : Fifa.com)
Leur défaut majeur c'est le nombre inadmissible d'occasions qu'ils arrivent à se créer, sans concrétiser. Ceci à mon avis, par manque de réalisme, mais surtout par manque de puissance et de percussion dans les six mètres adverses. Ils arrivent souvent à mettre la défense adverse dans le vent en passant dans son dos grâce à leur célérité, mais frappent à côté des buts, ou mollement dans les mains du gardien, s'ils ne touchent pas du poteau ou de la barre transversale. Cela manque de taille, de poids en un mot, mis face à des gaillards solides, ils ne résistent pas à l'épreuve physique.
Nous les connaissons fort bien, et c'est réciproque. Ils doivent nous redouter plus que l'inverse, car nous leur avons fait très mal au cours des deux dernières éditions. Historiquement et en 10 rencontres disputées, le compteur penche en notre faveur avec 4 victoires sang et or contre 3 défaites et 4 résultats de parité.
Retrouvailles entre Sang et Or et ahlaouis en CAF Champions League. (Photo : CHALA)
Le plan est de se préparer dans le calme, et aller rééditer le match aller contre TPM, où notre défense solide et puissante avait réduit au silence les attaquants des congolais. Cette fois ci, notre milieu doit jouer un rôle plus actif en pressant les cairotes dans leur propre moitié et en cassant le rythme de leur jeu. Nous devons les pousser à la faute car leur point faible est une défense, plus que fébrile, lente, lourde et un gardien qui est loin du niveau d'El Hadhary.
Ce qui va jouer plus en notre faveur, c'est le contexte actuel, et le manque de compétition dans les jambes des footballeurs égyptiens. Le match amical à Abou Dhabi le prouve, car même contre une équipe tunisienne moyenne et improvisée, les égyptiens jouent mieux, monopolisent futilement la balle mais finissent par perdre, car ils n'arrivent pas à avoir le coup de rein final et la touche finale pour bousculer les défenseurs tunisiens et mettre le cuir au fond.
Nous avons perdu en cours de route et Yaya Banana notre tour de contrôle et Khaled Korbi (KCL) notre tireur de balles arrêtées attitré. Mais il semble bien que l'EST retrouve sa maîtrise et son efficacité sur corners et coups francs. Le but contre TPM me rappelle un autre tiré par KCL dévié de la tête par Bienvenu et mis au fond par Eneramo.
Je compte sur Yannick pour retrouver son sens du but et peser sur Gomâa, et le forcer à commettre l'irréparable. Wael a perdu toute son panache et sa verve au cours des deux saisons écoulées. Le manque de compétition ne vas pas tellement arranger ses affaires.
Il convient de rappeler ici l'écroulement de cette défense en seconde mi-temps face au TPM en match retour de phase des poules, et surtout en seconde période en demis face à Sunshine en match aller. pas moins de cinq buts encaissés face à des équipes qui n'ont pas pu percer notre défense. Et ça s'appelle manque de rythme.
Notre système du milieu offensif, sorte d'électron libre type Aouadhi ou Iheb qui vient de derrière et percute sera une arme supplémentaire. Mais d'ores et déjà les sites de supporteurs ahlaouis tremblent à l'idée de subir les assauts de notre Mangouste nationale. Ces montées balle au pied de Youssef sèment le désordre et la panique dans n'importe quelle défense. Crochets, petits ponts, feintes de tirs se succèdent et il finit toujours lorsqu'il arrive à garder le contrôle par enchaîner avec une frappe souvent terrible. Kidiaba pourrait vous raconter mieux que quiconque la funeste soirée qu'il lui a fait subir, ainsi qu'à ses coéquipiers.
Somme toute avec l'expérience accumulée en 3 saisons presque sans repos significatif, et les kilomètres engrangés au compteur, notre formation est capable dans un grand jour à faire mordre la poussière à n'importe qui, en pratiquant un jeu équilibré fait de méfiance, prudence et témérité, peut juguler tout obstacle. Aidée en cela avec son capital humain, la vision et la ruse de son coach, mais surtout grâce à la volonté et la rage de vaincre, la solidité, la solidarité et la confiance en ses propres moyens.
Je suis satisfait du rendement, de la qualité et de l'itinéraire dans cette compétition à ce jour, et je suis confiant que ce qui va venir est encore meilleur.