[CL 2012] EST - TP Mazembe : Entre désinformation, manœuvres et manipulations

En réponse à l’article paru sur le site officiel du TP Mazembe sous le titre à scandale «l’inacceptable mascarade des arbitres ivoiriens», revenant sur la prestation du trio ivoirien qui a officié le match aller de la demi-finale de la Champions League, et dans lequel le club congolais lance des accusations gratuites envers le trio arbitral en question et l’Espérance Sportive de Tunis, nous nous permettons de répliquer à certaines de ses allégations afin d’éclairer l’opinion publique sportive africaine. Ce sont là des comportements dont s’est, malheureusement, habitué le TP Mazembe.

La désinformation : Dans cet article plein de vilénie, et d’une stupidité grotesque, on rapporte tout d’abord que Doué Noumandiez a été «désigné quatre fois pour des rencontres importantes de l’Espérance Sportive de Tunis.» Or, et comme le dit un proverbe de chez nous, «si tu veux connaitre un menteur, pose lui une autre question», le même article ne parle en fait que de deux matches dans lesquels Noumandiez a arbitré l’Espérance : d’abord à Sousse contre l’Etoile puis à Lubumbashi contre le TP Mazembe. Exactement, le même nombre de matches disputés par le TP Mazembe et arbitrés par le même Noumandiez, contre El Ahly du Caire en phase de poules et contre l’Espérance.

Ensuite, le même article essaie de montrer que l’arbitre a tout fait pour énerver les Congolais en distribuant des cartons jaunes «discutables là où un avertissement verbal pouvait suffire». Sur ce point, il convient de remarquer que si les joueurs du TP Mazembe ont écopé de trois avertissements attribués à Kasusula (43’), Mputu (45’) et Sunzu (45+2’) plus un quatrième qui a valu un carton rouge à ce dernier qui tentait de dévier de la main le ballon à la suite d’un corner (90+2’), les joueurs de l’Espérance ont écopé de quatre cartons jaunes (Derbali 27’, Traoui 40’, Ragued 47’ et Afful 60’).

Enfin, le site de Mazembe cite un autre arbitre ivoirien, M. Dembele, qui aurait favorisé l’Espérance contre Brikama alors que nous avions obtenu le nul 1-1 en déplacement avant de la battre nettement par le score de 3-1 à Tunis.

Les manœuvres : évoquant le match retour entre l’Espérance et l’Etoile à Sousse, le site de Mazembe essaie de faire croire que les supporters qui ont envahi la pelouse allaient lyncher l’arbitre. Or, nous informons nos chers adversaires que les incidents s’étaient produits sur les gradins et en dehors du stade, et que ce n’était pas l’arbitre qui était visé d’autant plus que les deux buts de l’Espérance marqués ce soir-là étaient limpides comme de l’eau de roche.

Ce qui est encore plus grave, c’est d’insinuer que les supporters qui ont été à l’origine des incidents auraient été des supporters de l’Espérance en affirmant «De quel bord ces supporters étaient-ils en réalité?». Or, et comme l’attestent les rapports de la CAF, le match s’est déroulé en présence du seul public local.

Le site va plus loin en laissant croire que Noumandiez bénéficierait d’une protection absolue en haut lieu, lisez la CAF, et qu’il s’agirait d’un arbitre kamikaze. Il l’est peut être en ne se soumettant pas à la volonté des «maîtres des lieux». Les officiels égyptiens du match TP Mazembe–Simba de Tanzanie Yasser Abder Raouf (arbitre), Fahim Omar et Ahmed Dajich (assistants) et Charif Salah (4ème arbitre) en savent quelque chose…

La manipulation : Les dirigeants congolais usent de ce stratagème de la critique acerbe envers les arbitres en les accusant d’être les acteurs appelés à «respecter d’obscures consignes visant à conduire l’Espérance à la conservation du titre», et que face à cela, ils alertent le comité exécutif de la CAF et ils l’appellent à «reprendre les choses en main». Puis, ils s’attaquent notamment aux arbitres ivoiriens mettant en doute leurs capacités et leurs compétences notamment sur le fait de figurer parmi les éventuels postulants de notre continent au prochain Mondial. Par ce genre de «révélations», ils pensent faire planer le doute sur les résultats obtenus par notre club et surtout amener les institutions de la CAF en leur mettant la pression à réagir de manière pour qu’elles se montrent plus conciliantes envers eux. Or, deux remarques s’imposent ici: en tant que club et lorsque nous voulons nous adresser à la CAF, l’Espérance s’adresse au secrétariat général et non au Comité exécutif (nous ne disposons pas de ce privilège); et ensuite, si nous pouvons nous féliciter d’une évolution constatée ces dernières années dans le football de notre continent, c’est que les coulisses, terrain de prédilection de certains, ne suffisent plus à gagner des matches.

L’Espérance Sportive de Tunis a toujours cherché à demeurer exemplaire dans son comportement à l’égard de tous ses adversaires se préservant de les accuser ou de les manipuler ou de tenter de porter atteinte à leur image. Car, elle croit dans les vertus nobles du sport, et du football, en cultivant l’idée que les victoires se conquièrent seulement sur le terrain à la force du jarret et au talent de ses joueurs. Par ailleurs, ces allégations ne changeront pas notre attitude envers tous nos adversaires que nous respectons tous et nos supporters démontreront sur les gradins qu’ils sont exemplaires dans leurs comportements envers toutes les composantes du football africain.

Enfin, et en tant que club fair-play, l’Espérance Sportive de Tunis a toujours su accepter la défaite comme ce fut le cas dans la supercoupe d’Afrique qui a vu la victoire du MAS de Fès à Tunis même (25 février 2012) sans que cela ne donne lieu à aucune forme de contestation ou de critique. Si nous recommandons une chose à nos rivaux, c’est de savoir accepter la supériorité de l’adversaire dans la dignité. Dans quinze jours à Tunis, nous accueillerons les «Corbeaux» comme on le fait avec tous nos hôtes, avec tous les égards qui leur sont dus, et sur le terrain, que le meilleur gagne.