A peine 21 ans au compteur, et Abdel Kader Oueslati va connaître sa première sélection avec la Tunisie. Formé à Toulon, aujourd'hui sociétaire de l'Atletico Madrid, le milieu très offensif se confie en exclusivité à Footafrica365.fr.
Abdel Kader, vous êtes pour la première fois convoqué avec la sélection A tunisienne. Vous y attendiez-vous?
Un petit peu. Je savais que le staff de l’équipe nationale me suivait. Je me suis cassé la clavicule cet été. Sami Trabelsi, le sélectionneur, m’a appelé à ce moment-là. Je n’ai pas pu répondre tout de suite, mais il a insisté. Une semaine après, nous nous sommes parlés. Il m’a dit qu’il comptait me sélectionner dès que je serai de nouveau sur pied.
Avez-vous été surpris de ne pas avoir été contacté par l’équipe de France, pour laquelle vous auriez aussi pu jouer?
Je ne suis pas trop étonné. Je sais bien comment ça marche dans le football. Les gens vous oublient très vite…
Vous êtes aujourd’hui à l’Atletico Madrid, où votre temps de jeu est en progression. Quel a été votre parcours jusqu’alors?
Je viens du Var. J’ai été formé au Sporting Club de Toulon. J’ai commencé à y jouer à 15 ans. A 16 ans, je jouais déjà avec les moins de 18 ans Ligue. Un agent m’a contacté et m’a emmené faire un essai à l’Atletico. Ils m’ont gardé, et j’ai gravi les échelons. J’ai commencé dans l’équipe 2 des 18 ans, puis je suis passé dans l’équipe première, toujours avec les 18 ans. J’ai ensuite joué... avec les équipes réserve, et je suis aujourd’hui régulièrement dans le groupe avec l’équipe A.
Vous évoluez sous les ordres de Diego Simeone, qui est une sacrée personnalité. Quelle impression vous fait-il?
Il a été un grand joueur, il est aujourd’hui un grand entraîneur. Dans le vestiaire, on a l’impression que c’est toujours un joueur. Quand il parle, tout le monde l’écoute. On sent qu’il connaît le foot sur le bout des doigts. C’est notre douzième homme.
«Depuis tout petit, je voulais jouer pour la Tunisie»
Vous allez vivre votre premier match en tant qu’international tunisien. Connaissez-vous déjà des joueurs de l’équipe?
Le seul que je connais déjà, c’est Moez Ben Cherifia (gardien de but de l’Espérance de Tunis, ndlr). Les autres, je vais les découvrir.
Vous n’avez pas hésité entre la France et la Tunisie au moment où Sami Trabelsi vous a dit qu’il comptait sur vous…
Non. J’aime mon pays. Depuis tout petit, je voulais jouer pour la Tunisie.
Avez-vous un objectif en termes de temps de jeu?
Je suis nouveau. Je suis jeune. On verra donc selon la physionomie du match.
Avez-vous des souvenirs d’enfance ou d’adolescence au sujet des Aigles de Carthage?
Je me rappelle de la finale de la CAN 2004. J’étais dans mon quartier à Toulon. Mon père m’avait peint une ligne blanche et une ligne rouge sur le visage, on était à fond derrière l’équipe, et heureux qu’elle gagne.
En club, vous jouez avec un phénomène nommé Radamel Falcao. Que pouvez-vous nous dire à son sujet?
C’est quelqu’un qui a la tête sur les épaules, qui ne s’enflamme pas. S’il ne met qu’un but au cours d’un match, il va se demander pourquoi il n’en a pas mis deux. Aujourd’hui, il peut signer où il veut, on lui déroulera le tapis rouge partout, mais il ne s’enflamme pas. C’est un grand professionnel.
Comment envisagez-vous la suite de votre carrière?
Mon objectif est de jouer le plus de matches possible. De jouer bien et de gagner du temps de jeu. L’Atletico dispute beaucoup de compétitions, les titulaires ne pourront pas jouer tous les matches. J’espère que ce sera ma chance.
En cas de qualification de la Tunisie, et de sélection pour la phase finale de la CAN, ne craignez-vous pas que cela coupe votre élan en club?
Non. Si je suis sélectionné, tout le monde au club sera content pour moi.