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CAF : La réforme qui arrange Hayatou


© c. liewig

Alors que la CAF se réunit le mois prochain en congrès extraordinaire, une proposition de modification des règles d'accès à la présidence dresse les uns contre les autres pro et anti-Issa Hayatou. Décryptage.  

«Tout candidat aux élections à la présidence de la CAF, outre les compétences nécessaires, devra être ou avoir été membre du comité exécutif de la CAF» : cette proposition de modification du règlement, portée notamment par la Fédération algérienne (FAF) sème la discorde à la Confédération africaine de football. Alors que l’instance dirigeante doit se réunir en congrès extraordinaire aux Seychelles, le 3 septembre prochain, les modalités d’accès à la présidence mettent en lumière les divisions, entre pro et anti-Hayatou. A 66 ans, le Camerounais, à la tête de la CAF depuis un quart de siècle, doit remettre son mandat en jeu en mars 2013 et n’entend pas abandonner son trône. Face à lui, l’Ivoirien Jacques Anouma, officiellement candidat au poste suprême, et une nouvelle génération de présidents de Fédération, au premier rang desquels Augustin Senghor (Sénégal), adversaire déclaré du texte en projet. «Ce serait un véritable recul», déclare le président de la FSF au quotidien ivoirien Le Patriote

S’il était adopté, le nouveau texte barrerait l’accès d’Anouma à la présidence de la CAF : membre du comité exécutif de la FIFA, l’ex-président de la FIF est membre de droit de celui de la CAF, mais n’y dispose pas du droit de vote. Pour postuler à la présidence de la CAF, il faudrait donc figurer parmi les 13 membres du comité exécutif, qui comprend Issa Hayatou (Cameroun), Suketu Patel (Seychelles), Almamy Kabélé Camara (Guinée), Adoum Djibrine (Tchad), Mohamed Raouraoua (Algérie), Magdi Shams El Din (Soudan), Tarek Bouchamaoui (Tunisie), Kalusha Bwalya (Zambie), Kwesi Nyantakyi (Ghana), Constant Omari (RD Congo) Leodegar Tenga (Tanzanie), Slim Aloulou (Tunisie) et Molefi Oliphant (Afrique du Sud). Une vision restrictive en contradiction avec une évolution plus démocratique de la CAF. 

Des voix s’élèvent déjà pour dénoncer ce qui apparaîtrait comme un coup de force du pouvoir en place. Celle de Joseph-Antoine Bell, l’ancien gardien de but des Lions Indomptables, n’est pas la moins cinglante. «Si on disait que, dans un pays, qu’il faut avoir été ministre ou membre du gouvernement pour postuler à la présidence, ce ne serait acceptable nulle part. Avec ce texte, on demande aux présidents de Fédération de voter un texte qui leur interdit à eux-mêmes de se présenter à la présidence de la CAF. C’est les mépriser et les prendre pour des enfants. Les présidents de Fédération doivent maintenant se réveiller et dire que trop, c’est trop», a lâché Bell sur les ondes de Sud FM. Issa Hayatou et ses soutiens n’ont pas fini d’avoir les oreilles qui sifflent…