Repartir du bon pied

Perdre la Super Coupe n'était du goût de personne. Mais la vie en Sang et Or fait qu'il faut toujours faire la part des choses. La vie du club ne s'arrêtera pas là et peut être que cette défaite, amère soit-elle, sonnera le réveil des Sang et Or d'un sommeil qui n'a que trop duré – depuis la victoire finale en CAF Champions League 2011. Tout le monde était pourtant averti d'un possible relâchement ! Au Mondial raté, faute de concentration, est venu s'ajouter cette déconvenue de la Super Coupe, avec – entre les deux – un visage peu reluisant en Ligue I (sous la coupe de Maâloul aussi). Lamenter ne servira à rien. Il faut se remettre en question et repartir du bon pied. Les challenges et les titres ne manqueront pas. Pour un début, voila un Espoir Sportif de Hammam-Sousse (ESHS) – Espérance Sportive de Tunis (EST), pour le compte de la 9è journée, qui pointe déjà à l'horizon, avec deux matchs en retard pour le compte des 7è et 8è journées dont un classico face à l'Etoile Sportive du Sahel (ESS) et un déplacement à Kairouan pour donner la réplique à une Jeunesse Sportive Kairouanaise (JSK) dont le président a promis … monts et merveilles (voir notre article "Les guignols du foot tunisien : Peuvent-ils marquer l'histoire ?").

Encore plus importante sera l'entrée en lice des nôtres en CAF Champions League le 23, 24 ou 25 mars 2012, très probablement face aux sénégalais de Ouakam.

Les nôtres auront à évoluer au rythme infernal de pas moins de 2 matchs par semaine – les mercredis et les dimanches – et ce sera éprouvant pour le physique et pour le mental. Une bonne gestion de l'effectif et des matchs est primordiale. La Ligue des Champions est toujours en point de mire et le championnat local est le passeport à cette compétition prestigieuse.

Tourner la page Darragi

Une autre page à tourner, celle de Darragi. Le joueur a fait son choix. Il a certainement ses raisons et il faut les respecter bien que la manière n'y était sincèrement pas. Bonne chance à lui et bonne chance à l'Espérance. La rupture étant consommée, Il faut savoir passer à autre chose.
Il faut passer à l'après-Darragi, mais aussi penser à l'après-Msekni (Youssef). Sollicité en France, en Angleterre, en Allemagne, en Espagne … et estimé à 4 – 5 millions d'euros, il faut savoir l'encadrer et le céder au moment opportun. Il est de son intérêt et de celui de l'Espérance et de la Tunisie qu'il passe à un palier supérieur et il le mérite amplement.

Pour revenir au départ de Darragi, Decastel a bien fait son choix tactique : il ne peut pas l'aligner en compagnie et en même temps que Iheb Msekni. Le coach Sang et Or doit donc reconstituer, dans la continuité, le milieu Sang et Or – le secteur le plus étoffé de l'équipe. Le choix, qui a laissé plus d'un … pantois – 3 pivots face au MAS Fès – a prouvé ses limites et est à revoir, surtout lorsqu'il s'agit de jouer à Tunis et, de surcroit, faire le jeu. La richesse de l'effectif, surtout en milieux défensifs – Korbi et Traoui, le duo international, et Mouelhi et Aouadhi – sera d'un grand apport dans cette phase cruciale. Il faut juste savoir tout mettre à bon escient.

La reconstruction du milieu doit être associée à une révision des choix et de l'animation défensive. Ben Amor, Bachtobji et Coulibaly, entre autres, continuent à cirer le banc alors que Derbali, Ben Mansour et Hicheri galèrent d'un match à l'autre ! Pas qu'ils n'ont pas l'étoffe, du moins pas tous ! Il n'y a pas qu'eux non plus ! Certains ont besoin de repos; d'autres doivent être utilisés dans leurs postes de prédilection, là ou ils peuvent s'exprimer le mieux, en attendant les renforts qui s'imposeront d'ici le mercato estival.

En attaque également les choses sont à revoir. N'Djeng a pas mal de fois été décisif; mais dans un jour sans, et ses jours sans se sont multipliés dernièrement, il n'y a personne ou presque pour le relever. D'autres solutions sont à prévoir ! L'Espérance a souvent fait la différence offensivement – Decastel n'a qu'à revoir l'Espérance de Benzarti en Champions League 2010 et celle de Maâloul, qu'il doit certainement connaître, en Champions League 2011.

La gangrène

Le public Sang et Or ressemble de plus en plus à un corps à quelques tissus gangrénés ! Le spectacle désolant de groupuscules parsemés d'énergumènes qui s'amusent à s'affronter entre eux et porter préjudice au club est devenu habituel ! On a vu les mêmes écarts se reproduire à El Menzah, à Radès … et on a même vu pire au Japon ! Se dirige-t-on vers la destruction du grand public espérantiste ? A quand la prise de conscience ? Sinon, évoluer sans public serait meilleur et moins pénalisant que d'évoluer devant des pseudo-supporters !