CMC 2011

Espérance l'envol et la chute d'Icare !


Oussama Darragi en méforme totale contre Al Sadd en Coupe du Monde des clubs. (Photo CHALA)
Oussama Darragi en méforme totale contre Al Sadd en Coupe du Monde des clubs. (Photo CHALA)

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Qu'avez-vous fait de vos vingt ans ?? Avoir la chance inouïe de s'épuiser et peiner sang et larmes, grimper tout là haut au sommet de la montagne Olympe, n'être qu'à portée de bras pour tendre la main et boire au calice l'ambroisie, boisson et nourriture des dieux interdite aux simples mortels. Au lieu de cet insigne honneur, on trébuche, on glisse lamentablement, on se brule les ailes et on dégringole tout en bas et sans les honneurs.

Nos jeunes joueurs avaient la chance de toute une existence de croiser le fer avec l'élite du football planétaire, la meilleure formation au monde, et ils l'ont gâchée. Ils pouvaient inscrire leurs noms sur le livre d'or de l'histoire du club en tant que la génération qui a fixé le Grand FC Barcelona, le Barça les yeux dans les yeux et n'a pas baissé son regard.

Le club leur a fourni tout ce dont ils avaient besoin pour réussir leur parcours. Séjour prolongé pour bien s'adapter et s'acclimater. Une organisation parfaite et des conditions d'hébergement et d'entraînements plus qu'optimale. Tout le monde de la logistique s'est plié en quatre pour leur assurer rien de moins que le meilleur de ce qui est possible, et aucun effort, aucun argent n'a été épargné.

Des supporters ont bravé l'éloignement, le mal du décalage horaire, les conditions climatiques, l'écart énorme du coût de la vie, certains même ont passé la nuit à la belle étoile car ils y ont tous cru à la promesse, et au rêve … Ils ont cru fermement à la promesse de ces joueurs.

Le séjour prolongé en terre nippone a fait du bien aux jambes et aux schémas tactiques. Dès l'entame de cette rencontre les nôtres ont montré des dispositions prometteuses et ont dominé leurs vis-à-vis sur tous les plans. Physiquement et tactiquement nous étions supérieurs. Domination territoriale, et occasions successives toutes vendangées par malchance ou par précipitation et maladresse.

Et puis, il y a eu un coup du sort. Mais il n'y a pas de malchance en football. Il y a l'abandon pendant quelques secondes de la concentration, de la discipline et la maîtrise de soi et de la confiance en soi. Et l'irrémédiable survient. Enchaînement des erreurs de jeunesse : Défaut d'alignement, qui permet à Keita de se démarquer, partir su l'aile. Chammam trop lent qui ne parvient pas à l'empêcher de centrer. Une feuille morte qui aurait dû atterrir dans la niche des gants du gardien, mais qui fait une faute de main et au lieu de mettre au dessus ou à côté sert sur un plateau le petit Alkhalfan qui a précédé le géant Hichri parti boire le café.

Nous nous attendions à un retour des vestiaires tonitruants des nôtres, mais ce sont encore une fois nos adversaires qui nous cueillent à froid par une combinaison travaillé mais prévisible sauf pour nos naïfs défenseurs qui du gardien jusqu'à la paire axiale et les hommes du milieu n'étaient à aucun marquage. Le géant coréen a eu tout loisir de reprendre et centrer de la tête et le deuxième axial libre de tout marquage n'a eu qu'à pousser maladroitement dans des cages vides. Même faute, même punition. C'est ce qui s'appelle le réalisme ; De n'obtenir que deux demi-occasions et les mettre au fond. Alors que l'on a eu une demi douzaine rondement construites et aucune n'a trouvé le chemin des filets. Pourquoi ?? Allez savoir !!! Mais comment voulez vous marquer avec des plats de pieds mous, ou des reprises mal assurées qui flirtent avec le plafond du stade ???

Ce qui n'est pas compréhensible et n'est pas pardonnable ce ne sont pas tant les erreurs techniques que l'absence de volonté de les rattraper. L'esprit solidaire qui fait que l'on s'encourage mutuellement que l'on monte à l'assaut pour prendre l'adversaire à la gorge, mettre le turbo et augmenter le rythme et la cadence du match pour revenir au plus vite à hauteur et terrasser le rival.

Nous étions les plus jeunes, donc théoriquement les plus en jambes, les plus à même de monter en régime, d'autant qu'en face il y avait des trentenaires fatigués par tant d'années de galère. Nous n'avons pas mal joué, nous avons pas assez fait jouer cette équipe moyenne et sur certains côtés médiocres. Nous nous sommes tirés une balle dans le pieds par nonchalance, et après nous n'avons pas eu assez de détermination. Même le but heureux de Darragi n'a pas impacté assez nos fibres, nos muscles notre moral, notre rage de vaincre pour tomber à bras raccourcis sur ces qataris.

Nous sommes trop tôt partis la fleur au fusil, et à force de penser au match suivant nous en avons oublié de jouer celui là à fond, comme à Bizerte. Nous avons abandonné trop tôt la lutte. Des anglais ou des Irlandais se seraient battus bec et ongle jusqu'au bout du bout et chaque seconde. Nous, nous avons levé le pied. Cela c'est joué dans la tête comme de coutume. La maladie du sportif arabe. Le à quoi bon fatal qui nous mine et qui continuera à nous miner et brouiller nos plans les mieux élaborés.

Oui c'est possible de revenir dans un an plus fort. Les erreurs sont faites pour apprendre. La déconfiture de Kinshasa nous a bien servi cette année et nous avons franchi un palier. Simplement la chance ne sourit qu'aux audacieux et elle ne revient jamais deux fois de suite. Lorsqu'on loupe le coche on ne peut, ne doit s'en prendre qu'à soi-même. J'espère que les joueurs ont retenu la leçon. En attendant ils doivent revenir à leurs fondamentaux, oublier le beau gazon et les magnifiques stades. Retour à notre championnat pour rattraper notre retard. Ensuite préparer le périple continental prochain comme il se doit. Mais japon 2011, le Barça quel Dommmmmmmage !