CMC 2011

Fossati, l'abonné des demies


Fossati compte puiser dans le
Fossati compte puiser dans le "réserve d'expérience" de ses joueurs. (Photo : AFP)

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Dans un entretien exclusif accordé à FIFA.com, quelques jours après avoir remporté la Ligue des champions de l'AFC avec le club qatari d'Al-Sadd, Jorge Fossati est revenu sur l'exploit et a accepté de nous parler de sa carrière quasiment impeccable. En effet, contrairement à ses joueurs, être champion d'Asie ou d'Amérique du Sud n'est pas exactement une nouveauté pour le coach uruguayen.

"Honnêtement, c'est une surprise pour le club d'être arrivé aussi loin", commence Fossati. "J'avais déjà travaillé à Al-Sadd en 2007. Nous avions gagné toutes les compétitions nationales, mais la Ligue des champions asiatique, c'est beaucoup plus compliqué. C'est différent par exemple de ce que j'avais vécu avec l'Internacional Porto Alegre où, dès mon arrivée, on m'a signifié clairement que la Libertadores faisait partie des objectifs du club. Al-Sadd, de son côté, n'a remporté la Ligue des champions de l'AFC qu'une seule fois, en 1989, à une époque où le tournoi était beaucoup moins relevé. C'est pourquoi ce que nous venons de réussir est un vrai exploit."

Un exploit qui n'est toutefois pas le premier pour Fossati dans une compétition continentale. En 2009, alors qu'il officiait sur le banc du club équatorien de la LDU Quito, il avait remporté la Copa Sudamericana et la Supercoupe d'Amérique du Sud. C'est d'ailleurs ce qui lui avait permis d'attirer l'attention des Brésiliens de l'Internacional, qui ont fait appel à ses services avec comme mission numéro un de décrocher la Copa Libertadores. Il parviendra jusqu'en demi-finale, avant d'être remercié par le club dans les semaines précédant la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA. En définitive, les Colorados gagneront l'épreuve suprême des clubs en Amérique du Sud cette année-là, mais sous la houlette de Celso Roth.

L'expérience des étrangers

Fossati s'envole ensuite à destination du Moyen-Orient, où il prend en charge la formation saoudienne d'Al-Shabab, qu'il conduira en demi-finale de la Ligue des champions de l'AFC. Dans le dernier carré, Al-Shabab s'incline contre les Sud-Coréens de Seongnam Ilhwa Chunma, futur vainqueurs de la compétition. En résumé, au cours des trois dernières saisons, les équipes dirigées par Fossati ont toujours atteint au moins les demi-finales du tournoi continental dans lequel elles étaient engagées.

L'impressionnant bagage de l'Uruguayen de 59 ans contraste avec la relative inexpérience de ses joueurs au moment d'aborder la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, Japon 2011. "En tant qu'entraîneur, vous devez savoir vous adapter aux caractéristiques de votre groupe. En l'occurrence, il s'agit de la première équipe de l'histoire du football qatari à participer à la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA. L'effectif n'a pas trop évolué depuis mon premier passage au club, en 2007. C'est un point positif, car je connais les joueurs et je sais ce que je suis en droit d'attendre d'eux. Cela dit, il ne faut pas perdre de vue que cette équipe n'a quasiment jamais joué en dehors d'Asie. C'est pourquoi les étrangers auront un rôle particulier à jouer au Japon."

Jorge Fossati fait ainsi référence aux trois éléments les plus expérimentés de son effectif : les attaquants Mamadou Niang (Sénégal) et Kader Keita (Côte d'Ivoire) et le défenseur central Lee Jung-Soo (République de Corée). "Ce sont des garçons qui ont déjà disputé les qualifications ou la phase finale de la Coupe du Monde. Dans des tournois comme celui que nous allons disputer au Japon, ça fait toute la différence. Ces trois joueurs sont vraiment la colonne vertébrale de mon équipe", estime le patron d'une formation qui fera ses grands débuts en Coupe du Monde des Clubs de la FIFA le 11 décembre, en quart de finale contre l'Espérance Sportive de Tunis, récemment vainqueur de la Ligue des champions de la CAF.

Tous sauf un...

"Il faut reconnaître que le tirage au sort ne nous a pas facilité les choses", regrette l'Uruguayen. "D'abord l'Espérance, et si jamais nous passons, Barcelone ! C'est un peu dommage car j'estime que nous avons un certain pourcentage de chances contre n'importe quelle équipe dans ce tournoi… sauf Barcelone. Le Barça excepté, même s'il y a des différences de niveau entre les équipes, celui qui est donné inférieur sur le papier a toujours un espoir. Nous l'avons prouvé en Ligue des champions, où on nous a souvent dit que nous n'avions aucune chance, jusqu'à la finale. Pourtant, nous avons gagné cette finale à l'extérieur, contre Jeonbuk Hyundai Motors, sous une pression énorme et aux penalties."

D'une manière ou d'une autre, Jorge Fossati semble avoir réussi en peu de temps à insuffler à Al-Sadd cet esprit qui permet de hausser le niveau dans les rencontres internationales. "L'équipe a déjà surmonté beaucoup d'obstacles cette année. Il y a donc une certaine fatigue mais en même temps, c'est une réserve d'expérience dans laquelle nous devons puiser. Je vais beaucoup insister là-dessus", analyse l'entraîneur uruguayen en perspective de la confrontation de dimanche prochain.