LC 2011

Tout commence, tout reste à faire !


L'Espérance cuvée 2011 à la recherche du titre continental qui lui fuit depuis 1994. Bonne chance ! (Photo CHALA)
L'Espérance cuvée 2011 à la recherche du titre continental qui lui fuit depuis 1994. Bonne chance ! (Photo CHALA)

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L'Espérance de Tunis, cuvée 2011, est devenue une équipe redoutable à l'extérieur et dominatrice de type "Terminator" dans son pré carré. Il a fallu, pour arriver à ce niveau, quatre longues années de travail acharné. Un véritable travail d'orfèvre et de longue haleine qui consistait à transformer un diamant brut en un joyau brillant de mille feux.

Mais la tâche et le travail sont loin d'être achevés. Il persiste encore maintes lacunes à rectifier, à remettre sur l'enclume pour corriger toutes les contrefaçons et les malformations dues aux mauvaises habitudes. Dues surtout au manque de temps et une saison qui a duré un an et demi sans relâche, ni répit. Et un manque manifeste dans la préparation et la fraîcheur physique.

La succession des petits bobos, soignés à la va vite. Le souci majeur pendant tout ce long périple fut celui de maintenir tout un effectif compétitif, vaille que vaille, et en cela on ne peut qu'être admiratif du travail de l'équipe médicale et de remise en forme du club. La compétence de ces hommes est un acquis précieux et une satisfaction à ajouter au crédit de notre équipe dirigeante.

Évacuons tout de suite le côté des passifs :

* Il n'échappera pas à l'attention de tout un chacun le problème persistant de la faiblesse de notre relance. Le passage fluide et sans accroc de la phase défensive à l'attaque. Nous perdons facilement trop de ballons après avoir trimé à les récupérer. Par manque d'habilité technique de nos défenseurs ou de perspicacité et de lucidité dans la remise du ballon. On court après l'adversaire, on lui arrache le ballon, or on le remet mal et pas toujours au joueur le mieux placé et ainsi on le reperd tout de suite derrière, en nous exposant souvent à des contres meurtriers. Dans une situation malaisée, il vaut mieux parfois botter en touche que rendre le ballon et relancer l'adversaire sans laisser le temps au milieu de se replacer correctement et prendre ses marques.

* On ne sait pas encore calmer le jeu, et garder le ballon assez longtemps pour réduire la pression et obliger l'adversaire à se découvrir et se fatiguer en courses futiles. il faut savoir faire jouer le gardien parfois et apprendre au portier de jouer aux pieds.

* La saturation et la perte de régime et de concentration parallèles, je présume, à la baisse de la fraîcheur physique en seconde période. Et c'est à ce stade que les points précédents deviennent plus évidents. Souvenons nous des deux erreurs fatales, celles de Derbali et de Coulibaly qui ont permis aux wydadis de revenir dans le match. Dans les matchs rudes il faut savoir aussi substituer les défenseurs exténués.

* La précipitation et le manque de réalisme devant le but. Disons-le franchement, nous manquons trop d'occasions tellement faciles à mettre au fond par un déficit évident de maturité et de lucidité de nos attaquants et nos milieux. Pour un but mis au fond, on laisse passer le quintuple. De ce fait on se complique souvent la tâche alors que l'on peut tuer les matchs plus tôt et gagner de façon plus convaincante.

* La discipline. Et là le coach a fini par réussir à faire passer le message. On confond CLA et Ligue 1 et la permissivité de l'arbitrage local par rapport à celui de la CAF. Ce n'est pas normal de compter dix joueurs avertis à un moment donné et autant de suspensions qui ont pesé lourd et puisé dans le réservoir humain de l'effectif. Certaines sanctions futiles et facilement évitables ont failli nous coûter cher. Mâaloul en a été réduit à jouer avec une équipe B face au Ahly à Tunis.

* Une partie du public que l'on ne souhaite pas à notre pire ennemi. Ce mal persistant, cette plaie ouverte a tant coûté à notre club moralement en lui donnant une fausse mauvaise réputation et surtout sur un plan pécunier. Que de manque à gagner dans les caisses du club, de l'argent qui aurait pu servir à recruter. Sans compter tous les matchs joués sans soutien de notre galerie. Et tant et tant de fans, des vrais, lésés, privés de Ligue des Champions.

Notre point fort est que nous avons l'équipe, malgré tout, la plus expérimentée, la plus aguerrie, la plus complémentaire, la plus solidaire et compétitive sur le sol africain en ce moment. Grâce à la continuité saison après saison de la politique de recrutement ciblée et raisonnée du club, et la nomination d'un fin tacticien à la tête de la direction technique.

* Nous possédons un ensemble polyvalent et discipliné sur le plan tactique. Cette équipe, dans un bon jour est capable de battre n'importe quelle opposition n'importe où en Afrique. Les dégâts qu'elle a déjà causés à Omdourman, le Caire et surtout à Casa ne sont plus à démontrer. Réduire au silence 60.000 à Casa en administrant une douche froide à deux reprises, courber l'échine à 80.000 au Caire avec un but assassin, démoraliser et dégoûter l'enthousiasme de la foule soudanaise dès les premières minutes de la rencontre, sont la marque d'un très grand club et une équipe conquérante et redoutable.

* A l'extérieur elle surprend et frappe la première, obligeant l'adversaire à courir après la marque et commettre toutes sortes de bêtises.

* A domicile et même privée de son douzième homme et son soutien premier son public, cette équipe est joueuse, mais solide avec ses portes fermées aux ailes et ses deux tours de guets, sorte de mirador truffé de mitrailleuses et entouré de fer barbelé. Qui s'y frotte, s'y pique... Le banc est bien fourni avec des doublures de luxe : Ben Amor, Ben Mansour et Coulibaly.

* Un gardien très jeune, mais calme, solide et de plus en plus sûr dans ses sorties aériennes et hors de sa cage.

* Nous avons un quatuor de pivots unique en Afrique : Afful, Traoui, Mouelhi et Korbi. Beaucoup de métier dans le marquage et la relance. Ces hommes ont handicapé et réduit au silence Aboutrika, Le Birinsse Hytham Mustapha et d'autres. Ils ont étouffé et verrouillé le milieu de Casa. Afful et Traoui sont des ouvreurs de génie, les deux autres sont deux lions aux poumons sur-dimensionnés.

* Nous possédons tout simplement la meilleure attaque avec un point solide d'appui avec la nouvelle perle Yannick, qui manque encore de confiance en ses moyens, mais nous avons par ailleurs un trio offensif diablement redoutable : MSAKNI, PICASSO ET HONDA, trois mousquetaires capables de faire la différence à tout moment. Ils possèdent technique hors pair, rapidité, et intelligence et aucune défense ne leur a jusqu'à présent résisté au delà de 50 minutes.

Il nous faut pour cette finale museler et neutraliser Ajeddou, lakhal et keddioui d'un côté et le trio d'attaque Pascal, Fabrice et Yajour. Les isoler les uns des autres et couper toutes les transmissions et l'espace pour les tirs lointains. Ne pas commettre si possible de fautes et surtout des fautes inutiles dans nos 30 derniers mètres.

Le reste est une question de métier, de temps et de sang froid. Si nous gardons la tête froide et si nous savons être patients, l'équipe adverse composée en vrac par des éléments épars et sans soudure, sans personnalité et sans caractère finira par craquer et nous aurons qu'à nous baisser pour ramasser les morceaux et emporter la mise.