LC 2011

Dans le Nil Bleu coulent des larmes ...de crocodile !


Lamine Al Bérir ! Malaise feint ou larmes de crocodile du Nil bleu ? suite à l'agression de l'arbitre algérien ! (Photo GoanSport))
Lamine Al Bérir ! Malaise feint ou larmes de crocodile du Nil bleu ? suite à l'agression de l'arbitre algérien ! (Photo GoanSport))

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Nous sommes allés sur de multiples terrains, nous autres Sang et Or, depuis un certain 16 Juillet. Des stades de Feu, des Enfers, des Chaudrons mais jamais à un Cimetière... Ce fut fait hier. Sauf que la presse soudanaise s'est perdue dans ses papiers et s'est trompée sur l'identité du défunt.
J'ai reçu un faire-part et je me suis moi aussi rendu pieusement, humblement au lieu de rendez-vous, craignant pour ma vie, et le devenir de mon âme. Rendez vous compte ! On ne me promettait rien de moins que des funérailles luxueuses, drapé dans un linceul de soie bleue azur !!!

Une vague bleue humaine a submergé lez hauteurs du Cimetière d'Oum Dourman. Ils disaient tous que ce ne serait qu'une formalité : LE Sang et Or est surévalué, surtaxé et ... qu'ils n'en feraient qu'une bouchée des agnelets de Bab Souika. Jamais l'Espérance n'avait battu un club soudanais chez lui. A la fosse commune du Cimetière d'Oum Dourman. Mes mains tremblaient et mon coeur battait la chamade...

La veille déjà, un autre rescapé de notre poule a eu toutes les peines du monde à venir à bout d'un Eléphant, un pachyderme sur la défensive sans vouloir faire un jeu de mots facile. Hé Oui !!! il était Bleu lui aussi. Et il a fallu une énormissime erreur de dernière minute, une bévue inappropriée et hors de propos aux moments ultimes d'un match à sens unique, mais un match tactique et rigoureux. Une perte de concentration fatale. Une faute minime aux conséquences imprévisibles. Une balle arrêtée qui mit fin à des mois d'invincibilité du mastodonte de Aba.

Pour nous, le cours des choses et le menu des festivités furent d'une toute autre nature. D'abord, nous étions sensés être le mouton du sacrifice, puisque nous étions en déplacement. Nous étions conviés sur un terrain ... un champ de patates. Et c'était la moindre des choses, car que vaut un rôti d'agneau, non agrémenté d'un bel un assortiment de patates dorées ???...

Nos hôtes furent surpris, de même toute la foule de convives présente à la Mère Dourman, par des tunisiens empressés, affamés et déterminés, des jeunots passant toute de suite à table, sans autre forme de procès aucune, et en se servant sans vergogne comme s'ils étaient chez eux c'est à dire à domicile... On n'eut même pas le temps de compléter les formalités et les présentations d'usage, le temps imparti à l'observation, que la messe fut dite et les carottes déjà cuites. Ni cérémonies ni salamalecs... Aucun savoir vivre ces espérantistes !!!

Deux d'entre eux en particulier qui ont failli à tous les devoirs et les conventions : Un certain Yannick et un petit Youssef. Ils eurent un premier essai précoce et infructueux, suivi à quelques secondes d'un second qui est resté au travers de la gorge de ces messieurs, occupés qu'ils étaient à discuter poliment, cependant ces deux énergumènes sang et or en profitaient pour se glissér lestement et subrepticement dans leur dos. Tel les fameux cavaliers du Bouzkachi afghan déposer la carcasse du mouton dans l'embut d'un Moez Mahjoub hébété et incrédule. Des manières de voyous que de fausser compagnie à ces hôtes si tôt dans la soirée se faufiler entre deux ainsi et aller marquer sans demander son reste...

Non contents d'un tel méfait, leurs complices et acolytes prirent carrément possession des prémices au nez et à la barbe de soudanais qui erraient comme médusés par tant de combativité et de valeur. Une ruche d'abeille qui grouille et empêche tout mouvement, toute velléité offensive, toute organisation raisonnée de l'adversaire. Consignes apprises et appliquées à la lettre. Des goujats ces tunisiens, mais des goujats disciplinés concertés et concentrés, mus par une détermination sans faille... Esprit estampillé, breveté Mâaloul... Aaaah... Celui là !!!!

Ce fut ainsi durant deux heures de calvaire sans fin. Dépité, contrarié le maître des cérémonies le sieur Lamine Al Bérir fut contraint de se démettre de son sang froid et à commettre l'impardonnable en agressant physiquement l'homme en noir dans les vestiaires. Ceci explique la reprise tardive des débats après le repos.
Telle attitude, nous l'espérons ne sera pas sans conséquences et sans rétribution en vue du match retour.

En tout état de cause, tel est pris qui croyait prendre et l'agneau s'est joué des chausse-trapes du loup bleu. Les vagues bleues prévues, ou les vaguelettes se brisèrent sur des falaises solides conçues par un maître tacticien du nom de Mâaloul. Un coffre fort digne des voûtes genevoises. Cet homme a fait couler des larmes bleues sur le lit du Nil Blanc. Le Khartoum de Haytham Moustapha s'est réveillé ce matin groggy et les yeux dans les pneus.
Mouchi qui avait prononcé tant de mal du Pourpre Safrané est resté impavide, désabusé, surclassé qu'il était tactiquement, physiquement et sur tous les plans techniques. Il est aujourd'hui aux arrêts et au chômage forcé. Il a vendu la toison d'or du bélier, doyen de Bab Souika bien avant de l'avoir immolé.

Rendez vous est pris tout de même pour un autre festin, à Tunis cette fois. Gageons tous que Nabil fera en sorte que ce sera la curée. Le coup de grâce. Cette fois-ci ce sera vraiment la mise à mort du taureau et les protagonistes entreront en lice dans un véritable Cimetière ... Et puisqu'il de public il n'en sera point, donc il n'y aura aucun témoin ... Ni pleureuses, ni larmes bleues de crocodile du Haut Nil ...