LC 2011

L'Espérance à la croisée des chemins !


Oussama Darragi inscrivant le penalty de la victoire face au Wydad AC en Ligue des champions arabes, le 21 mai 2009 à Radès. (Photo CHALA)
Oussama Darragi inscrivant le penalty de la victoire face au Wydad AC en Ligue des champions arabes, le 21 mai 2009 à Radès. (Photo CHALA)

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L'équipe s'est envolée jeudi en direction de Casablanca, avec tout son effectif africain et ses titulaires au grand complet, à l'exception de son métronome Traoui, qui purge une peine de suspension, et Banana qui doit rejoindre le groupe venant de Colombie. Certes, il ne fait pas partie des plans de Maâloul mais il est toujours bon de réunir toute la famille espérantiste lors de tels voyages périlleux. C'est toujours bon pour le moral.

Les derniers résultats sont bons. Victoire méritée de la force de caractère du groupe, et de la sagesse tactique de son coach contre un rival formidable. L'équipe occupe la pôle position de sa poule et le moral est au beau fixe. Tous les indicateurs sont au vert, et toutes les conditions sont réunies, psychiques et matériels pour aller faire un bon résultat.

Les déclarations du coach et de certains joueurs clés sont à l'optimisme, tempéré d'une méfiance à l'égard d'une formation marocaine en pleine forme, et que ses derniers résultats mettent les vents en poupe.

Notre coach a dû faire passer le message à ses joueurs de l'importance de l'enjeu et la prise en conscience de la difficulté de la tâche qui les attend à Mohammed V. Il s'agit surtout et avant tout de ne pas commettre la même erreur que celle commise lors du premier match à Alger. Partir la fleur au fusil et laisser partir des points en pure perte pour le regretter après.

Nos points forts

Il est vrai que l'effectif récupère trois joueurs clés par rapport à l'édition Ahloui :

- Korbi l'homme aux quatre poumons, qui se doit d'être vigilant devant une défense renforcée par l'apport de la toute nouvelle recrue malienne.
- La forteresse Coulibaly, dont l'arrivée est à même de renforcer la stabilité des bases arrières.
- Msakni, l'homme capable de tout et à tout moment, mais qui n'a pas montré toute l'étendue de son talent dans cette compétition. Il se doit de nous rassurer et de se rassurer sur ses capacités. Je ne doute pas que Youssef se doit de sortir un grand match et causer des ravages dans la défense fébrile des wydadi.

Nous sommes presque à mi-parcours et à la croisée des chemins, en bonne voie vers une probable qualification dès dimanche soir. Mais, il ne faut jamais vendre la peau d'un Wydad, il faut le faire reculer, et le forcer à commettre la faute. Et ce dès l'entame du match. Une discipline tactique de tous les instants s'impose donc, pour réaliser un résultat valable. Gagner à tout prix la bataille du milieu, et sevrer de ballons les deux flèches que sont les deux attaquants virevoltants du Wydad.

Al Ahly gagne enfin et nous rejoint au classement !

Sachant que l'autre rival, Al Ahly, a joué et largement battu le petit poucet de la poule à domicile. Une victoire des cairotes qui ne faisait dans nos esprits l'ombre d'aucun doute. Il y a risque en cas de contre performance des nôtres que ces derniers nous passent devant au classement grâce à la différence de buts. Ce qui serait néfaste pour le moral. A mi-parcours on se retrouverait dos à dos avec les ahlaouis, avec le couteau sous la gorge pour gagner les deux matchs consécutifs à Radès coûte que coûte, vaille que vaille. Pour la tranquillité des esprits et pour envisager ces deux rendez-vous sereinement et sans pression, il faut ramener un point au minimum de Casablanca. Mais le coach serait inspiré de convoiter les trois points, ainsi l'EST sortirait du virage en tête et entamerait l'ultime grande ligne droite la tête hors de l'eau.

Avec sept points supplémentaires dans notre escarcelle, et onze au total, nous pourrions aller au Caire et faire face à l'Ogre africain avec moins de pression sur les épaules. Valider notre billet de qualification pour les quarts de finale dans de telles conditions ne serait qu'une formalité.

Les erreurs à éviter

Notre seule chance de nous en sortir, réside dans la nature intrinsèque de la «Dawla Tarrajiya». Et je m'explique : Lors des moments les plus difficiles, l'EST a toujours su serrer les coudes, éviter les écueils et docker son paquebot dans un havre de sécurité.

Nous demandons d'abord à nos joueurs de faire bloc autour de leur jeune capitaine et mettre le paquet pour passer ce cap et ce palier difficile. Discipline, concentration, sérieux, abnégation et sacrifice au profit du collectif, et pour le bien du club. Un petit effort supplémentaire, leur est demandé après tant d'efforts déjà consentis tout au long de cette longue et pénible saison. Un sursaut de leur sens de l'honneur et l'amour du maillot prestigieux qu'ils défendent pour passer ce goulot de bouteille étroit, ce viaduc dangereux et ces circonstances exceptionnelles.

L'EST a prouvé par le passé qu'elle sait voyager, gagner même et surtout à l'extérieur. Elle n'avait cessé de le faire en Ligue 1 la saison écoulée et même en Champions League, sauf à deux reprises : Une contre l'ASPAC et l'autre face au MC Alger.

Ce sont les deux erreurs fatales à ne pas commettre face au Wydad ce dimanche. Croire ne serait-ce qu'une seconde avant le sifflet final que le match est plié ou que l'affaire est dans le sac. Les hommes en sang et or devront être conscients que ce ne sera jamais facile de confronter des marocains, survoltés devant leur public. Nous, supporteurs en sommes convaincus tout autant. Ce que nous demandons à tous c'est : du professionnalisme, de la concentration, de l'application. Même pas du grand jeu. Juste un match sérieux.

Le statut d'outsider nous convient et nous va comme un gant, compte tenu du potentiel offensif de l'adversaire. Il ne faut pas laisser ni courant d'air, ni boulevards face à ses attaquants. Le maître mot, ne jamais sortir à couvert. Mais la défense de l'opposition est faible et commet des erreurs multiples sur les côtés, comme en sa charnière principale. La preuve le nombre de buts qu'elle encaisse. Il suffit qu'elle en commette une ou deux face à notre attaque. Et que la nôtre tienne toutes les portes closes.

Il faudra surtout faire attention à stopper cette fièvre jaune, cette épidémie des cartons qui touche 8 titulaires de notre effectif. Alors fautes tactiques à au moins 40 mètres de nos buts, et aucune réaction face aux provocations !

Certes, le résultat est très important, mais n'est pas déterminant pour la qualification. Ce ne sera jamais facile, mais ce n'est pas du domaine de l'impossible !

Dieu daigne être avec toi et guider tes pas «ya Tarraji» !