Au printemps dernier, l'ancien bureau fédéral a enfin présenté sa démission sous la pression des médias et de l'opinion publique en général. C'est que notre football est devenu un malade chronique depuis belle lurette et l'ancien bureau n'a rien fait pour le soigner. Et voilà qu'un nouveau - ancien - bureau débarque, élu démocratiquement pour une fois en Tunisie; puisqu'il y avait deux listes, on ne va pas tergiverser sur le mot démocratique, car on va faire le dupe et croire à cette démocratie. Les avertis de notre foot, et ils sont nombreux, Dieu merci, savent que c'était une démocratie de façade et que cette liste a été appuyée dans les coulisses devant une autre qui ne faisait pas le poids. Les quelques poids lourds de notre sport et qui pourraient à la rigueur essayer de nous faire sortir de ce marasme ont été exclus bien avant. Ceux qui osent et veulent rebâtir notre football sur des bases solides font peur et ne sont pas les bienvenus. Mais tel n'est pas notre propos, on ne va pas chercher aujourd'hui le pourquoi.
Ce nouveau - ancien - bureau nouvellement élu, il est ancien parce que la majorité de ses membres appartiennent à l'ancien bureau décrié par tous et le nouveau président n'est autre que l'ancien président de la ligue petite sœur de notre chère fédération et on sait tous les déboires de cette ligue et ses décisions anachroniques. Ce bureau a commencé très mal son mandat, il a recruté, après mûre réflexion un entraineur national loin de faire l'unanimité, il a entamé sa saison par une défaite honteuse de notre équipe nationale face à un inconnu, le Botswana, et a laissé le calendrier de la nouvelle saison établi par l'ancienne fédé alors que tout le monde trouvait ce calendrier très bizarre notamment avec trois arrêts alors que la saison venait à peine de commencer.
On ne va pas énumérer les fautes commises jusqu'à ce jour par l'équipe de M. Hafsi, mais on va seulement parler de deux sujets.
L'affaire Chéhoudi
Si j'ai choisi cette affaire parmi tant d'autres, c'est parce que c'est une première dans l'histoire des différentes fédérations. Des gaffes, on en a vus depuis la nuit des temps, mais qu'un président de fédération s'immisce dans un contentieux entre deux clubs alors que l'affaire a pris le chemin des instances juridiques, c'est du jamais vu ! Un litige que M. Hafsi a voulu régler soit disant à l'aimable alors que l'affaire ne concernait plus uniquement les deux protagonistes, mais concernait aussi deux autres clubs qui s'étaient estimés lésés par la décision d'accorder la licence étoilée à Chéhoudi, en l'occurrence l'Espérance Sportive de Tunis et le Club Sportif d'Hammam-Lif. Et contre toute attente, M. Hafsi a enlevé sa veste d'un président de fédération censé être neutre et au dessus de la mêlée pour une autre de médiateur, voir de «samsar» avec un parti pris évident, pour régler ce litige, financièrement puisque l'affaire était conclue à coup de millions au détriment des deux autres clubs et surtout au détriment de l'éthique sportive ! Et le malheur, c'est que notre fédération est fière de cette médiation et elle le crie sur tous les toits. Quel professionnalisme !!
Le masochisme de notre fédération
On passe à l'affaire qui a bouleversé et bouleverse encore tous les protagonistes de notre football, sauf bien entendu nos chers membres fédéraux.
Vous avez tous deviné de quoi il s'agit, ce sont les rencontres disputées en pleine canicule et en plein milieu de Ramadan. Avouez que c'est inhumain, cruel, atroce, à la limite odieux et abominable, pire c'est tortionnaire, pervers voire sadique. Bref ! c'est du masochisme.
On a entendu depuis des années, qu'on n'allait plus jouer au mois de Ramadan, que notre climat ne nous permettait pas de commencer notre championnat au mois de juillet, foutaise…. Même en Europe, ils commencent plus tard leurs compétitions, pourtant ils disputent en moyenne plus de 60 rencontres par saison. Et nous, avec 30 rencontres entre championnat et coupe, on trouve le moyen de débuter la saison en plein été avant "Aoussou". Pire ! On fait jouer nos journées en pleine canicule à 16h00, c'est carrément du délire. Pour revenir à l'Europe, il y a eu une grande désapprobation quand deux rencontres se sont déroulées à 17h00 dans le championnat français. Dans les compétitions chez nos voisins ou au Moyen Orient, jouer le soir en nocturne est très courant. Chez nous, rien ne va plus, c'est à 16h00 et que personne ne rouspète et même si on le fait, on peut toujours causer, la fédération ne peut à la limite que nous avancer des raisons souffreteuses.
Jouons leur jeu et analysons leur raisonnement. La fédération avance trois arguments :
On joue en Juillet pour permettre à nos représentants dans les compétitions africaines d'avoir des rencontres dans les jambes.
On joue dans la journée pour traiter tous les clubs de la même manière, puisqu'il y a des clubs qui ne disposent pas d'éclairage dans leurs stades.
Et surtout on ne joue pas le soir ou la nuit pour des raisons de sécurité selon des ordres qui nous dépassent.
Avouez que se sont des alibis qui feraient ricaner n'importe quel citoyen tunisien, tellement c'est pathétique. Moi je dis qu'ils nous prennent pour des débiles ou alors pour des moins que rien.
Sans entrer dans les détails, si les raisons sécuritaire sont tellement primordiales, pourquoi joue-t-on les compétitions africaines en nocturne ? Pourquoi les festivals qui drainent des milliers de personnes se terminent-ils après minuit ? Est-ce que notre fédération n'est finalement pas indépendante ? Est-ce qu'elle n'a pas son mot à dire ?
Les coupes africaines se jouent généralement la nuit, car c'est la volonté des sponsors et des télés qui font pression sur la CAF. Celle-ci use de sa force pour dicter ses lois aux fédérations qui doivent se soumettre pour laisser jouer le soir en été car il en va de la participation de leurs clubs à ses compétitions, c'est aussi simple que cela. Chez nous, notre fédération est loin d'être souveraine, elle se fait petite et ne se soucie guère de l'intérêt des clubs qui lui sont affiliés et qu'elle est censée défendre. Elle ne peut prendre aucune décision primordiale. Ah ! J'ai oublié, elle a pris une décision ô ! combien importante pour l'avenir de notre football : Les présidents de clubs ne peuvent plus s'asseoir sur les bancs de remplaçants ! Comme si notre football va décoller grâce à cette décision absurde et sans valeur ajoutée; plus ridicule que ça, on meurt ! Et même cette décision, croyez-moi, elle va la mettre dans la poubelle une fois l'automne arrivé. Il suffirait d'un coup de gueule d'un ou de quelques présidents de grands clubs pour l'enterrer vite fait. On voit donc que la raison de sécurité ne tient pas la route.
Pour l'égalité de tous les clubs, c'est encore une explication plus risible, qu'on le veuille ou non, il y a une différence entre les 14 clubs de la ligue 1. Le professionnalisme existe depuis plus de 10 ans et dès le départ, on a incité les clubs et leurs régions à équiper leurs stades avec un éclairage nocturne. Cela n'a pas été fait par quelques régions et elles ne sont pas nombreuses, les autres disposent d'éclairage dans leurs stades et on ne voit pas pourquoi les pénaliser.
Il serait donc fallacieux de continuer à berner le public sportif; notre fédération, celle qui a commencé son mandat par des discours tape à l'œil, est à l'image de ses prédécesseurs; elle préfère ménager le choux et la chèvre, travailler dans les coulisses et contenter les puissants du monde sportif. On a l'impression qu'elle est en train de suivre la politique de sa devancière, c'est malheureux de le constater, mais on n'est pas sortis de l'auberge...
Constat
Les bureaux fédéraux se succèdent et se ressemblent
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