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La victoire gage de sérénité


Le onze sang et or aligné contre l'US Monastir, le 16 août 2009. (Photo CHALA)
Le onze sang et or aligné contre l'US Monastir, le 16 août 2009. (Photo CHALA)

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L'Espérance a beau être le champion en titre en Tunisie et dans le monde arabe, elle a beau avoir plus que 15.000 abonnés et disposer d'un public hors normes, une seule défaite, somme toute logique au vu de l'état d'avancement de la préparation tronquée d'avant-saison, peut faire que le doute s'installe et que le navire chancelle. Et si on y ajoute les dissensions internes et les problèmes personnels, parfois même familiaux, qui s'invitent dans la vie du club, le constat ne pouvait être que quelque peu amer ! Dans ce contexte morose, la victoire à Monastir revêtait une importance particulière. Non pas sur un plan comptable, la saison ne faisant que commencer, mais il n'y avait que les trois points qui pouvaient permettre à l'équipe de continuer son travail en toute quiétude lors de la prochaine trêve forcée.


Comme d'habitude

La période est donc propice au doute, on l'a dit. Et c'est surement pour cela que le coach Benzarti a décidé de s'appuyer sur des certitudes. L'équipe entame le match avec la même composition et le même dispositif tactique qui lui ont permis de remporter l'exercice écoulé. Et les bonnes habitudes acquises l'année dernière n'ont pas tardé à réapparaitre. Les Sang et Or entament le match tambour battant et ne tardent pas à ouvrir la marque. Korbi, Eneramo et Bienvenu sont les meilleurs sur le terrain et c'est grâce à eux que la partie se décante.

La suite est tout aussi classique, on dirait un copié/collé du milieu de la saison dernière, car l'Espérance a perdu sa solidité défensive. Et lorsqu'Eneramo, pourtant brillant, rate l'immanquable, la réussite change de camp. Les «Usémistes» égalisent pendant que Abdi cafouille son football et dégage mal. Mejri, quant à lui, a du retard à l'allumage : le tir d'Essifi a beau être puissant et brutal, il n'en était pas moins tout à fait « inarrêtable ». L'USMo revient dans le match et les choses se corsent.


La réponse de Korbi aux défaillances physiques et individuelles

L'Espérance réagit juste après le but Bleu et Blanc, mais au fil des minutes, elle accuse le coup. Darragi et Msakni sont l'ombre d'eux-mêmes et la manœuvre offensive s'en ressent. Le jeu n'est pas fluide et la fatigue fait son apparition. Pourtant, si l'équipe n'a jamais lâché, c'est grâce à un joueur qui s'est illustré. Hier, Khaled Korbi a été phénoménal, il a été la locomotive de l'équipe et il a crevé l'écran. À la récupération, à la passe, au tir, au dribble, au débordement et au centre, il a excellé. Une performance digne d'être grandement saluée. D'ailleurs, c'est Korbi «cœur de lion» qui est à l'origine du but salvateur, un centre millimétré qu'Eneramo reprend majestueusement, de la tête, dans les filets. Ouf, quel soulagement, la victoire est là ! L'essentiel est fait et ce n'était pas évident, car l'adversaire était motivé et performant !


Guirat, Dimanche Sports et le professionnalisme égaré

La Moviola est un exercice délicat et controversé, nous l'admettons. Difficultés d'interprétation, angles ardus et caméras mal placés ; autant d'obstacles à un bon jugement. Mais de grâce, ne prenez pas les gens pour des écervelés. Que peut-on penser lorsque pour juger l'action du penalty sur Darragi, on se contente d'images éloignées alors qu'au direct, on a vu l'action sous un angle rapproché ? Et à Guirat de s'exclamer : « d'ailleurs, le joueur n'a pas protesté ! ».

Joueurs, sachez-le, dorénavant si vous ne pleurnichez pas, ne criez pas, ne contestez pas, votre droit ne sera pas reconnu ! Belle leçon de fair-play que nous enseigne là, la lecture à la Guirat ! Le penalty y était, mais cela n'est pas le plus important. On aurait vu l'action sous l'angle approprié, on aurait conclu à un problème d'interprétation, de vision, d'objectivité ... peut-être !

D'ailleurs, si le même Guirat omet de commenter l'agression de Ben Belgacem sur Korbi, sanctionnée uniquement par un carton jaune, voire le but annulé à l'Espérance en seconde mi-temps, c'est sûrement innocent. Encore un problème de mémoire certainement ! Inutile donc messieurs de vous retrancher derrière le fanatisme et la subjectivité des uns et des autres pour vous dédouaner. Car là, vous avez la réponse à vos questions. Si on met en doute votre crédibilité et votre sincérité, c'est que vous manquez de professionnalisme et d'objectivité. Ce n'est pas la peine de vous étonner !


Des renforts nécessaires

La victoire face à l'USMo est surement bénéfique. Grâce à elle, l'équipe va pouvoir négocier la mini-trêve à venir avec un maximum de sérénité. Cependant, cette victoire ne doit pas nous tromper, car l'Espérance n'est pas encore au point. Certes, au fil du temps le physique s'améliorera et les automatismes se perfectionneront, néanmoins, le constat est évident : l'Espérance manque terriblement de doublures et accuse le coup dans plusieurs compartiments.

Espérons d'un autre côté que l'Espérance remettra de l'ordre dans sa maison et qu'elle trouvera une solution à ses propres dissensions. Un peu de bon sens, de diplomatie et d'intelligence seraient la solution. Savoir faire la part des choses et en finir avec le clanisme est-ce si difficile que ça ?

Pour clore, et à l'approche du mois de Ramadan, le Bureau Directeur devra faire un grand effort d'encadrement, car prenons un pari : narguilé, clopes et veillées tardives seront les pratiques privilégiées de nos joueurs préférés (nous y reviendrons !).