LC Arabe

Une leçon apprise et la fête de mise


Le capitaine Kasraoui brandissant le trophée de la Ligue des champions 2008-2009. (Photo CHALA)
Le capitaine Kasraoui brandissant le trophée de la Ligue des champions 2008-2009. (Photo CHALA)

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Ah qu'est ce que ça nous manquait ! L'ambiance des grands soirs, des grandes finales et des grandes consécrations. Stress, anxiété, déception, suspense et délivrance. Que d'émotions ressenties par un public immense.

 

D'aucuns auraient parié sur une nette victoire Espérantiste. Le score du match aller, la supériorité intrinsèque des Sang et Or et le championnat de Tunisie récemment glané, sont autant d'éléments qui confortaient leur vision. Pourtant, cela n'a pas été aussi facile que ça. Une finale, n'est pas une rencontre ordinaire. Un trophée n'est jamais conquis d'avance et il faut souffrir pour le mériter.


La seule vérité c'est la vérité du terrain, c'est ce qu'on ne cesse de répéter. Et c'est ce que ce match nous a remémoré. Au final, l'Espérance triomphe dans la souffrance et apprend une belle leçon.

 

Naïveté mortelle

 

Le foot, ce n'est pas seulement de la technique ou de la tactique. Il ne suffit pas d'être le meilleur pour l'emporter. Face à une équipe truqueuse, tricheuse et agressive, il faut toujours cravacher et savoir s'accrocher. Garder son calme et patienter. Mais surtout, il ne faut surtout jamais laisser l'adversaire entrevoir la lueur d'espoir qui le ferait y croire.

 

Hier soir, le Wyded AC a joué sur ses moyens. Conscients qu'ils ne pouvaient pas s'en sortir en jouant au football, les marocains ont déplacé le débat sur un autre plan. Celui de la roublardise. Simulations, agressions et contestations telles étaient leurs armes de prédilection. Leur stratégie ? Pourrir le match, attendre les derniers instants pour essayer de marquer au moment où il n'est plus possible de répliquer. Atteindre les tirs aux buts était leur objectif affiché. Et cela, a failli marcher ! La jeune équipe Sang et Or s'est laissée piéger et elle s'est embourbée dans un scénario qu'on pouvait pourtant prédire et parer. Manque d'expérience et de ruse. La roublardise n'est pas une qualité qu'ils ont acquise. Toujours est-il que le plan Wydedi a souffert d'une lacune : leur but est venu trop tôt et a laissé à l'Espérance le temps de la réaction.

 

Non, l'histoire n'est pas un éternel recommencement

 

Un adversaire à la portée, une finale aller superbement négociée et une finale retour entamée par un penalty raté. N'est ce pas là un scénario étrangement familier ? Que de mauvais souvenirs, on s'est rappelé. Mais, l'histoire n'est pas un éternel recommencement et le présent est constamment à bâtir. Cette fois-ci, l'équipe a su réagir et marquer. Grâce à son abnégation et à la force de son caractère elle a su s'imposer. Un penalty mérité, parfaitement transformé a suffi à faire notre bonheur. Passons sur la mascarade finale, elle ne mérite pas qu'on s'y attarde. Cette fois-ci, justice a été faite et le meilleur a eu droit à sa fête.

 

Consécrations et construction : une saison de toutes les satisfactions

 

En fin de compte, la saison se termine de la plus belle des façons. L'Espérance a glané les trophées qu'elle convoitait le plus. Mais aussi, et surtout elle a bâti une équipe capable de tous les exploits si elle continue sur la même voie. Une équipe qui a appris une belle leçon : une finale continentale ou régionale ne se donne pas, elle s'arrache. Une leçon qui lui servira sûrement pour les prochaines échéances qui s'annoncent autrement plus ardues.

 

Aujourd'hui place à la fête et à la joie. On savoure une saison réussie où on a battu les meilleurs clubs régionaux. Demain, l'heure sera au travail et à la poursuite de la construction. L'année prochaine l'Espérance sera attendue au tournant, ça sera l'équipe à battre ou à abattre. Confirmer sera autrement plus dur que ce qui a été fait. Pour ce, les lacunes il faudra combler et l'équipe il faudra renforcer, et nous faisons confiance à ceux qui ont réussi jusque là à créer cette équipe que nous affectionnons.

 

S'il n'est pas dans nos habitudes de jeter des fleurs ou de flatter qui que ce soit. Il nous sera permis de déroger à cela pour une fois. Le président Hamdi Meddeb est à remercier pour ce qu'il a fait depuis qu'il est à la tête de notre club bien aimé. Il s'est offert au club corps et âme et nous a touchés par sa sincérité et sa dévotion pour ses couleurs de prédilection.

 

Bien sur que tout n'a pas été parfait, des erreurs ont commises et les approximations ont été de mise. Mais le bilan est aujourd'hui impressionnant. Des triomphes à la pelle et une équipe d'avenir a été bâtie ; preuve de la qualité du travail qui a été fourni.

 

Savourons, apprécions ses moments privilégiés car demain nous attend avec son lot de difficultés et d'obstacles. Mais aujourd'hui nous pouvons appréhender l'avenir avec optimisme et sérénité car demain sera plein de triomphes et de consécrations !