LC Arabe

Au bout du suspense, la qualification !


Wajdi Bouazzi lors du match face à Al Ahly de Tripoli, le 29 octobre 2008. (Photo CHALA)
Wajdi Bouazzi lors du match face à Al Ahly de Tripoli, le 29 octobre 2008. (Photo CHALA)

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Contre Al Ahly de Tripoli, ce fut un match poignant, haletant, intense, palpitant, émouvant, déchirant, dramatique et même cruel à la fin, mais au bout du compte, ce fut une très belle qualification. L'Espérance passe donc au prochain tour au forceps et sa place aux huitièmes de finale de la Ligue des Champions arabe a été gagnée haut la main et méritée à plus d'un titre.

Il faut revenir bien loin pour retrouver une qualification aussi méritoire, avec une Espérance aussi fringante et conquérante à souhait. Elle aurait même pu donner une raclée à l'équipe libyenne, sans que personne n'ait eu à piper un mot. Pourtant, Al Ahly de Tripoli a évolué chez lui, devant 80'000 spectateurs en folie, ou dites plutôt en furie, tellement les Sang et Or ont dominé le match de bout en bout, avec un ascendant plus grand en première période.

Pour une fois, notre équipe a dominé le milieu de terrain. Elle a asphyxié l'adversaire en l'acculant à jouer dans sa propre zone et en limitant toutes ses velléités offensives. Mais malheureusement devant, notre attaque, pourtant le point fort de l'équipe ces derniers temps, s'est montrée trop maladroite en ratant des buts tout faits, nous contraignant à aller jusqu'aux tirs au but stressants et angoissants à la manière hitchcockienne. Et heureusement, cette fois, que les dieux des stades ont été justes, offrant la qualification aux plus méritants. Nous sommes bien loin des performances du match aller et de la double confrontation contre l'A.S. Kasserine. Hier, nous avons vu une autre équipe, celle que nous voulons toujours voir - mais avec des buts marqués en plus - et qui fait plaisir à tous les espérantistes, voire à tous les puristes du football.

Ceci dit, le match d'hier confirme, si besoin est, que la volonté, la rage de vaincre, mais aussi le mental, comptent pour beaucoup dans la réussite d'une bonne prestation. Ce serait naïf de prétendre que De Moraïs a tout changé en l'espace d'une semaine, voire que les joueurs ont appris leur leçon en si peu de temps, mais quand on est motivé et bien préparé et quand surtout le physique est au point, une équipe peut faire des miracles sur un match. Après tout, il faut raison garder, du travail, beaucoup de travail, reste à accomplir pour voir l'équipe reproduire la même performance match après match, alliant le résultat à la manière. Mais nous devons bâtir sur la performance d'hier, en apportant quelques retouches durant le prochain mercato, mais surtout en assurant une ambiance et des conditions de travail qui permettent aux uns et aux autres de donner le meilleur d'eux même.

La paire De Moraïs-Kanzari doit bien entendu améliorer le rendement collectif de l'équipe dans ses trois compartiments, mais doit aussi s'occuper de chaque joueur avec un travail spécifique pour améliorer leurs qualités et minimiser leurs défauts. En effet, ça fait mal au coeur de voir, par exemple, un bûcheron comme Tayeb, au four et au moulin, disputant toutes les balles ou presque, présent tant en défense qu'en attaque, dominant adversaires, voire même partenaires, mais gâchant des ballons faciles, en faisant un dribble de plus ou un geste superflu.

La principale satisfaction du match d'hier, outre la volonté et la rage de vaincre, a été sans conteste la condition physique impeccable de tous les joueurs sans exception. Et dire que tout ce beau monde a dans les jambes 120 minutes de jeu disputés il y a à peine trois jours. Cela ne peut que nous tranquilliser quant au travail du tout nouveau jeune préparateur physique, car si tout le monde a réussi les tirs au buts, c'est entre autres que la fraîcheur tant physique que mentale a été au rendez-vous. Et s'il y avait un point que l'on pouvait reprocher au niveau de la gestion du match, ce serait le non remplacement de Kasraoui par Mejri juste avant l'exercice des tirs au buts, puisque l'ex hammam-lifois est, à mon humble avis, bien plus costaud et surtout plus affûté dans ce genre de situation, et ce, malgré le retour en forme de Kasraoui.

Un grand bravo les gars, vous nous avez régalés hier soir! Et malgré le froid qui a sévi sur Tunis, les cafés ont retrouvé, le temps de ce match, l'ambiance des nuits de ramadan et, ma foi, tous les espérantistes ont dormi la nuit dernière avec le coeur bien chaud et l'esprit bien tranquille.