L’Espérance de Tunis a bouclé sa première Coupe du Monde des clubs nouvelle formule avec honneur. Sans faire de miracle, le club sang et or a montré un visage digne de son histoire et de ses valeurs, dans un tournoi relevé où peu le voyaient briller. Retour sur une aventure américaine marquante à plus d’un titre.
Un bilan globalement satisfaisant
À l’heure des bilans, une impression générale domine parmi les supporters et les observateurs : l’Espérance a été à la hauteur, sans pour autant créer de sensation. Une prestation honorable, voire encourageante, au regard du contexte dans lequel elle a été réalisée. Contrairement à d’autres clubs arrivés avec des effectifs renforcés, des staffs étoffés et une préparation ciblée, l’Espérance s’est présentée au Mondial sans plan spécifique ni recrue dédiée. Dans ce contexte, la performance prend une autre dimension.
Comparée aux autres représentants africains et arabes, l’équipe espérantiste s’en est bien sortie, tant en matière de jeu que de classement final. Elle a su tirer son épingle du jeu dans un environnement hautement compétitif.
Opposée à des géants du football mondial
Face à Flamengo, puis Chelsea, deux géants planétaires, les Sang et Or n’ont pas démérité. Les deux défaites enregistrées sont logiques, mais elles n’ont en rien entaché l’image du club. Loin d’être ridicules, les prestations ont été cohérentes, avec des phases de jeu intéressantes et une combativité à toute épreuve.
Mais le véritable moment de gloire reste la victoire face à Los Angeles FC, à Nashville. Une victoire pleine de panache, acquise au mental et dans le jeu, qui a relancé tous les espoirs. Après une première sortie honorable mais infructueuse contre Flamengo, ce succès face à l’équipe hôte a changé la donne. Il a replacé les Sang et Or dans la course à la qualification, avant une ultime confrontation décisive face à Chelsea. L’Espérance a alors cru à l’exploit, et son public avec elle. Ce deuxième match, bien plus qu’un simple résultat, a prouvé que le club avait sa place sur la scène mondiale.
Un goût d’inachevé pour les plus exigeants
Évidemment, les attentes autour de l’Espérance sont toujours élevées. Ce club, forgé dans l’excellence, est habitué à viser plus haut. Pour certains, cette campagne laisse un goût d’inachevé. Une préparation insuffisante, l’absence de renforts ciblés dès le mercato hivernal et un manque d’ambition assumée ont peut-être privé l’équipe d’un parcours plus profond. Dans une compétition aussi dense, chaque détail compte.
Des individualités qui se sont révélées
Sur le terrain, tous les joueurs ont répondu présents, avec sérieux et abnégation. Certains se sont particulièrement distingués. À commencer par Youcef Belaïli, véritable leader technique et émotionnel, toujours décisif dans les moments clés. À ses côtés, des joueurs comme Ogbelu, Ben Hamida, Ben Ali ou encore Ben Saïd ont brillé, rappelant à tous que l’Espérance sait faire émerger des talents de premier plan.
Un public d’exception, à la hauteur de sa légende
Mais s’il y a bien une fierté unanime à retenir de ce tournoi, c’est celle du public. Le douzième homme n’a jamais failli. Par dizaines de milliers, les supporters espérantistes ont envahi les villes américaines, de New York à Detroit, de Philadelphie à Nashville. Leur passion, leur discipline et leur ferveur ont fait sensation. Nul autre club n’a été soutenu de la sorte, nul autre peuple n’a su imposer autant de respect. L’Espérance n’a pas seulement représenté la Tunisie, elle a porté haut les couleurs de toute l’Afrique et du Monde Arabe.
Une sortie qui ne passe pas inaperçue
Le comble du succès paradoxal ? Le sentiment de vide exprimé par les observateurs à la sortie prématurée de l’Espérance. La FIFA, les médias et même les supporters neutres ont regretté l’élimination d’un club qui avait donné un souffle particulier au tournoi. Un club qui a attiré les foules, les caméras, et offert du jeu et du spectacle dans les gradins. Un club qui a contribué, à sa manière, à la réussite de cette première édition élargie.
Rendez-vous en 2029 ?
L’Espérance a-t-elle marqué des points pour l’avenir ? Si l’on en croit les commentaires des observateurs, et même les déclarations officielles, notamment celles du président de la FIFA Gianni Infantino, le vœu de revoir les Sang et Or en 2029 est bien réel. Reste au club à construire intelligemment ce futur, en tirant les leçons de cette première.
Des leçons pour l’avenir
Cette première participation à la Coupe du Monde des clubs nouvelle formule restera comme un jalon important dans l’histoire de l’Espérance. Elle a permis de mesurer l’écart avec l’élite mondiale, tout en prouvant que le club pouvait exister à ce niveau. Mais elle a aussi mis en lumière ce qu’il reste à construire pour franchir un cap : une stratégie plus ambitieuse. Si l’Espérance veut un jour prétendre à mieux que des prestations honorables, elle devra se donner les moyens de ses ambitions. Le chemin est encore long, mais cette édition 2025 pourrait bien en être le point de départ. À condition de ne pas en rester là.