L’arbitre de la rencontre, Mehdi Abid Charef, a été la triste star de la rencontre. Et pour cause ! Ses décisions très douteuses, contestées même par les assistants vidéo, ont orienté le résultat du match et ont favorisé une équipe au détriment d’une autre.
La rencontre bascule une première fois à la 34e minute. Jusque-là physique, le match voit les joueurs tunisiens bien verrouiller le jeu empêchant les Égyptiens d’avoir ne serait-ce qu’une seule occasion sur les cages de Ben Chrifia et c’est ces mêmes joueurs de l’Espérance qui sont tout proche d’inscrire le premier but de la rencontre par Khnissi à la 20e. Sur une passe de Walid Soliman dans le dos de Chamseddine Dhaouadi, Azarro devance Ben Chrifia, touche le ballon et s’écroule seul dans la surface. L’arbitre désigne le point de pénalty avant d’être appelé par l’assistant vidéo qui lui demande de revoir l’action. On assiste alors, incrédules, à une scène incroyable où Mehdi Abid Charef passe trois bonnes minutes à se justifier dans son oreillette, gesticulant, mimant un contact inexistant, peut-être du bras, de la main, du genou, les images sont sans appel et montrent le joueur égyptien tombant tout seul, simulant une faute, mais l’arbitre de la rencontre ne veut rien voir, rien entendre, et maintiens sa première décision.
Un but sur pénalty litigieux et voilà le match qui reprend sur les mêmes bases. On est plus proche du 1 partout que du 2 - 0 jusqu’à la 57e et une mauvaise couverture de la défense espérantiste qui laisse Amr El Sulaya inscrire le deuxième but égyptien.
Les Tunisiens qu’on pensait sonnés ont alors repris du poil de la bête et multiplié les incursions dans la surface adverse. Sur une de ces actions, Blaïli lobe le gardien adverse qui le fauche dans la surface, le pénalty est accordé et le même Blaïli se charge de le transformer. 2 - 1, nous jouons la 62e minute et la rencontre est totalement relancée.
10 minutes après le but de réduction du score, l’arbitre décide de s’illustrer à nouveau en accordant un deuxième pénalty inexistant au même Azarro. L’arbitre est à nouveau appelé par l’assistance vidéo pour revoir le ralenti. Les images sont aussi hallucinantes que la décision de Mehdi Abid Charef. On y voit un tirage de maillot du défenseur tunisien Chamseddine Dhaouadi sur Azarro en dehors de la surface de réparation, on y voit aussi un coup de poing prémédité asséné par ce même Azarro au défenseur de l’Espérance et on y voit enfin Azarro s’écrouler seul dans la surface. Et l’arbitre, lui, qu’est-ce qu’il a vu ? Nous sommes en droit à se le demander vu qu’il a décidé de maintenir le pénalty accordé, malgré la contestation des assistants vidéo ! Azarro sentant le juge de la partie bien esseulé dans ses décisions et pensant l’aider, déchire même son maillot à l’abri des regards pour donner une certaine justification à la décision de l’homme en noir ! Incroyable !
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L’arbitre fait partie du jeu, il doit prendre des décisions en une fraction de seconde et l’erreur est humaine. C’est ces constats qui ont poussé l’instance de football mondiale à instaurer l’arbitrage vidéo. Comment explique-t-on alors qu’un arbitre, malgré les ralentis, le temps accordé à la réflexion et l’avis de ses confrères, décide de maintenir une décision erronée ? Les actions des deux pénaltys accordés n’étant pas flagrantes à vitesse réelle, sans la VAR, les erreurs de Mehdi Abid Charef auraient été au moins justifiables, mais là ! Nous ne pouvons plus parler de « bonne foi », la préméditation est claire et le sens des décisions aussi. Tout devient alors suspect. Les cartons jaunes distribués par exemple. Un premier contre Chamseddine Dhaouadi à la 16e minute de jeu, sur sa première intervention défensive et un tacle sur le ballon, qui l’empêchera de jouer la finale retour. Un deuxième contre Franck Kom à la fin de la rencontre et qui le verra aussi rater le match retour. En face, et malgré de nombreuses interventions dangereuses et rugueuses, un seul carton.
Triste soirée donc pour le football africain qu’on pensait définitivement guéri de ses vieux démons après la retraite du tristement célèbre Issa Hayatou, ancien président de la CAF et ancien parrain de tous les scandales qui ont secoué les terrains africains pendant les 29 ans de sa présidence.
Le nouveau président, le malgache Ahmad Ahmad avait montré une volonté de changement et d’épuration, bien aidé, cet été, par l’enquête du journaliste d’investigation Anas Aremeyaw Anas, qui a déclenché une vague de suspension sans précédent contre des arbitres de différentes nationalités, parmi lesquels certains sélectionnés pour officier lors de la coupe du monde de football, pour cause de corruption active.
Le match d’hier a permis de lever le voile sur la médiocrité, sinon la criminalité, de la crème de la crème des arbitres africains, Mehdi Abid Charef étant souvent présenté comme le futur des hommes en noir en Afrique.
Verra-t-on donc la CAF sévir ? Les jours qui vont suivre seront la première véritable épreuve pour Ahmad Ahmad et l’instance africaine. Les décisions qu’ils devront prendre à l’issue du premier round de cette finale donneront le ton et paveront la voie que prendra le football africain dans les années à venir.
Verra-t-on nos terrains assainis ou verra-t-on ressurgir les démons du passé ? La semaine à venir nous apportera certainement les premiers éléments de réponse.