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CAN U17 : Négliger la Tunisie serait impensable

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Il sort de la réunion technique de veille de match à laquelle il vient d’assister. Petit, mince, vêtu d’un survêtement, il vient vers vous avec un petit sourire plein de malice. Il ne porte pas ses 67 ans. Le football conserve.

Il a d’abord été joueur, au CA Bizerte, qui dispute cette année la Ligue des champions Orange, puis entraîneur. Comme joueur il était un sacré buteur, 63 buts en 265 matches, mais il est surtout connu pour avoir été l’entraîneur de quelques-uns des plus grands clubs tunisiens, Espérance, Club Africain et Bizerte, et sélectionneur de l’équipe nationale à plusieurs reprises. L’Afrique, il connaît comme sa poche. Et il est encore présent au Maroc en qualité de directeur technique national du football tunisien. Youssef Zouaoui est membre de la délégation qui conduit les cadets tunisiens à la CAN U17 Maroc Telecom.

La poignée de main est franche, amicale. Dès qu’on lui parle football, son regard s’illumine. «Pour moi», avoue-t-il, «c’est ma passion. Je peux rester des heures à parler de ballon». On sent très vite qu’il porte une affection particulière aux Aiglons de Carthage. «Cela fait trois ans qu’ils sont ensemble au centre national Borg Cedria, à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Tunis. Au départ, nous avions vingt-six joueurs et la presque totalité est toujours là». Hélas l’équipe n’a pas eu à passer par les éliminatoires ce qui l’a privé de matches intéressants. «Heureusement que nous avons eu les matches organisés par l’UNAF (Union de football d’Afrique du Nord) pour tester nos jeunes pousses, dit-il». Quant à savoir ce que fera son équipe à cette CAN U17, Youssef Zouaoui se refuse à tout pronostic. «Il y a trop d’impondérables, le premiers c’est que nous ne savons rigoureusement rien sur les autres équipes. Il n’y a aucun repère possible sur la qualité de leur jeu, sur leur style, sur les joueurs qui sont déterminants».

Quand on entre dans les détails, l’ancien sélectionneur de la Tunisie est disert. Il parle tout à la fois de technique, de tactique, des postes essentiels, «en particulier les deux pivots du milieu de terrain, le pivot tampon et le pivot relayeur». Quand il évoque le rôle des défenseurs, il insiste sur le rôle de plus en plus contraignant des latéraux qui doivent posséder une bonne technique et ne plus se contenter de faire seulement barrage à l’adversaire. «Ce sont des relanceurs qui peuvent, qui doivent être décisifs». Sur chaque ligne sur chaque poste, il pourrait vous expliquer le meilleur placement, la meilleure orientation.

Il vous parle de Barcelone, du Real Madrid, du Bayern de Munich non sans une certaine admiration. «Le football, cela part de très tôt. En ce moment on est concentré sur les moins de 17 ans, mais cela commence bien plus tôt. Les qualités se remarquent très tôt. Ensuite, elles se travaillent pour avancer vers l’idéal, l’alliance d’une technique de haut niveau, de la vitesse gestuelle, de la vitesse de pensée et de l’intelligence».

On était venu parler de la CAN U17 avec un grand ancien Youssef Zouaoui. On le quitte en ayant reçu une belle leçon de football.