Khaled Mouelhi s’en voudra sans doute longtemps. Il avait le but de la victoire au bout des pieds quand l’arbitre siffla un penalty, très contesté par les Togolais qui prendront trois cartons jaunes coup sur coup. C’était le deuxième en faveur des Tunisiens. Le premier, Mouelhi l’avait mis au fond. Le second il envoya le ballon sur le montant droit des buts d’Agassa Kossi. Les hommes de Didier Six avaient ouvert la marque par Serge Gakpé à la 12e minute; les Aigles de Carthage égalisèrent un quart d’heure plus tard par Mouelhi. Grâce à ce partage des points, les Togolais conservaient leur deuxième place derrière la Côte d’Ivoire....
Abonnés aux sorties en catimini depuis leur première participation à une CAN en 1972, les Eperviers auront donc dû attendre leur huitième participation pour vaincre le signe indien. On pensait que dans ce match décisif, ils joueraient la montre en choisissant de se replier derrière mais quand on a du tempérament, on ne se change pas. Et ils ont engagé la partie comme s’ils avaient besoin d’une victoire, déployant une énergie de tous les instants faisant preuve d’une grande vivacité. Devant Floyd Ayité, véritable feu-follet, donnait le tournis à des Tunisiens, trop statiques comme souvent, empruntés, sur la défensive. Car outre Adebayor, il fallait surveiller Floyd Ayité et également Serge Gakpé. C’est d’ailleurs ce dernier qui ouvrira la marque d’un superbe tir croisé de l’intérieur de la surface, dès la 12e minute, après un service en or d’Adebayor le bien nommé. Ce but avait pour conséquence de renforcer les Togolais, maîtres du jeu. A la 28e minute la Tunisie allait revenir à moins que ce soit entrer dans la partie en obtenant un premier penalty pour une faute du défenseur Daré Nibombé sur Walid Hichri. Moulhi ramenait les deux équipes à égalité. Mais fort d’une meilleure différence de buts le Togo était toujours deuxième du groupe D.
Le match restait à l’avantage des Eperviers. Les Tunisiens continuaient d’avancer leur train de sénateurs, rarement en mesure de prendre de vitesse des adversaires bien en place.
Au retour des vestiaires les Togolais seront encore les plus offensifs pendant un bon quart d’heure avant que les partenaires de Khelil Chammam prennent conscience qu’il fallait faire quelque chose. On verra ainsi un bon tir d’Oussama Darragi détourné en corner par Agassa, puis une bonne intervention du gardien togolais sur une frappe de M’Sakni pas au mieux de sa forme après avoir été victime d’une angine et qui manquait de jus. Pourtant les Togolais ne s’en laissaient pas compter avec cette tête sur la barre transversale d’Adebayor, ou encore une action du même sur la quelle ses équipiers réclamèrent un penalty. Il y eut bien penalty dans la minute suivante pour une faute de Jonathan Ayité, le frère de l’autre, qui venait d’entrer sur la pelouse. Mouelhi enverra le ballon sur le poteau ruinant les espoirs des Aigles de Carthage. Dans le dernier quart d’heure la troupe de Sami Trabelsi qui fut capitaine de l’équipe de Tunisie finaliste de la CAN ici-même en 1996 tenta de forcer son destin sans y parvenir.
Les Togolais n’avaient pas volé leur qualification.
En revanche, après l’Algérie et le Maroc, le dernier représentant du Maghreb passait à la trappe. Sur les huit derniers qualifiés figuraient sept équipes de l’Afrique de l’Ouest, Burkina Faso, Cap Vert, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Nigeria, Togo et l’Afrique du Sud, pays organisateur
Obligée de gagner pour se qualifier, la Tunisie est la première à sonner la charge. A la 3ème minute Khlifa est sollicité d’une passe aérienne. Mais le gardien togolais Agassa Kossi remporte le duel aérien de la tête en dehors de sa surface de réparation.