N'Djeng aux prises avec Jomâa au stade du Caire en match de groupe de la CAF Champions League 2011 (Photo : AFP)

Ligue des champions 2012

Al Ahly est là pour nous déposséder. A nous de l'en empêcher !

La voie pour atteindre le Japon passe par deux étapes fatidiques. Deux petites marches, deux pas.... 

Deux petits pas, pour le commun des mortels, mais deux formidables bonds de Tyranosaure Rex pour notre club, selon la formule consacrée des astronautes américains....

La première manche est la plus ardue, mais en même temps elle sera la plus cruciale. Ce n'est plus un marathon de longue haleine, où on peut se permettre une faute, de s'octroyer un temps de répit. Ce coup ci, se sera à quitte ou double, c'est un derby de coupe, et celui qui dégainera le premier, aura toutes ses chances pour le dernier round.  

Nous iront croiser le fer avec le recordman et le doyen du tournoi, et même délocalisé hors de ses murs, et quelque peu édenté et dégarni, il n'en demeure pas moins redoutable et belliqueux.

Ce sera donc Alexandrie! Tout un symbole. La ville fondée par le plus grand conquérant de l'antiquité. Le jeune général à l'armée peu fournie, mais aguerrie qui avait mis en déroute tant d'armées et grâce à son intrépidité, la justesse de ses tactiques et son génie avait assemblé un empire, depuis rarement égalé.

Borg Al Arab Stadium, lieu de la finale aller Al Ahly - Espérance de Tunis. (Photo: Skyscraper City)

Et Borg El Arab, le nouveau phare d'Alexandrie, autre symbole emblématique dans cette lutte fratricide pour le butin africain. Et en dépit du fait que cette enceinte gigantesque ne sera garnie qu'au quart de ses capacités, elle n'en sera pas moins rouge sang de monde, littéralement habitée par l'âme d'un peuple longtemps sevré et affamé de son équipe adulée. Une foule qui fera du bruit, et il faudrait que nous fassions vingt fois plus de boucan que mille, pour espérer faire entendre notre voix dans le chaud chaudron des ahlaouis.

Le Lablabi est la potion magique du peuple de Tunisie, alors forçons sur l'Harissa si cela pourrait nous aider à crier plus haut et plus logntemps. 

Mais trêve de plaisanterie.

A l'heure où les vingt et deux hommes seront alignés pour le début de l'empoignade, les dès en seront jetés. A partir de là rien ne va plus, toute parole ou consigne préalable seraient superflues. Tout dépendra du coup du sort et de la volonté des hommes en lisse. 

Malin qui saurait sortir avec le bon pronostic et les départager. Le match se jouera sur des détails: une seconde d'absence de repère ou de concentration, ou simplement d'une décision de l'homme en noir, ou de son abstinence de décision.  

Quatre vingt dix minutes, en football peuvent s'avérer une équation impossible où les paramètres peuvent être autant multiples qu'intriqués.  

Ce sera la lutte sans merci entre deux chevaliers caparaçonnés, également équipés et bardés de fer et d'acier. Le triomphe et la chance seront du côté de celui qui saura le plus habilement, le plus rapidement  détecter la faille et le point vulnérable de son vis à vis et porter le coup fatal au moment opportun. 

Msakni aux prises avec Fathi, sous les regards de Mouelhi et Jomâa, le 16 septembre 2011, au Caire. (Photo : AFP)

Ce sera une bataille à distance, et un jeu d'échec mortel entre les deux directeurs techniques. Ce sera à celui qui aura plus affiné sa main mise sur ses poulains, le plus ourdi ses armes et ses plans et qui saurait le plus imprimer sa volonté sur le cours des choses, de par ses directives et ses substitutions.

Nous savons que notre coach est un homme à l'expérience éprouvée et que son capital humain est riche et varié. Il aura plus à perdre ou à gagner. Car que l'on le veuille ou non, que nous le revendiquions ou non, nous sommes les favoris, du fait même que nous sommes à la veille de défendre un bien qui nous est acquis. L'adversaire le sait, et il se saignera aux quatre veines pour nous priver de le conserver. 

A nous de l'en empêcher !