Eh oui, les mots me manquent ! (Photo : Le Monde)

L'hebdo des mots (1/2)

Le modèle espérantiste !

Je vais me passer cette fois-ci de l'introduction habituelle ! Oui, les mots me manquent ! Je ne sais plus quoi dire et quoi laisser à d'autres occasions et contextes; et dire que la finale a été gagnée samedi dernier ! Les mots ne manquent toutefois pas aux acteurs du sacre Sang et Or. La preuve ? Une "Hebdo des … mots" en deux parties ! Je vous laisse apprécier les déclarations des coachs et responsables et vous donne rendez-vous dans la seconde partie avec celles des joueurs. En conclusion de cette première partie, un témoignage révélateur de l'algérien Mohamed Raouraoua qui met en exergue "le modèle espérantiste" ! Un modèle susceptible d'être exporté en Algérie pour commencer.

L'introduction a fini par s'imposer ! Bonne lecture et n'oublier surtout pas d'admirer les prises magnifiques de l'inévitable Dr. Mohamed CHALA !

Avant la finale : Le triplé en point de mire !

Nabil Maâloul – CAF Online

«Cela peut même se révéler le match de la vie. Nous avons remporté le doublé national, un doublé historique car c'est le premier après la Révolution des Libertés et de la Dignité en Tunisie. Pour la première fois de l'histoire de l'Espérance Sportive de Tunis et du football tunisien, un triplé inédit peut se concrétiser. D'autres générations pourraient le faire dans l'avenir. Mais ce ne serait pas pareil car cette première fois a un goût particulier. Une saveur exquise. Le sens de l'inédit. De l'insolite. Un truc historique. Voilà pourquoi je ne parlerai pas d'une chance inouïe, mais bel et bien de la chance de la vie».

Maâloul avant la finale : "A penny for your thoughts coach !" (Photo CHALA)

«Le plus important, au-delà de la satisfaction personnelle qu'il génère, c'est que ce triplé historique – prions pour qu'il se réalise – récompenserait l'Espérance et l'ensemble du football tunisien. Nous avons bien travaillé, consenti énormément de sacrifices et rêvé jour et nuit de cette superbe couronne continentale».

«Bien sûr, sur un plan strictement personnel, et sans fausse modestie, je dirais que je demeure convaincu de la justesse de mes idées et de mes choix, jusqu'où je peux arriver. Par le passé, on m'avait mis beaucoup de bâtons dans les roues. On en est arrivé jusqu'à me désigner des arbitres auxquels on recommandait de faire perdre mes équipes. Dieu merci, je n'ai pas abdiqué. Et au final, ma patience a été récompensée».

Hamdi Meddeb – Le Temps

Un Meddeb heureux qui ne tarit pas d'éloges sur le public, l'équipe et les staffs technique et médical ! Un Meddeb qui mérite nos éloges ! (Photo CHALA)

«Bien sûr que je suis ravi de ce sacre que je dédie en premier lieu à ce formidable public qui a répondu à la confiance placée en lui».

«Toute l'équipe est à féliciter au même titre que tous ceux qui ont contribué à ce sacre, à savoir staff technique et staff médical».

«La victoire finale en Ligue des Champions est le couronnement d'un travail en profondeur qui a été entamé depuis voilà quatre ans. Maintenant il ne faut pas s'arrêter en si bon chemin, nous allons persévérer dans l'effort pour maintenir l'Espérance au top».

Hamdi Meddeb – Eurosport Arabia

Nous critiquer? On l'accepte ! Nous poignarder dans le dos ? Inadmissible ! Meddeb taquine les "snipers" du football tunisien ! (Photo CHALA)

«J'accepte qu'on me critique, qu'on nous critique mais pas dans notre dos. Aujourd'hui, nous avons répondu à ces gens. Personnellement, je ne peux leur dire qu'une seule chose : Vous voulez me critiquer ? Faites-le en face. Je suis quelqu'un d'expérimenté et je suis habitué à ce genre de personne».

«Nabil est un grand entraineur. Depuis janvier, il a été critiqué, on a voulu mettre en doute sa capacité à mener à bon port l'équipe. Il a répondu à ces gens sur le terrain».

«Je tiens tout de même à dire que Nabil est en train de faire un énorme travail et qu'avec lui, l'équipe est en train de vaincre et de convaincre».

«L'équipe ? Je ne peux qu'être optimiste quant à son avenir. Le club possède des jeunes talentueux capables de faire une bonne carrière avec les séniors».

Nabil Maâloul – CAF Online

Maâloul : Triplé historique au gout révolutionnaire ! (Photo CHALA)

«Comme je le craignais, la finale retour a été très difficile. Cela confirme qu'une finale ne se joue pas, mais plutôt se gagne. A la mi-temps, il y a eu un relâchement de mes joueurs qui pensaient à tort qu'avec l'expulsion de Mourad Lamssen, les Marocains allaient jeter l'éponge et que le match était plié. J'étais le seul dans notre clan à ne pas avoir trop aimé cette expulsion car à dix, le Wydad allait avoir plus d'envie. J'ai dû insuffler un sang neuf à l'équipe en seconde période. C'est ainsi que j'ai fait entrer Coulibaly afin de neutraliser Keddioui. Dans les cinq dernières minutes, on les a laissés "in the corner", on les a pressés dans leur zone avec trois corners et deux touches. On a bien joué le jeu dans ces instants crispants. On les a pressés haut».

«Tout le monde, je crois a une part de succès, du staff administratif, médical, technique jusqu'aux joueurs. Tout le monde a participé à ce triomphe, pas Maâloul seulement. J'ai la chance de travailler avec un président comme Hamdi Meddeb et avec des joueurs qui ont le goût de l'effort».

«Ce triplé historique conquis en dix mois, le premier de l'après-révolution en Tunisie ne doit pas être le dernier. Dans mon palmarès de joueur, c'était le seul titre qui me manquait. Mais on ne doit pas s'arrêter là. Je dédie en tout cas ce titre à toutes les générations de l'Espérance».

Dédicace : "A toutes les générations de l'Espérance." (Photo CHALA)

Nabil Maâloul – La Presse

Derrière chaque grand coach, il y a une femme. Que du bonheur pour la famille Maâloul ! (Photo CHALA)

«C'est un titre obtenu dans la douleur. Nous n'avons jamais baissé les bras malgré les blessures et les suspensions. Le titre continental, nous le devons à notre fidèle public qui s'est toujours comporté comme notre joueur «number one». Notre victoire africaine est chargée de symboles. Nous étions humbles avec nous-mêmes et vis-à-vis de tous nos adversaires. Il est bon de mettre en évidence le mérite de notre président Hamdi Meddeb qui s'est beaucoup investi pour que l'Espérance soit une grande équipe d'Afrique».

Nabil Maâloul – La Presse

Danse avec "Falfoul" ! (Photo CHALA)

«Je suis en train de vivre le plus beau moment de ma vie, annonce-t-il péremptoire. Je ne me savais pas qu'on pouvait connaître des émotions aussi intenses, des sensations aussi extraordinaires, c'est de la folie. On s'est élevé au plus haut niveau continental, grâce au talent, à la solidarité et à la volonté de tout le groupe. Oui, cette équipe a un esprit, une âme, elle est une et indivisible... Nous avons remporté un triplé historique au goût très spécial puisqu'il a été réalisé après la révolution».

Skander Kasri – L'Equipe

Kasri savoure avec Afful ! (Photo CHALA)

«C'est une consécration méritée pour la grande famille espérantiste. A notre arrivée, l'équipe possédait des qualités. Mais nous devions corriger certaines lacunes défensives et c'est sur ce plan-là que nous avons travaillé le plus. Cette invulnérabilité derrière nous a beaucoup aidés à devenir champions d'Afrique. En face, il y avait ce soir un rival coriace et très valeureux. Honneur au Wydad tombé vraiment avec les honneurs.»

Michel Decastel – CAF Online

Decastel : Regrets ? (Photo CHALA)

«Nous étions venus à Tunis pour gagner, et non pour pratiquer la défensive. Fabrice Ondama aurait pu égaliser, dommage qu'on ait raté cette occasion-là. Nous avons joué très offensivement, faisant reculer l'Espérance dans ses derniers retranchements. Même à dix contre onze, on a mis l'Espérance en infériorité. Forcément, dans ces conditions, on nourrit certains regrets. L'absence de notre gardien titulaire, Nadir Lemyaghri n'a pas été ressentie d'autant que le jeune Yassine Bounou a tiré son épingle du jeu».

Michel Decastel – La Presse

Ah cet Afful insaisissable ! (Photo CHALA)

«Ce fut un bon match  dans l'ensemble. Nous avons bien débuté la rencontre et nous avons posé beaucoup de problèmes à l'adversaire, ensuite nous avons encaissé un but à la suite d'une erreur grossière  commise sur le flanc gauche de la défense qui a été bien exploitée par Harrison Afful avec un joli but à la clé. Je pense que l'expulsion de Mourad Lemssen était sévère. Nous  avons joué toutes nos cartes en seconde mi-temps sans pour  autant profiter des moments difficiles par lesquels est  passée la défense de l'Espérance. C'est la dure réalité du football.»

L'après Champions League 2011

Nabil Maâloul – Eurosport Arabia

Maâloul : Jamais sans mon Espérance ! (Photo CHALA)

«Mon contrat ? Il me reste encore deux ans et demi. Je n'ai absolument aucune offre et je n'entrainerais plus aucune équipe après l'Espérance».

«Avec le potentiel existant, l'Espérance peut rester compétitive. Il n'y aura pas plus de deux départs. Le favori ? Oussema Darragi. Il a 24 ans et je pense qu'il est assez mature pour évoluer à l'étranger. Msakni ? Il n'a que 21 ans et il a tout le temps pour évoluer».

«Maintenant, nous aurons un match très difficile à négocier contre l'EGSG et il sera très difficile de motiver les joueurs après une telle consécration».

Nabil Maâloul – La Presse

Rendez-vous en terre nippone. Bonne chance les Sang et Or ! (Photo CHALA)

«J'ai de la  chance de travailler dans un grand club très bien géré avec  des joueurs disciplinés. Nous sommes actuellement sur le toit  de l'Afrique, le plus dur c'est de rester au sommet. Dans un  mois, nous disputerons la coupe du monde des clubs au Japon et  nous allons mettre tout en œuvre pour représenter dignement le football africain et tunisien».

Témoignage : Le modèle Sang et Or !

Mohamed Raouraoua – Le Buteur

Raouraoua estime que le modèle de l'Espérance de Tunis peut être calqué en Algérie ! (Photo : Le Buteur)

«L'ES Tunis et quelques autres clubs tunisiens ont donné la preuve qu'ils sont parmi les clubs les plus professionnels de l'Afrique du Nord. Je mets l'accent surtout sur l'EST en sa qualité de nouveau champion d'Afrique et, par conséquent, le représentant de notre continent à la Coupe du monde des clubs au Japon. Cela est dû à la qualité de son organisation, au travail qui y est accompli et à sa professionnalisation effective».

 

L'incontournable Dr. Mohamed CHALA au Stade de France. Le verra-t-on au Japon lui aussi avec son Espérance mondiale ? (Photo : Le photographe qui a photographié notre artiste photographe !)

A suivre …