D'aucuns vous diront que les supporteurs du wydad et tous les observateurs s'attendaient à un match-formalité au 5 Juillet et un passage facile en tête, talonné du Ahly qui aurait étrillé «Tarraji» sur ses terres. «La victoire et rien d'autre !!!» telle est la déclamation d'un site wydadi !! «Le Vendredi des 2 buts et plus» écrivait Al Ahram...
Logique, N'eut été que le coach et les joueurs de la «Dawla» du nombril de la Capitale ne l'entendaient nullement de cette oreille. L'Esprérance du peuple de Tunisie s'en fut au Caire avec l'implacable détermination et l'intime conviction qu'elle écrirait une nouvelle page à la gloire du Club Doyen du Maghreb. Et une fois de plus, le novice Maâloul, que plus d'un avait critiqué les choix et la compétence, a complètement déjoué les cartes de Manuel José. Pire et au vu du déroulement du match dans son premier quart d'heure l'a obligé à effectuer un changement tactique, contraint et forcé et dans la panique. Du boulot d'amateur dans la hâte et la panique.
En effet, et dès la première minute N'Djeng fait exploser un coup de tonnerre et le portier cairote était tout heureux de voir sa transversale repousser le missile du camerounais. Ce premier avertissement annonçait clairement aux égyptiens : Découvrez vous d'un poil et «Tarraji» vous crucifie. Le coach Nabil a bouché toutes les issues, et pour la première fois, se passe de sa pièce maîtresse Oussama Darragi, laissé sur le banc, pour aligner un milieu forteresse, avec trois pivots. Il a pris soin d'annoncer la couleur au dernier moment. Le Ahly se voit contraint de faire le jeu, et telle une ruche de guêpes excitées le milieu sang et or se relayait pour faire avorter le jeu bien huilé du géant du Nil. Gomâa et sa défense ont été contraints de balancer devant des balles renvoyées, détournées, reprises par un Moez des grands jours.
NO PASSARAN !!! ça coince et ça ne passe pas, les rouges sont lents et perdent leur latin. Cela lui pendait au nez à Gomâa qui commit l'erreur fatale, à savoir concéder une balle arrêtée aux abords de sa surface au spécialiste des grandes oeuvres Khaled 1er. La suite tout le monde la connait, Yaya succède à «Tarraji» au palmarès des sang et or qui plante un poignard au Stade du Caire et devant les yeux éberlués de 80.000 supporteurs chauffés au fer rouge ...
Ce fut un match haletant avec de l'engagement physique, une véritable épreuve de force au fil des minutes qui passaient longues pour «Tarraji» mais brèves et haletantes pour la nation Ahlaouie ! Rien n'y fait y compris l'incorporation d'un troisième attaquant, Da Silva en fin de match. Ben Chérifia et son mur de l'Atlantique ont tenu bon et cela malgré une erreur de placement et le retour du Ahly sur un corner et une tête de Aboutrika étrangement isolé.
Cette erreur n'enlève en rien le mérite des joueurs alignés samedi soir par Maâloul, il était écrit que la «Dawla» hisse ses couleurs bénies encore une fois, hors de ses bases... Défaite interdite, bible du nouvel homme fort du Parc B.
Le coach a visiblement bien préparé ses planches et ses hommes à cette épopée et il fit mordre la poussière au grand d'Egypte pour la deuxième année consécutive de l'histoire.
Qui l'aurait cru ?? Qui aurait pu prédire une telle humiliation à Manuel José ??? On était tous à se ronger les sangs en spéculations inutiles : et si et si et si... Le Sang et Or s'est imposé au Caire même en tant que maître absolu de son destin et a poussé une énorme clameur, dont les échos seront entendus demain dès l'aube dans tous les coins cardinaux du Continent. «Tarraji» veut et doit être intronisé Roi d'Afrique !!! Car c'est le seul destin digne du Doyen de Bab Souika !!
LC 2011