Ali Naili et Haythem Jouini posant avec la mascotte de la Coupe du Monde Afrique du Sud 2010

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Interview avec le jeune Ahmed Brahim Naïli

Q1 (E-S-Tunis.com) : Bonsoir Si Ali, comment allez vous et si vous voulez bien vous présenter ?
R1 (ABN) : Je vais bien (en souriant)… pourquoi ? … (Un temps de silence) … Voilà, je m'appelle Ahmed Brahim, et c'est une longue histoire de ce double noms avant le 14 Janvier (mon père voulait m'appeler Brahim, ma maman voulait m'appeler Ahmed et en attendant leur décision finale, quant j'étais encore en couveuse, le commis de la municipalité n'a ni tardé ni hésité d'enregistrer au carnet de naissance ce qui est écrit sur mon petit brassard : les 2 prénoms à la fois. Et tant mieux, car maintenant on m'appelle plutôt Ali). Je suis né un certain Vendredi 16 Juillet 1993 à Remada du gouvernorat de Tataouine. Dans moins de 2 mois j'aurai 18 ans, je pèse 77 kilos et j'ai une taille de 1.95 m. J'ai poursuivi mes études primaires et secondaires entre Bizerte et Tunis. Mes résultats ont régressé de 17 de moyenne à 12 bien que j'aie eu beaucoup de prix et certificats d'encouragement aux différentes écoles et lycées de passage. Je ne sors pas beaucoup, voire rarement, et je ne connais que trois chemins, celle de l'école, celle du parc B et celle de mes grands parents. J'aime la musique et mon PC. J'ai partout voyagé en Tunisie lors de matches de championnat et j'ai connu la France, l'Afrique du Sud et l'Autriche grâce à l'Espérance et l'Allemagne grâce à l'équipe Nationale des moins de 16 ans.

Ali avec son grand père, avant l'un de ses voyages avec les Sang et Or

Q2 : Comment ça se passe au Centre de formation de l'EST, surtout pour les études ?
R2 : Ca va, "Rabbi yoster" ! Au lycée, mon premier objectif serait de réussir et d'avoir le bac l'année prochaine. Actuellement je suis aux 12, et je pousse, bien que je rentre tard et presque tous les jours après les entrainements. Au parc, mon second objectif serait de réussir une bonne carrière de joueur professionnel sans plus.

Ali avec les jeunes Sang et Or avant le départ pour un tournoi amical

Q3 : Depuis quand vous avez débuté au CFEST et parlez nous de votre parcours de jeunot ?
R3 : Je suis arrivé avec mon père au Centre le Mercredi 21 Aout 2002 et on a pris RDV pour le premier test programmé le lendemain pour tous les jeunes natifs de 1993. Nous étions une centaine, puis 70 puis 50 puis 30, juste après moins d'un mois. On s'entraine sur le terrain battu qui se trouve à la place de la nouvelle maison de culture en face du parc. Débutant avec les poussins en première année pour la saison 2002/2003 avec Si Laabidi qui m'a surnommé Ali, et tous mes camarades me connaissent tel, à l'image de Si Ali Ben Néji, à priori pour certains points communs, et incha'Allah je suivrais ses traces pourquoi pas ? Je me souviens des rassemblements quotidiens avant et à la fin de chaque entrainement, on dirait des petits militaires sous la houlette d'un géant que j'ai oublié son nom. C'était magnifique. D'année en année, j'ai parcouru les différentes catégories de formation en Poussins A et B (2002/2004), Écoles A et B (2004/2006), Minimes A et B (2006/2008), Cadets A et B (2008/2010), et cette année 2010/2011 en Juniors A.

Les jeunots Sang et Or représentant la Tunisie à la Gauteng Future Championship en Afrique du Sud

Q4 : Parmi les joueurs que vous avez cotoyés lors de votre arrivée au Parc, qui sont encore là ?
R4 : Il y a Hamza Ltifi, Achref Souyeh, Khaled Chourabi, Haythem Jouini, Akrem Beldi, Béchir Arfaoui, Firas … on les compte sur les doigts de la main. Je m'excuse pour ceux que je n'ai pas cités.

Q5 : Qui ont quitté le Parc ?
R5 : Les tests et sélections étaient toujours de plus en plus durs, en continu et périodiques, voire inopinés, et beaucoup de camarades n'ont pu réussir leur parcours. Je me souviens de Hammouda et Zrelli de la Marsa, Oussama de Ben Arous, Poutcha d'Elomrane, Larbi avec Nasreddine et Chaouachi du Bardo, Bilel de l'Ariana et Bilel de Hammam-Lif, etc …

Q6 : Qui vous a le plus marqué ?
R6 : Incontestablement c'est Ahmed Sassi en débutant ensemble dès la catégorie des poussins A.

Beaucoup de jeunes passent par le Centre de Formation; il y en à des uns qui restent et d'autres qui partent !

Q7 : Que faites-vous durant les deux heures d'entrainement presque quotidiennes ?
R7 : On jouait du Lundi au Vendredi, parfois le Samedi, et on jouait des matchs amicaux et/ou officiels les Dimanches. On participait à des tournois sans cesse, presque à raison de 40 matchs par an. Le nombre a varié de 28 à 57 matchs surtout lors de la catégorie École B où on était qualifié pour la première fois en Délice Danone Cup en France. On a même joué contre des équipes étrangères au parc B, venues surtout des pays du Golfe. Quant aux jeux et après l'appel, on court avant chaque séance pour se réchauffer, on fait des séances physiques pour s'aguerrir et en suite on apprenait à jouer avec le ballon en jonglant aux deux pieds, à la tête, en passant, en tirant, en dribblant, en courant avec la balle et en appliquant chacun à son emplacement les consignes de l'entraineur.

Q8 : Citez quelques noms de vos entraineurs qui vous ont le plus marqué ?
R8 : Ils sont une quinzaine et je me souviens de Si Laabidi, Si Jelassi, Si Ameur, Si Saber, Si Sami, Si Mustafa, Si Hamrouni, Si Tarek, Si Hassen (Le Chef) avec qui j'évolue et j'en apprends beaucoup actuellement en Juniors.

Q9 : Alors tout se passe bien maintenant avec Le Chef ?
R9 : J'avoue que techniquement il est très fort. C'est du vrai professionnalisme qu'il veut mettre en place et nous l'inculquer : qui s'attarde sera renvoyé, qui discute sera mis sur le banc ou remercié jusqu'à la prochaine, on doit apprendre à jouer avec les 2 pieds, on doit apprendre qu'il n'y a pas de différence entre le banc et le terrain sinon on est cuit par impatience ou mauvais comportement ou mauvaise réaction déplacée. En un mot il nous dévoile les ABC du vrai footballeur. En physique il est très bien assisté par Si Nabil qui ne laisse rien au hasard surtout en salle de gymnase ou en PMA où j'ai battu des records grâce à son aide remarquable en me poussant au fond de moi même.

Q10 : On a entendu que quelque chose ou un proche contrat est en vu ces derniers jours ?
R10 : Primo, je ne comprends pas grande chose et je ne me mêle pas à cela, c'est mon père qui s'en occupe, mais j'ai entendu que, si Dieu le veut, peut être je rejoindrai de nouveau et bientôt l'équipe Nationale des moins de 18 ans pour participer prochainement à un tournoi panarabe au Maroc, prévu en Juin 2011. Secundo, quant à mon premier contrat ou pré-contrat, incha'Allah avant le 1° Juillet 2011, tout sera réglé avec mon père qui suit de près cette affaire avec les responsables et ses vis-à-vis concernés.

Q11 : Enfin, quel est votre dernier mot ?
R11 : Ce sera non seulement un honneur pour moi de porter haut les couleurs Sang et Or des Séniors, un rêve d'enfant réalisable et révolutionnaire dans peu de temps ou après presque 10 ans de formation continue au CFEST, et peut être un jour les couleurs Nationales. Je suis confiant que Dieu me guidera vers le meilleur de moi-même au profit de l'EST et mon pays.

E-S-Tunis.com : Merci Si Ali, bon courage et bonne continuation. Restez fidèle et fair-play.
ABN : Le plaisir est pour moi de vous remercier de cet interview et à bientôt.