Sami Trablesi - « La Tunisie veut offrir la victoire au peuple tunisien »
L'équipe de Tunisie rentrera ce vendredi sur le terrain d'El Merreikh à Omdurman avec la volonté d'offrir le trophée au peuple tunisien après les événements qui ont ébranlé le pays pendant le mois de janvier. «Notre objectif est d'apporter le bonheur et la joie aux gens qui ont libéré la Tunisie », a déclaré devant les journalistes, à l'occasion de sa dernière conférence de presse avant la finale contre l'Angola. l'entraîneur Sami Trabelsi.
« Les circonstances ont fait que nous 'avons pas pu préparer ce grand rendez-vous comme nous l'aurions voulu, mais nous sommes arrivés au Soudan avec une motivation particulière. Elle a remplacé le travail que nous n'avons pas pu effectuer ».
Il n'est un secret pour personne que l'après CAN 2004 et la victoire en finale contre le Maroc a marqué un arrêt brutal et qu'une victoire au Soudan permettrait un redécollage qui lui permettrait de réintégrer l'élite du football africain.
Sami Trabelsi ne tarit pas d'éloges sur son rival. « Il m'a impressionné par sa qualité technique. Ils ont un milieu de terrain bien organisé et une attaque qui peut se révéler percutante. Cette équipe me rappelle un peu la manière de faire des Brésiliens ».
L'Angola parle la même langue et c'est
au Brésil qu'il avait choisi de se préparer. Elle est en finale et il
aimerait signer une deuxième victoire après cinq matches au cours
desquels elle n'a remporté qu'un seul succès (2-1 contre le Rwanda) pour
quatre nuls. Sans aucune défaite
Pour Vidigal, son arme maîtresse a
été le capitaine et défenseur central Kali qui a été le patron de
l'équipe avec son fort vécu. D'expérience, l'entraîneur angolais sait
qu'l faut savoir être patient, comme en témoigne le précédent match nul
obtenu face à cette même Tunisie dans les dernières secondes de la
partie. «Mon équipe a une mentalité de vainqueur. Nous n'avons pas joué
un football extraordinaire mais nous avons franchi les étapes une à une.
Il n'en reste plus qu'une…la plus difficile et la plus belle ».
Lito Vidigal - « Il n'y a pas deux matches semblables »
Lito Vidigal coach des joueurs locaux angolais (Photo : CAF Online)
Les finalistes du 2e CHAN n'ont plus de secret l'un pour l'autre. Angolais et Tunisiens avaient entamé la compétition l'un contre l'autre à Port-Soudan. Ils étaient rentrés aux vestiaires sans avoir pu se départager, Youssef Msakni ayant ouvert la marque dès la 7e minute pour les Aigles de Carthage, le capitaine Kali ramenant l'égalité in extremis en égalisant après deux minutes de jeu dans le temps additionnel.
La Tunisie aura, dit-on à Khartoum, les faveurs du pronostic. Ce dont l'entraîneur angolais, Lito Vidigal se réjouit. « Nous étions arrivés au Soudan avec une étiquette d'outsider. Etre outsider de la finale nous convient parfaitement ». C'est autant de pression en moins pense l'entraîneur des Palancas Negras.
Le Tunisien Sami Trabelsi estime, pour sa part, qu'avant une finale, il n'y a pas de favori, qu'une finale est un match différent et qu'il faut oublier les impressions laissées par deux équipes qui se retrouvent pour la deuxième fois dans une même compétition. Le match n'a rien à voir avec le précédent, disent en chœur les deux coaches. L'histoire ne repasse jamais deux fois le même plat.
Si on observe les statistiques, on constate que la Tunisie possède la meilleure attaque du Championnat avec 8 buts tandis que l'Angola n'en a marqué que quatre. Et elles sont à égalité pour le nombre de buts encaissés, avec 3 buts.
Lito Vidigal n'hésite pas à reconnaître que l'équipe de Tunisie a un niveau technique élevé et il aimerait que la sienne lui ressemble. Mais la finale, l'Angola ne la laissera pas à la Tunisie. « L'Angola, dit-il, a besoin d'une victoire. Nous ferons l'impossible pour saisir le trophée qui nous tend les bras».
Khenfir Nizar – « Nous sommes programmés pour la victoire »
Nizar Khenfir, adjoint de Trabelsi (Photo : CAF Online)
L'entraîneur-adjoint de l'équipe de Tunisie, Khenfir Nizar, lors d'une ultime rencontre avec la presse à la veille de la grande finale du 2e CHAN a exprimé sa confiance dans le talent de son équipe pour succéder à la RD Congo, victorieuse en 2009.
Cafonline.com: Jouer la finale d'une grande épreuve comme le CHAN représente-t-il un grand moment dans l'histoire du football de la Tunisie?
Khenfir Nizar: « Nous sommes heureux et
fiers d'avoir atteint la dernière marche qui conduit à cette nouvelle
couronne continentale. Avant de venir au Soudan, nous y pensions mais,
je pense, comme les quinze autres participants. C'est donc déjà une
belle victoire d'être en finale. Et maintenant, tout comme les Angolais,
nous avons le regard fixé sur le trophée.
Atteindre le terme de la
compétition n'a pas été sans difficulté. Notre préparation a été
largement perturbée par les événements qui ont secoué notre pays à la
veille du CHAN. Ce sont les matches disputés au Soudan qui ont, en
quelque sorte, permis de faire ce que nous n'avions pu faire en Tunisie.
Je crois que rapporter le trophée chez nous serait un grand moment de
joie pour le peuple tunisien. Ce serait un beau cadeau à lui faire ».
Cafonline.com: Vous avez entamé le CHAN contre l'Angola, l'un de vos trois adversaires du groupe D à Port-Soudan. Vous vous étiez séparés sur un score de parité. La finale s'inscrira-t-elle dans le prolongement de ce premier match ?
Khenfir Nizar: « Il n'est pas possible de comparer. L'enjeu n'est pas le même. Les Angolais vont décupler d'efforts pour prendre l'avantage décisif. Nous-mêmes nous ne sommes plus qu'à 90 minutes du bonheur. Cela stimule les ambitions. Nous connaissons bien cette équipe angolaise mais elle nous connaît bien aussi. Peut-être chacune réservera-t-elle à l'autre des surprises. Deux matches qui se suivent ne se reproduisent pas nécessairement à l'identique. Mais j'ai confiance en notre équipe ».
Cafonline.com: Changerez-vous de dispositif ?
Khenfir Nizar: « Tout le monde est prêt. Tous les joueurs sont disponibles et nous allons conserver la même formation avec peut-être un changement ».
Cafonline.com: Continuerez-vous à jouer l'offensive au cours de la finale?
Khenfir Nizar: Nous l'avons fait depuis le début. Nous n'allons pas changer de stratégie parce qu'il s'agit de la finale. Il faudra que nous soyons très concentrés afin d'éviter les petites erreurs qui nous ont coûté des buts. La vigilance est la principale consigne que nous donnerons aux joueurs avant de pénétrer sur le terrain. Il faudra aussi se méfier à la fois du savoir-faire technique de l'adversaire et de son volume physique ».
Cafonline.com: Quel impact aurait une victoire sur le football tunisien ?
Khenfir Nizar: » Nous avons traversé une période un peu difficile. Nous avons perdu quelques places dans la hiérarchie africaine depuis la conquête du titre continentale en 2004. Une victoire au Soudan serait une étape majeure dans la renaissance de notre football. L'équipe est jeune, avec une moyenne d'environ 23 ans. Tous les espoirs nous seraient, en cas de victoire, autorisés ».