Le défenseur Walid Hichri lors du match face au TP Mazembe, le 28 août 2010 à Radès. (Photo CHALA)

LC 2010

Le public, Michaël et surtout ... Hichri

Un public des grands jours

Sur nos colonnes le jour du match, nous exhortions le public «sang et or» à se présenter en masse, à être patient, à ne point juger sévèrement Michaël et surtout à soutenir les siens de bout en bout. 55 mille supporters furent au rendez-vous et firent le plein ou presque du 7 novembre de Radès dans une soirée ramadanesque inoubliable ! Une assistance dépassant de très loin toutes les prévisions des plus optimistes. Les inconditionnels soutinrent sans relâche les leurs les poussant à se survolter, à puiser aux fins fonds de leurs réserves pour sortir une prestation époustouflante de brio, de grinta, de volonté implacable de surpassement que nous ne leur avions guère vue depuis leur sortie à Sétif.

Revanche de Michaël sur lui-même

Michaël Eneramo savait qu'il avait fauté vis-à-vis de son club toutes composantes confondues. Il avait certes présenté ses excuses aux siens en semaine ; mais il savait que la vraie réconciliation avec la large famille espérantiste et avec lui-même ne se ferait qu'au prix d'une prestation à la hauteur de son immense talent. Challenge grandement réussi avec deux buts réussis de toute beauté et un abattage nous rappelant le Michaël que nous avions toujours connu quand d'aventure il lui chantait de se présenter sous son meilleur aspect, dans son meilleur jour. Le standing ovation saluant sa sortie à la 70' est la preuve par quatre que l'ardoise est définitivement épongée pour peu qu'il persiste dans le droit chemin : mouiller son maillot et marquer des buts sans plus.

Hichri : le maillon qui manquait

Que la défense de l'Espérance et particulièrement son axe central constituaient jusque là son tendon d'Achille, n'est un secret pour personne. Infranchissable depuis les Abdelhamid Kanzari, Taoufik Hichri, Lotfi Jbara, Hakim Nouira, Khaled Ben Yahia, Radhi Jaïdi, Walid Azaïez etc. ce secteur a étonnamment «brillé» ces derniers temps par sa fébrilité au grand dam de tous les observateurs.
Walid Hichri y fit son baptême de feu ce samedi dans un 7 novembre plein comme un œuf et devant les attaquants les plus véloces, les plus dangereux du continent. Et pour un coup d'essai, ce fut tout simplement un coup de maitre : il ne se contenta pas seulement de sécuriser et de verrouiller hermétiquement l'axe, il couvrit à merveille les  envolées devant des Chammam et Ben Amor, sauva une balle sur la ligne et qui aurait remis les visiteurs sur orbite, fit une chevauché fantastique en contre  digne des plus grands tripoteurs de ballon en passant en revue le milieu et toute l'arrière garde congolaise pour manquer de lucidité au dernier moment en ajustant mal son service à ses quatre coéquipiers en surnombre. Cerise sur le gâteau, il décroisa en brossant légèrement du sommet du crâne le cuir «déposé» par Korbi avec un troisième but libérant définitivement les siens.
Voilà succinctement les trois principaux ingrédients qui ont contribué largement à la petite démonstration de force de l'Espérance devant le tenant, mais sans toutefois en dissocier le restant du groupe qui a réussi un match plein sur tous les plans faut-il le souligner.