S'il y a un sujet qui s'est accaparé la part du lion dans la presse sportive durant les derniers jours, ce serait l'histoire de Faouzi Benzarti et son fameux départ de l'Espérance.
On aura entendu plein de spéculations, d'hypothèses et de scénarios. Et, bien sûr, la presse "people" du pays a ouvert l'espace aux mauvaises langues pour poignarder l'Espérance à leur guise. Tous accusent, et personne n'apporte la moindre preuve. Ils se permettent de dire et de répéter la même thèse : Benzarti a décidé de quitter le club après avoir senti être trahi par son entourage. L'Espérance a fait reléguer son équipe natale, l'USMo, en s'inclinant à domicile face à l'ESHS. Et pourtant, ils savent tous que même si l'Espérance ne s'est pas inclinée, c'est encore l'USMo qui serait reléguée et ça aurait été l'ASK qui aurait sauvé sa place en Ligue I. Benzarti en premier lieu le sait pertinemment. Alors, cet alibi de grogne et de trahison ne tient plus la route.
De notre part, on a préféré patienter pour y voir plus clair et éclairer la lanterne de nos chers lecteurs avec des vérités provenant de sources officielles. Et, même si nous nous permettrons de garder l'anonymat de nos sources pour des raisons que chacun connait, nous vous transmettrons, ci-dessous, la (ou les) vérité(s) telle(s) que nous les avons recueillie(s).
Démission ou pas
Benzarti a-t-il vraiment démissionné ? On aura lu dans certains journaux que Faouzi aurait exprimé sa décision à travers son fils (par téléphone) puis à travers son avocat (procédure officielle). Et si la première information n'a pu être vérifiée (le contact ayant eu lieu directement avec le président du club), la deuxième a, par contre, été infirmée catégoriquement. Jusqu'à la rédaction de ces lignes, le club n'a pas reçu une lettre de démission formelle de la part de Faouzi Benzarti. Donc, pour l'instant, Faouzi Benzarti n'a pas, encore, quitté son poste d'entraineur en chef de l'équipe séniors de football de l'Espérance.
L'intention, par contre, est palpable et facile à deviner du moment que le bonhomme est, toujours, injoignable au téléphone. En plus, il a eu recours à son ami Ahmed Mghirbi pour notifier sa décision de départ au président.
Meddeb a, pour sa part, préféré patienter et accorder à Benzarti quelques jours de repos pour prendre sa décision définitive.
Les vraies causes
S'il s'agissait de sa propre position ou de spéculations journalistiques de la presse "people", nous croyons savoir que la raison de la décision de rupture unilatérale prise par le coach Sang et Or n'a, jamais, été la relégation de l'USMo car même une victoire espérantiste face à l'ESHS n'aurait pas sauvé les monastiriens. Donc, les vraies causes étaient à chercher ailleurs.
Quelques rumeurs faisaient état de tractations entre Benzarti et plusieurs parties à l'intérieur comme à l'extérieur du pays. Nous avons essayé de vérifier l'exactitude de ces informations et nous avons recueilli ce qui suit :
Faouzi Benzarti a reçu une offre, officieuse, du Bureau Fédéral pour prendre en main les destinées de l'Equipe Nationale de football séniors pour un contrat à objectifs (2+2) et un salaire mensuel net de 60 000 Dinars (ni plus, ni moins !). Cette offre a été conditionné par M. Ali Hafsi et consorts par la démission, sous 10 jours, de Benzarti de ses fonctions au sein de l'Espérance Sportive de Tunis. Le cumul, même temporaire, n'étant pas une alternative valable pour le nouveau Bureau Fédéral qui voulait, à tout prix, éviter d'entrer en négociations avec Meddeb.
D'autre part, Faouzi Benzarti a reçu une offre officielle de la part de Saadi Keddafi pour prendre les reines de son club Al Ittihad de Tripoli contre la modique somme de 60 000 dollars par mois.
La troisième information concerne une offre parvenue du golfe. Un pays aura offert un pont d'or à Benzarti pour prendre en mains son équipe nationale contre un petit salaire mensuel de 250 000 dollars. On croit savoir qu'il s'agit des Emirats Arabes Unis. Cette dernière information devrait, tout de même, être prise avec un peu de réserves.
La position de l'Espérance
Le président Meddeb, conscient que dans toute cette tourmente de tractations et de soupçons de manque à l'éthique sportive, sait pertinemment qu'il lui sera très difficile de garder son entraineur fétiche. Pourtant il y tient dur comme fer et fait tout son possible pour le convaincre de continuer l'aventure. Mais connaissant Benzarti et ses sautes d'humeur, il a bien conclu que le coach peut quitter le navire à tout moment. D'ailleurs, actuellement, Benzarti a, dit-on, quitté le pays vers une destination inconnue.
Compte tenu de ces faits, le président Sang et Or a engagé un ensemble de contacts avec plusieurs entraineurs, étrangers essentiellement, dont le plus probable serait Bertrand Marchand. Ce choix semble être dicté par la connaissance du technicien français du football tunisien et africain ainsi que l'étroitesse du temps qui lui sera alloué pour mettre en place ses conceptions et convictions à l'exercice. La ligue des champions étant dans deux petits mois avec une concurrence des plus rudes de toute l'histoire de la compétition majeure du continent.
En attendant
En attendant de voir la situation se décanter, nous voudrions adresser une petit message au Bureau Directeur et au président Meddeb. Si Benzarti veut bien s'en aller, il faut le laisser partir. L'Espérance ne retient personne contre son gré. On lui dira merci pour le travail accompli jusqu'à là et encore merci de nous avoir abandonné au milieu de la route encore une fois. Mais l'icône que nous sommes ne tremblera pas et ne pleurera pas son départ. Il y aura d'autres hommes dignes capables de porter le flambeau au sommet de la gloire.
Monsieur le président, faites votre choix, nous serons tous derrière le club. Indépendamment des résultats, des échecs et des succès, nous sommes une culture qu'il faut préserver. Et notre valeur c'est la dignité du club. Alors, pour la dignité du club ne suppliez personne. Nous sommes plus grands que ça. Et vous êtes un des nôtres. Gardez la foi. Que Dieu bénisse l'Espérance.
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