Dans l'acronyme de la Fédération Tunisienne de Football (FTF), le second F rime avec tout sauf le football. Fourberies, frasques, fautes, faussetés, fourvoiements, fureurs, ferveurs, fredaines, folies, faiblesses, fards, filouteries, friponneries, facéties, farces, ad infinitum.
Avides de garder leurs fauteuils, en panne de solutions après l'échec cuisant dans les éliminatoires du premier mondial africain face à un illustre inconnu du football, le Mozambique, et sous une pression populaire insoutenable, et incapables d'agir - comme ils l'ont toujours été, les membres de la FTF ont été forcé de se rabattre sur la solution Faouzi Benzarti pour sauver les meubles (s'il en restait des meubles bien entendu) et pour calmer les esprits d'un peuple sportif sous le choc de l'élimination et touché par les sourires inexpliqués et inexplicables du premier responsable de la FTF (pas encore devenu un ex-) et l'anecdotique "ce n'est pas la fin du monde !" de l'ex-coach de l'Equipe Nationale.
L'Espérance Sportive de Tunis (EST) fût alors prié de céder son coach à l'Equipe Nationale l'espace d'une Coupe d'Afrique des Nations (CAN), demande à laquelle M. Hamdi Meddeb s'est gentiment plié privilégiant l'intérêt national à celui de son équipe qu'il est en train de bâtir pour une Champions League Africaine (CLA) qui pointe à l'horizon et qui s'annonce des plus disputées, et qui était en plus au seuil d'une étape très cruciale de la saison sportive coïncidant avec le mercato et la phase de préparation inhérente à de la trêve hivernale, avec l'assurance qu'il récupérera son entraîneur une fois la CAN passée.
L'après CAN s'est vite installé chez nous avec une autre élimination, perçue comme glorieuse, la Tunisie ayant terminé dernière d'une poule regroupant le Gabon, la Zambie et un Cameroun qui n'est que l'ombre de lui même ! La question du sélectionneur national continua toutefois à alimenter les débats et notre honorable Fédération, d'un geste des plus nobles, poignarda l'EST dans le dos ! Elle s'est engagé à enrôler Faouzi Benzarti à partir du 1er juillet 2010 et jusqu'en 2012 tout en l'autorisant à veiller sur les destinés de l'Espérance jusqu'à la fin de la CLA 2010. Lui, il n'a pas hésite non plus à signer le même engagement avec ses futurs employeurs.
Et l'Espérance dans tout cela ? Si la FTF agit de la sorte, c'est qu'elle s'en fout royalement du président du club qui lui est venu en aide en consentant des sacrifices qu'elle n'a pu apprécier à leur juste valeur et qu'elle rend en sa monnaie courante d'ingratitude. De quel droit elle se permet d'engager un entraîneur dès juillet 2010 alors qu'il est déjà sous contrat avec son club jusqu'en 2011 sans prendre la peine d'avoir l'aval de son employeur ? C'est tout simplement une démarche, comme tout ce qu'a entrepris cette Fédération d'incompétents jusqu'à ces jours, qui ne pourra se justifier ni légalement, ni moralement.
Faouzi Benzarti, d'autre part, n'est pas exempt de tout reproche. Le Bureau Directeur (BD) actuel de l'Espérance qui lui a donné l'occasion de se racheter aux yeux d'un public légendaire venu l'accueillir au Parc B et qu'il a laissé tomber ainsi que son équipe fétiche pour aller exercer en Libye a-t-il gaffé ? Benzarti a déclaré lors de l'émission "Stade 7" qu'il n'a pas encore acquis les pièces requises pour sa voiture. Il pense se les procurer du marché local cette fois-ci. Une autre fugue n'est donc pas à écarter et un autre coup d'ingratitude n'est pas à exclure.
L'accord FTF - Benzarti laisse présager que les deux parties veulent mettre l'Espérance devant le fait accompli : accepter le cumul ou chercher un nouvel entraîneur !
L'Espérance peut bien vivre, et même mieux vivre, sans Faouzi Benzarti, mais elle doit être intransigeante et ne doit pas se laisser marcher sur les pieds ni par la FTF ni par Benzarti. Un club qui planifie sa CLA 2010 depuis 2008 est plus grand qu'une FTF qui agit au jour le jour, et encore plus grand qu'un entraîneur qui lui doit la partie majeure de sa notoriété. Ce ne sont pas les entraîneurs qui font l'Espérance, c'est plutôt l'Espérance qui fait les entraîneurs. Sa marche ne doit en aucun cas être tributaire des sautes d'humeur de l'une (Elle, la FTF) ou de l'autre (Lui, Benzarti) ! En cas d'escalade, la FIFA ne lui donnera que raison.