Il était une fois l'Etablissement de la Radio et Télévision Tunisienne (ERTT)
Dès
la naissance d'Hannibal TV (HTV), et surtout ses programmes sportifs
avec leur approche différente de ceux qui ont pour longtemps opprimé le
spectateur tunisien, nous avons cru au changement du paysage médiatique
en Tunisie. Or, il s'avère que tout changement demeure relatif, "plus
ça change, plus c'est la même chose" diront les sceptiques, alors que
ça peut même verser dans l'excès.
Secoué par Moez Ben Gharbia et
ses équipes de "Souia Sport" et "Belmekchouf", Razi Ganzoui avec son
"Dimanche Sport" (DS) sur TV7 a évolué, tel un joueur, un cran au
dessus. Mais depuis un bon bout de temps, il a retrouvé ses vieux
démons et ses appartenances sportives l'ont souvent trahi en
l'emportant sur ses engagements professionnels et à DS de faire les
frais de ses choix. Est-ce l’effet Adel Bouhlel (HTV) ?
Revenons
sur quelques reportages et interventions ayant trait au leader
espérantiste et à son dauphin clubiste, qui accaparent l'attention
avant un énième derby dans un contexte de magouilles, pour mesurer
l'étendue de la partialité et sélectivité, ou l'oubli délibéré,
médiatiques.
Dhaouadi le fou, Dhaouadi le sage
Lors
du match Club Africain (CA) – Espoir Sportif d'Hammam-Sousse (ESHS),
l'action la plus litigieuse, si litige avait-il, concernait l'assaut de
Zouheir Dhaouadi (CA) sur Wael Bahri (ESHS). Dhaouadi, sous les yeux de
l'arbitre, calfeutrées par les mendicités officielles, agresse Bahri.
Et c'est Ghazi Abdel-Razzaq (ESHS) qui écope du carton rouge, du reste
mérité pour une réaction vulgaire. Le clubiste est quant à lui blanchi
par Mohamed Said Kordi. Interrogé par les micros de DS, Dhaouadi a juré
que : "Ce n'était qu'un simple contact. Je suis tout simplement allé
pour lui parler. Je ne suis pas fou pour l'agresser en ayant un derby à
disputer la prochaine journée. Il faut être vraiment fou pour le
faire."
En bon élève du quémandeur geignard, Dhaouadi a tout
réfuté. Mais les images étaient là. Les images de DS ont pourtant
montré les traces des crampons sur le bras de Bahri, sous le silence
absolu de tout le monde sur le plateau du programme. Poussé à
commenter, Hicham Guirat s'est réfugie derrière la fameuse "nous ne
disposons pas d’images de l'action pour pouvoir la juger."
Professionnellement
parlant, ceci démontre les limites de l'équipe de Ganzoui, incapable,
avec tous les atouts mis à sa disposition, de bien filmer ses matchs.
HTV, par contre, avec ses moyens dérisoires en comparaison avec ceux de
TV7, est parvenue à filmer l'action et a eu le courage de la montrer
sur le petit écran.
Monsieur "Movioletta," Younès Selmi, a
toutefois blanchi l'arbitre qui, selon lui, n'a pas vu la charge qui
méritait le carton rouge ! Et pourtant, les images montraient
clairement et sans équivoque qu'il a bien suivi l'action de son début à
sa fin.
Lagguem, au plus-que-parfait
Monsieur
"Moviola," Hichem Guirat, a crédité le revenant Lagguem d'un sans faute
sur le match qu'il a officié et qui a mis aux prises le Club Athlétique
Bizertin (CAB) et l'Espérance Sportive de Tunis (EST). Reste que nous,
les tunisiens, ne sommes pas dupes et nous sommes parfaitement
conscients que nous n'avons pas encore atteint le niveau, peut-être
utopique, du sans faute dans l'arbitrage.
Reste aussi que Mr. le "sans faute de Guirat" a fermé les yeux, par exemple, sur le fait que lorsque Zied Derbali (EST) s'est détendu pour piquer la balle de la tête et l'envoyer en direction de Michael Eneramo (EST), le keeper Farouk Ben Mustapha (CAB) avait beaucoup de retard sur lui et, par conséquent, il ne pourrait pas l'avoir chargé. Suivant le même raisonnement de notre expert, n'y avait-il pas alors charge de Walid Hichri (CAB) sur Wassim Naouara (EST) avant le penalty généreusement accordé aux cabistes ?
Reste également que le "sans faute" a délibérément omis de revenir sur
des actions qui ont été bel et bien télévisées (puisque vues lors de la
retransmission directe du match) tel que le penalty non accordé aux
nôtres après la faute commise sur Henri Bienvenu. Une faute vue et
analysée par ailleurs par Selmi qui a néanmoins insisté, sur HTV, à
déplacer la balle de l'interieur de la surface de réparation en
soutenant que "la faute a eu lieu ... sur la ligne."
Selmi, pour
sa part, après moult abstentions par le passé pour commenter des
situations d'hors-jeu douteuses en l'absence d'images qui démontrent
toute action dans sa totalité, s’est permis, cette fois, de fustiger au
préalable l'arbitre assistant du match CAB-EST, sur image pourtant
incomplète, pour avoir signalé un hors-jeu. Et dire que l’arbitre
assistant, lui, était sur le terrain et suivait l'action dès le début.
Selmi
a d'ailleurs même soutenu que Naouara méritait un carton rouge, bien
qu'il ait intervenu sur la balle bien avant le télescopage avec
l'attaquant cabiste (auquel nous souhaitons prompt rétablissement pour
être sorti après avoir repris le jeu après la mi-temps même) et pour
preuve : la trajectoire et le trajet couvert par la balle dégagée.
Heureusement que les annales du football tunisien comportent une action
plus frappante aussi bien par l’enjeu que par les conséquences, avec un
télescopage plus dur, où l'étoilé Obiakor a contracté une fracture et
le Sang et Or Tizié a laisse un testicule. L'arbitre, étranger ce
jour-là, n'a pas eu à endurer les mauvaises langues des incompétents.
Que dire de la finale de la Coupe du monde 1998, lorsqu’il y a eu le
téléscopage entre Barthez (France) et Ronaldo (Brésil) ?
Sur un
autre plan, et vu les analyses souvent diamétralement opposées, il
parait que les tribunes de la "Moviola" et de la "Movioletta" se
prennent au jeu de règlement de comptes qui sévit dans la Commission
Fédérale d'Arbitrage (CFA) qu'Abdessalem Chammem a essayé vainement
d'assainir, une pratique que Selmi lui-même a confirmée sur le plateau
de "Belmakchouf".
Le silence des … brebis
Les brebis galeuses, râleuses à souhait, se sont soudainement calmées.
Une
semaine auparavant, le "sifflet injuste" d'Adel Bouhlel retentissait
dans les studios d'Hannibal TV pour signaler les abus indus d’Aouez
Trabelsi. Cette semaine, par contre, la justice l'a emporté et tout le
monde est devenu beau et tout le monde est devenu gentil ! La mode
était à l'apaisement et à la pacification. Parti pour combler le vide
laissé par Ben Gharbia, Bouhlel n’y est pas encore et ne parviendra
vraisemblablement pas à le faire, d’autant plus qu’il s'amuse
inlassablement à monopoliser la parole et manquer souvent de respect à
ses collègues et invités dans le but d'insidieusement détourner les
débats.
Toujours touché par son expulsion de l'ancienne équipe
de Belmekchouf, Sami Akrimi, qui nous donnait un cours magistral sur
les faveurs des arbitres accordées aux grandes équipes aux dépens des
petites, aux lendemains du match de coupe gagné par l’EST à Gafsa, ne
revenait plus. À l'entendre discourir sur les journalistes, on comprend
sans équivoque que ces derniers, lui en premier, se prennent
maladivement, et c'est à la fois grotesque et malheureux, pour le
nombril du monde !
Un autre maître, Moncef Arous cette
fois-ci, qui a assouvi sa soif de revanche, après la leçon que lui a
administré l'EST dans l'affaire Hammi, en descendant Korbi en flammes
pour une simple déclaration de ses aspirations légitimes : remporter
quatre titres avec l'EST (il a en fin de compte remporté trois, n'en
déplaise au maître), ne pouvait bien sûr ne rien dire à propos de
l'acte de Dhaouadi, lorsqu'il fut invité à le commenter. Il a commencé
sa plaidoirie par un préambule pour rappeler aux présents et aux
téléspectateurs que Dhaouadi est un garçon poli et éduqué, avant de
passer au verdict lorsqu'il ajouta que son acte est passible du carton
rouge. Il a conclu son apologie en clarifiant que la Ligue Nationale du
Football Professionnel (LNFP) pourrait le sanctionner en se basant sur
l'article 8. Le maître savait bien sûr qu'il fouettait un cheval mort.
Et que même vivant, il n'échapperait pas aux intimidations de l'homme
au journal !
Avanti Giallo-Rosso
Les
plaisirs et les jouissances espérantistes, ce sont nos joueurs qui nous
les ont procurés, les procurent et les procureront inch'Allah. Laissons
alors tout ce fiel médiatique et ses générateurs derrière.
Un maillot qui marque les esprits c'est un maillot qui gagne ! En avant les Sang et Or et … bonne chance à vous, les nôtres !